Tourisme spatial : pourquoi Zephalto débarque à Toulouse

L'acteur français du tourisme spatial s'installe à Toulouse, et tout particulièrement ses équipes techniques et R&D. C'est une étape décisive pour Zéphalto puisque la startup héraultaise entre dans sa phase industrielle. Pour mémoire, elle prévoit d'envoyer dans la stratosphère ses premiers voyageurs fin 2024.
La startup Zephalto promet un premier voyage commercial dès fin 2024.
La startup Zephalto promet un premier voyage commercial dès fin 2024. (Crédits : Zephalto)

Après une installation éclaire en l'espace d'un mois, la startup Zephalto a inauguré, jeudi 30 juin, ses nouveaux locaux de 200 m2 sur la commune d'Escalquens, au sud-est de Toulouse. Jusqu'à présent, l'ensemble de ses équipes se situait au Pouget (Hérault) et cette localité va conserver le siège social de cet acteur du New Space qui a vu le jour en 2016.

Depuis cette date, Zephalto a pour ambition de réaliser le rêve de son fondateur,  Vincent Farret d'Astiès, à savoir "voyager vers les étoiles sans impact sur l'environnement". Cette ambition a donné naissance à Céleste, un ballon aéronef capable de transporter six passagers, ainsi que deux pilotes.

"Nous allons faire voyager les personnes avec un ballon pour les amener aux portes de l'espace, dans la stratosphère, à 25.000 mètres d'altitude, avec un impact carbone très très réduit", présente le dirigeant.

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Au total, l'expérience durera six heures, dont une montée et une descente de 90 minutes chacune. Mais dans les rangs de Zephalto, on préfère associer leur expérience à un voyage durable plutôt que du tourisme spatial, segment déjà occupé par les entreprises Space X ou Virgin Galactic.

"Pour nous, ce sont des concurrents indirects car nous ne proposons pas la même chose. Tout d'abord, nous sommes Français et c'est une fierté de mener ce projet ici. L'expertise française sur l'aéronautique et le spatial est plus que reconnue dans le monde. Mais surtout notre expérience se veut bas carbone et c'est ce positionnement qui fait l'ADN de Zephalto. Nous souhaitons redorer l'image du tourisme spatial, vue comme une activité polluante", expose Marie Boscou, responsable de la marque au sein de la startup.

Se rapprocher des partenaires et fournisseurs

Mais ce projet n'est encore qu'une ambition à l'heure où Zephalto parie sur un premier vol commercial à la fin de l'année 2024. "Le lieu du premier décollage est confidentiel, mais je peux vous dire qu'il aura bien lieu en France, dans un endroit symbolique", promet Vincent Farret d'Astiès. En attendant, la jeune pousse a déjà réalisé trois vols tests, dont le premier en 2020 et tous couronnées de succès selon sa direction.

À présent, "nous lançons la phase industrielle du projet", annonce le fondateur, dont cette nouvelle étape est matérialisée par l'installation à Toulouse. Cet atelier va accueillir les équipes techniques et R&D de l'entreprise, soit 75% des effectifs, le reste (marketing et commercial) étant installé à Paris. Par ailleurs, les 22 salariés vont être rejoints courant 2022 par 40 nouveaux collaborateurs, principalement des ingénieurs. S'installer à Toulouse était donc primordial pour Zéphalto afin de se rapprocher des compétences de l'écosystème spatial et aéronautique mais pas que.

"Au-delà de se rapprocher des experts, nous voulions surtout nous rapprocher de nos fournisseurs et partenaires", justifie Vincent Farret d'Astiès.

Depuis le début de l'aventure, ce dernier travaille en étroite collaboration avec le CNES, qui a une certaine expérience dans les ballons stratosphérique notamment aux cotés de l'entreprise locale Cnim Air Space. Si l'entrepreneur souhaite garder confidentielle la liste de ses partenaires et fournisseurs, la soirée d'inauguration de ses locaux toulousains a pu compter sur la présence de représentants de premier ordre des sociétés toulousaines ST Composites ou encore Kinéis.

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Déjà 450 intéressés

Côté finances, là aussi la confidentialité est de mise dans les rangs de Zephalto, bien que la société précise bénéficier de levées de fonds, subventions et divers partenariats pour avancer sur le plan économique. Une fois lancé, le ticket pour une place à bord de Céleste coûtera quant à lui 120.000 euros au lancement.

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"Nous avons déjà 450 pré-ventes, autrement dit des réservations. Pour le moment, il y a beaucoup de Français mais cela a vocation à s'internationaliser. Ces premiers intéressés sont des explorateurs responsables", aime résumer Vincent Farret d'Astiès. "Nous avons 450 personnes qui ont manifesté un intérêt, mais dans un premier temps nous allons lancer des pré-ventes", complète Marie Boscou.

Contrairement à ses concurrents, le voyage spatial avec Zephalto ne nécessitera pas de préparation physique en amont. "Qui peut monter dans un avion pourra voyager dans la capsule", conclut la directrice de la marque.

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