« Airbus a cru en nous et cela change la donne »

En 25 ans d'existence, Airbus Développement a accompagné 1.500 entreprises en France en leur apportant 22 millions d'euros de prêts et neuf millions de subventions. Un coup de pouce financier pour aider les startups à recruter et à constituer un effet de levier auprès des banques, en phase d'amorçage.
En 25 ans d'existence, Airbus Développement a accompagné 1.500 entreprises qui ont créé 19.000 emplois en France.
En 25 ans d'existence, Airbus Développement a accompagné 1.500 entreprises qui ont créé 19.000 emplois en France. (Crédits : Rémi Benoit)

« Etre accompagné par Airbus Développement, c'est un label de qualité. Quand nous allons voir une banque pour obtenir des fonds, c'est considéré comme un premier tri, cela atteste du potentiel de notre innovation. Airbus a cru en nous et cela change la donne », témoigne Andréa Inglés.

Cette ingénieure espagnole a fondé fin 2021 la startup Illumo Robotics qui développe des robots capables de trier automatiquement des articles. Une solution pour augmenter la rentabilité des préparations de commandes dans le e-commerce tout en limitant les troubles musculo-squelettiques (TMS) pour les salariés. L'innovation a été sélectionnée par Airbus Développement et va bénéficier de 50.000 euros d'aides. Andréa Inglés compte mettre à profit ce coup de pouce financier pour étoffer son équipe aujourd'hui constituée de cinq personnes, avant une levée de fonds au moment de l'industrialisation de ses robots.

19.000 emplois créés en 25 ans

Un exemple emblématique des missions menées par Airbus Développement. Créée il y a 25 ans, cette filiale à 100% d'Airbus a depuis accompagné 1.500 entreprises en France en leur apportant 22 millions d'euros de prêts participatifs et 9 millions de subventions via des fonds de revitalisation à la suite de plans sociaux.

« La vocation d'Airbus Développement est de développer l'emploi dans les territoires. Les entreprises sélectionnées reçoivent un soutien d'environ 3.000 à 3.500 euros par emploi créé. En moyenne, elles touchent 30.000 euros pour générer une dizaine d'emplois sur les trois années à venir. Nous leur versons l'aide en deux tranches, la deuxième intervenant quand la moitié des embauches ont été réalisés. En 25 ans, nous avons permis la création de 19.000 emplois, ce n'est pas neutre », estime Bertrand Gautier, président d'Airbus Développement.

Pour être éligible, la société doit intervenir dans les secteurs coeur de métier d'Airbus (aéronautique, spatial, défense), dans les technologies du futur ou encore apporter une solution en matière de RSE (responsabilité sociale et environnementale). Les entreprises apportent un produit ou un service commercialisé en B2B et doivent être basées dans l'une des cinq régions d'intervention d'Airbus Développement (Hauts-de-France, Ile-de-France, Pays-de-Loire, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, et Sud). Par ailleurs, la filiale a accompagné l'essaimage de 250 salariés d'Airbus pour la création de leur propre entreprise.

En Occitanie, Airbus Développement a soutenu dernièrement par exemple Hopper qui conçoit des lames de course avec les chutes de carbone de l'A350, Hycco et ses piles à combustible hydrogène haute performance, le boîtier de détection des catastrophes de Global Smart Rescue ou encore les voyages spatiaux bas carbone de Zephalto.

Lire aussiHopper conçoit des lames de course avec les chutes de carbone de l'A350 d'Airbus

Lire aussiPile à hydrogène : Hycco séduit et projette un début de production en 2023

Guerre des talents

Pour les startups accompagnées, l'aide financière joue un rôle d'amorçage. « Ce soutien rassure les banques, il génère un effet de levier estimé entre six et huit euros pour un euro mis par Airbus Développement », calcule Bertrand Gautier.

De son côté, l'avionneur européen y voit un moyen d'attirer les talents. « Au-delà de l'image positive pour Airbus liée au fait d'aider des startups, quand nous développons sur un territoire des sociétés innovantes, cela attire les talents. Une dynamique se crée autour des territoires avec l'installation de salariés compétents. Ces derniers ne vont pas travailler tout de suite pour nous mais ils peuvent attirer d'autres personnes  susceptibles de venir chez Airbus », ajoute le dirigeant.

Un atout face à la guerre des talents qui sévi actuellement sur certains domaines très prisés à laquelle même Airbus n'échappe pas. En septembre 2021, le DRH du groupe Thierry Baril confiait que « cette guerre des talents est plus forte aujourd'hui que dans les années 90 ». Pour réussir la mise en service d'un avion à hydrogène à l'horizon 2035, Airbus va devoir se doter de nouvelles compétences dont environ 650 ingénieurs sur l'hydrogène, mais aussi des profils spécialisés en intelligence artificielle, en robotisation ou encore en cybersécurité.

Lire aussiAvion à hydrogène : la dure bataille d'Airbus pour recruter de nouveaux talents

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.