Loi Elan : quelles conséquences pour les bureaux vacants toulousains ? (4/7)

La future loi Évolution du logement, aménagement et numérique (Elan) veut faciliter la transformation de bureaux vacants en logements. Un phénomène qui touche l’agglomération toulousaine.
Toulouse compterait plus de 200 000 m2 de bureaux vacants.
Toulouse compterait plus de 200 000 m2 de bureaux vacants. (Crédits : Rémi Benoit)

Environ 240 000 mètres carrés. C'est la surface de bureaux vacants recensée dans l'agglomération toulousaine à la fin de l'année 2017, d'après le site Internet d'investigation locale Médiacités. Une surface inexploitée alors que l'aire urbaine toulousaine accueille chaque année près de 20 000 nouveaux habitants. Ce record d'accroissement démographique en France oblige à mettre sur le marché une offre de 7 000 logements neufs tous les ans sur Toulouse et ses alentours.

Principalement, l'immobilier d'entreprise inoccupé se concentre en trois pôles géographiques. La majorité se trouve au nord-ouest de l'agglomération toulousaine, dans le secteur de l'aéroport. Une autre partie quant à elle est regroupée dans le sud-est, au sein des zones d'activités situées sur la commune de Labège et aux alentours. Enfin, Toulouse abrite une partie de ses bureaux vacants, dans le quartier Bordelongue.

"Par exemple, le quartier Bordelongue est une zone franche (zone géographique qui offre des avantages fiscaux, ndlr), mais comment vous vous y rendez quand vous venez de l'aéroport par exemple ? Il faut des transports en commun adaptés, comme à la Cartoucherie avec le tram notamment", estime Patrick Saint-Agne, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) pour la région Occitanie.

Ce quartier toulousain pourrait donc être prochainement impacté par la prochaine Loi Évolution du logement, aménagement et numérique (Elan). Cette loi doit en effet faciliter la transformation de bureaux vacants en logements.

Pour l'Île-de-France

À l'origine, cet article de la loi Elan visait surtout la région Île-de-France, très concernée par le sujet. D'ailleurs, le ministère de la Cohésion des territoires a signé le 28 mars dernier, avec une dizaine de promoteurs immobiliers, une charte visant à transformer sur toute la région parisienne 500 000 mètres carrés de bureaux vides en logements d'ici 2022, en s'appuyant sur cette future loi du logement.

Pour pousser les acteurs du secteur de l'immobilier à engager de telles démarches, généralement coûteuses et peu rentables selon eux, le gouvernement a pris des dispositions. L'équilibre économique de ces opérations sera amélioré car les promoteurs bénéficieront d'un "bonus de constructibilité" (une surface constructible supplémentaire, ndlr) de 30 %. Il est aussi prévu que les programmes immobiliers concernés n'aient pas besoin de comprendre de logements sociaux lors d'opérations dans des communes non carencées. À Toulouse, on se dit prêt à sauter le pas.

"S'il y a des bureaux vacants situés à proximité de transports en commun et d'équipements publics et que la configuration urbaine le permet, pourquoi pas les transformer en logements", lance Annette Laigneau, adjointe au maire de Toulouse en charge des politiques d'urbanisme.

La loi Elan a été adoptée par l'Assemblée Nationale le 3 octobre et le Sénat doit voter à son tour mardi 16 octobre. Une fois cette étape franchie, ce nouveau texte de loi pourra être mis en application.

Lire aussi : Immobilier : comment Toulouse fait sa mue (1/7)

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