"C'est vraiment bien. Je ne sens pas l'équipement. J'ai fait la même opération hier sans l'exosquelette et on voit la différence", réagit à chaud Gilles Pando. Depuis dix ans, cet agent technique intervient sur les lignes sous tension de 20 000 volts (haute tension A). Afin de travailler en toute sécurité, les électriciens sont hissés par une nacelle et ils atteignent les lignes à l'aide d'une perche. Problème : cette activité les oblige à porter un poids important avec les bras.
Les agents Enedis doivent porter des perches pour travailler en toute sécurité sur les lignes sous tension comme ici une ligne HTA de 20 000 volts (Crédits : Rémi Benoit).
"Rien que la perche pèse cinq kilos et en ajoutant le matériel utilisé pour intervenir sur la ligne cela fait presque dix kilos que les agents vont porter huit heures par jour. Cette activité est surtout réalisée par les moins de 35 ans. Au bout de cinq ans de métier, beaucoup souffrent de problèmes de dos et changent de poste", remarque Frédéric Simonin, chef d'agence des travaux au sein d'Enedis.
Les agents peuvent porter jusqu'à dix kilos pour intervenir sur les lignes électriques (Crédits : Rémi Benoit).
16 exosquelettes déployés dans le Sud-Ouest
Pour remédier à ces problèmes de santé, le groupe travaille depuis 2017 avec la startup tarbaise Human Mechanical Technologies (HMT) sur des exosquelettes permettant de limiter le poids porté par les techniciens qui interviennent sur les lignes. L'innovation commence à entrer en service dès cet été auprès de 40 techniciens en Haute-Garonne (Muret, Saint-Alban), dans le Gers (Auch) et l'Ariège (Foix). D'ici la fin de l'année, 16 exosquelettes seront déployés sur les quatre directions régionales d'Enedis dans le Sud-Ouest (Midi-Pyrénées Nord, Midi-Pyrénées Sud, Pyrénées-Landes et Languedoc-Roussillon). Baptisé Plum'Mobility, l'exosquelette s'enfile comme un sac à dos.
"Il pèse 2,2 kg, c'est le deuxième dispositif de ce genre le plus léger au monde, souligne Kévin Régi, le PDG d'HMT. L'exosquelette permet d'avoir une assistance jusqu'à six kilos par bras. Le but est que le technicien ne porte plus le poids de ses bras mais seulement celui de son matériel."
L'exosquelette se porte comme un sac à dos (Crédits : Rémi Benoit).
Enedis compte sur cette innovation pour pérenniser ses équipes sur le terrain. "Les agents pourront travailler plus longtemps en hauteur sur les lignes. En plus, cela coûte très cher de devoir former à chaque fois de nouveaux collaborateurs", relève Frédéric Simonin.
Les exosquelettes de la startup HMT ont séduit d'autres grands comptes. La jeune pousse travaille avec le groupe d'électroménager Seb à Lourdes sur l'exosquelette Light pour soulager les biceps lors des tâches répétitives de manutention. Elle a également noué un partenariat avec l'entreprise artisanale les Poteries d'Albi.
Sujets les + commentés