Les écoquartiers prennent de l’ampleur à Toulouse (7/7)

Depuis quelques années, l’appellation écoquartier fait son apparition sur de nombreux projets immobiliers à Toulouse. Que signifie ce concept ? Décryptage.
On recense plus de 420 écoquartiers sur le territoire national, représentant près de 230 000 logements. Sur l’aire urbaine toulousaine, on en compte sept.
On recense plus de 420 écoquartiers sur le territoire national, représentant près de 230 000 logements. Sur l’aire urbaine toulousaine, on en compte sept. (Crédits : Rémy Benoit)

Ils sont de plus en plus nombreux au point de devenir une tendance des projets immobiliers de grande envergure. Les écoquartiers sont un concept récent qui prend de plus en plus d'importance dans les opérations d'aménagement du territoire en France.

Le ministère de la Cohésion des territoires en recense plus de 420 sur le territoire national représentant près de 230 000 logements. Sur l'aire urbaine toulousaine, il en existe sept, à des stades plus ou moins avancés. Le premier quartier labellisé comme tel dans l'agglomération toulousaine est celui d'Andromède à Blagnac. Ont suivi Les Izards à Toulouse, Vidailhan à Balma, Toulouse Aerospace, Maragon Floralies à Ramonville-Sainte-Agne, le Bois Vieux à Villeneuve-Tolosane, et enfin le plus emblématique, l'écoquartier de la Cartoucherie situé à proximité du Zénith de Toulouse.

Initiée en 2008 auprès des collectivités locales, la démarche a véritablement pris forme en fin d'année 2012, alors que Cécile Duflot, était la ministre de l'Égalité des territoires et du Logement de l'époque. Le label s'obtient en quatre étapes à condition de respecter certaines conditions sur la mixité sociale, les énergies, le choix des matériaux, les équipements prévus, etc. À travers cette initiative, le gouvernement veut promouvoir des opérations immobilières à empreinte carbone faible, prônant les énergies renouvelables et les espaces verts. Une démarche qui s'inscrit évidemment dans la lutte contre le réchauffement climatique.

"Le fait de vouloir construire des écoquartiers ce n'est pas pour labelliser Toulouse en vert, mais par nécessité. Nous avons besoin d'espaces verts pour aérer les villes. Mais plus largement, le but est de rapprocher du lieu de vie des habitants les services dont ils ont besoin afin que le bilan carbone soit positif. Le label est un plus puisque c'est un projet validé par l'État, partout nous nous efforçons de conserver cette qualité de vie", lance Annette Laigneau, adjointe à la mairie du Toulouse chargée de l'urbanisme.

La Ville rose ne manque pas de rappeler que depuis le début de sa mandature en 2014, pas moins de 11 500 arbres ont notamment été plantés à Toulouse.

quartier allee

Pour l'Andromède de Blagnac, les porteurs du projet ont fait le choix de développer davantage les espaces verts. 70 hectares (sur 210) leur ont été alloués. (Crédit : Rémi Benoit)

Rapprocher lieu de vie et travail

Le projet de la Cartoucherie lancé depuis plusieurs années est une parfaite illustration des propos de l'élue toulousaine. Les dizaines d'hectares de friches industrielles laissées par les anciennes usines Giat doivent accueillir à terme 8 000 personnes dans 3 500 logements éco-responsables

"On cherche à y construire selon d'autres principes. On favorise la récupération d'énergie, des eaux usées et de la chaleur produite par la combustion de nos déchets. Un nouveau fonctionnement de l'énergie qui s'inscrit dans le développement durable », détaille Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et qui avait initié le projet de la Cartoucherie lorsqu'il était adjoint en charge de l'urbanisme au début des années 2000.

Cette zone fortement desservie par les transports en commun doit accueillir, en plus d'une école primaire et d'une école maternelle, près de 80 000 m2 de bureaux, dans l'optique de rapprocher les habitants de leur lieu de travail. Mais pas seulement. D'ici 2020, la zone accueillera également un tiers-lieu dans les halles de la Cartoucherie, rénovées dans le cadre du projet.

Ainsi sur 15 000 m2, les habitants pourront retrouver des restaurants, des activités sportives et culturelles, un cinéma et des espaces de co-working. L'objectif est de limiter au maximum les déplacements pour la population concernée et ainsi les rejets de gaz à effet de serre.

"La demande pour une ville écologique ne va faire que croître. On le constate bien avec la démission récente de Nicolas Hulot. Le message passé correspond à une vraie attente des citoyens et il faut que nous prenions en compte cette donnée. Nous ne pouvons pas construire la ville du XXIème siècle comme nous l'avons fait au siècle dernier. Il faut développer les villes selon les principes du développement durable. C'est le cas à La Cartoucherie, mais c'est aussi le cas dans le quartier Andromède à Blagnac", analyse Jean-Luc Moudenc.

À proximité des ateliers d'Airbus et d'un grand centre-commercial, cet autre écoquartier concentre donc beaucoup moins de commerces que ce qui est prévu à La Cartoucherie. Les différents porteurs du projet ont fait le choix de développer les espaces verts autour des 4 000 logements que doit compter le secteur à terme pour environ 8 000 habitants. En effet, sur les 210 hectares totaux du projet pas moins de 70 sont réservés aux espaces verts, parallèlement seulement 10 000 m2 se sont transformés en superficie commerciale et 200 000 m2 en bureaux.

Un choix qui s'inscrit dans la définition des écouartiers par le ministère concerné : "un écoquartier est un projet d'aménagement urbain qui respecte les principes du développement durable tout en s'adaptant aux caractéristiques de son territoire". Dans les années à venir, Toulouse et sa métropole ne s'interdisent pas de faire émerger de nouveaux écoquartiers au sein de l'aire urbaine. Cependant, il faudra convaincre les promoteurs immobiliers, les coûts de construction étant un peu plus important que pour un projet classique.

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