Sigfox : neufs candidats déclarés pour la reprise de la startup de l'IoT

Neuf entités se sont portées candidates, auprès du tribunal de commerce de Toulouse, pour reprendre Sigfox et son réseau bas débit pour l'internet des objets. Parmi les candidats, Ludovic Le Moan et sa nouvelle startup sont au rendez-vous. De son côté, le CSE a arrêté une trentaine de critères pour départager les neuf intéressés.
La startup Sigfox, qui a mis au point un réseau bas débit pour l'internet des objets, a neuf candidats déclarés à sa reprise.
La startup Sigfox, qui a mis au point un réseau bas débit pour l'internet des objets, a neuf candidats déclarés à sa reprise. (Crédits : Rémi Benoit)

Après le placement en redressement judiciaire de Sigfox SA et de Sigfox France fin janvier, les candidats intéressés par la reprise de la société avaient jusqu'au 25 février pour déposer leur offre auprès du tribunal de commerce de Toulouse. Et la startup toulousaine, créatrice d'un réseau "0G" (ou bas débit) dédié à l'internet des objets (IoT), attise les convoitises. Neuf entités diverses ont fait part de leur intérêt auprès des organes de la procédure.

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"Ces offres témoignent de l'intérêt à la fois pour le profil technologique unique de Sigfox, et pour le potentiel de ses marchés ainsi que de la qualité de ses équipes", a réagit par communiqué Sigfox mardi 1er mars.

Du côté des salariés et du CSE, la satisfaction est également au rendez-vous. "C'est un étonnement positif d'avoir autant d'offres déposées. Nous avions parié sur six à huit offres. De plus, les candidats ont des profils très diversifiés et offrent donc plus de possibilités différentes pour l'avenir de Sigfox", commente Antoine Maïer, élu au CSE de la société toulousaine installée plus précisément à Labège (Haute-Garonne).

Aujourd'hui, elle emploie 250 personnes dans le monde et répertorie environ 20 millions d'objets connectés sur son réseau mondial. Mais ce sont seulement 180 salariés qui sont concernés par cette procédure, soit la totalité des effectifs sous contrat français.

L'ancien PDG de Sigfox sur les rangs

Sur les neufs candidats déclarés, deux sont seulement intéressés par la reprise de Sigfox SA et non la filiale France. C'est le cas d'Actility, un acteur français basé à Lannion qui commercialise des solutions de connectivité industrielle. Cette société, qui est l'un des fondateurs de la LoRa Alliance (technologie concurrente à celle de Sigfox sur le bas débit) affichait un chiffre d'affaires de près de neuf millions d'euros fin 2020. Dans le même cas, le fonds Buffet Investment Services Consortium est principalement intéressé par la reprise des activités de Sigfox en Afrique du Sud.

Pour ceux qui sont intéressés par la reprise de Sigfox SA et sa filiale française, le fonds d'investissement anglais Greybull Capital LLP s'est porté candidat, tout comme OTEIS France, entité qui fait du conseil et de l'ingénierie dans de l'activité immobilière principalement. Le groupe français Zekat, spécialisé dans le développement d'équipements numériques et mécatroniques, est également intéressé par l'ancienne star de la French Tech asphyxiée aujourd'hui par les dettes et un chiffre d'affaires qui tarde à décoller.

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Par ailleurs, de nombreuses entreprises qui gèrent le réseau Sigfox à l'étranger se sont portées candidates pour la reprise de leur partenaire technologique. Parmi elles, Heliot Europe Gmbh, qui fait tourner le réseau bas débit toulousain pour l'IoT en Allemagne, Autriche, Suisse et Slovénie notamment. Les opérateurs Iwire (Moyen-Orient) et Unabiz (Singapour et Taïwan) sont également dans la course. À noter que ce dernier a reçu récemment le soutien du collectif des ambassadeurs de Sigfox, qui fédère des acteurs indépendants de la société toulousaine croyant en sa technologie bas débit dédiée à l'IoT.

Enfin, il est à noter la présence de la startup toulousaine Sentiens parmi les candidats, qui opère dans l'IoT comme Sigfox. Mais celle-ci a la particularité d'être présidée par Lionel Molinier, un ancien dirigeant de cette dernière et détenue par Ludovic Le Moan, le prédécesseur de Jeremy Prince à la tête de Sigfox.

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Une trentaine de critères pour départager les candidats

Désormais, la direction de la société ainsi que le CSE vont analyser le contenu de ces offres avant d'entamer les auditions avec le tribunal de commerce de Toulouse dans les jours à venir.

"Dans le premier round, nous nous attendions à recevoir des offres particulièrement basses et au final elles ne sont pas si ridicules que cela. Néanmoins, le niveau de maturité des projets n'est pas le même pour tous, on sent que certains ont manqué de temps et ont simplement voulu prendre date avec le tribunal avant de pouvoir mieux travailler leur offre. Mais ce ne sont que des brouillons pour le moment", commente Antoine Maïer.

Les audiences avec les neuf candidats doivent en effet permettre de rapprocher les attentes de la direction et du personnel de Sigfox, ainsi que les ambitions du repreneur. Suite aux auditions du mois de mars, les candidats pourront, s'ils le souhaitent, modifier et améliorer leur offre.

Pour les départager, le CSE, en concertation avec les salariés, a établi une liste d'une trentaine de critères afin d'établir une note pour chaque offre. Une attention particulière sera apportée au nombre d'emplois sauvegardés ainsi que leur localisation géographique, tout comme la rémunération, le temps de travail et la possibilité de télétravail seront regardés. La situation financière du candidat, ses capacités d'investissement et ses ambitions pour Sigfox seront aussi des éléments clés pour le CSE.

"Nous préférons un acteur qui connait notre métier plutôt qu'un fonds d'investissement qui ne le connait pas. Pour autant, cela ne les disqualifient pas, tout le monde sera traité avec équité", promet le membre du CSE, qui espère un dénouement final pour le milieu du mois d'avril.

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