Pour limiter la clim, Immoblade passe un nouveau cap dans l'industrialisation de ses vitrages bioclimatiques

Un store intégré aux intégré aux fenêtres qui filtre la lumière suivant la courbe du soleil au fil des saisons pour réduire le chauffage l'hiver et la climatisation l'été : cette innovation toulousaine mise au point par la startup Immoblade connaît un coup d'accélérateur. En plus de l'obtention d'un avis technique pour généraliser son innovation, la jeune pousse vient de recevoir le soutien de France 2030 pour automatiser l'assemblage des produits.
Les vitrages bioclimatiques d'Immoblade équipent notamment l'école d'architecture de Montpellier.
Les vitrages bioclimatiques d'Immoblade équipent notamment l'école d'architecture de Montpellier. (Crédits : Immoblade)

 42,4°C affiché au thermomètre : le 23 août dernier, Toulouse connaissait un record absolu de chaleur au cours d'un été durant lequel la France aura connu pas moins de quatre canicules. Alors que beaucoup ont tenté à la hâte de s'équiper de climatiseurs portables, au coeur de la Ville rose, la startup Immoblade mise une technologie low-tech pour limiter l'envolée des températures au sein des bâtiments.

Ecoles et bureaux équipés

Cette société fondée en 2018 a déposé un brevet pour son innovation : un store composé de lames d'aluminium, directement intégré au vitrage et dont l'inclinaison est personnalisée grâce à un algorithme suivant l'orientation de la façade par rapport au soleil. L'hiver, le store laisse passer les rayons solaires et l'été la lumière se réfléchit sur les lames pour éviter de pénétrer à l'intérieur. « Cela permet d'éviter de faire monter les températures de façon excessive dans les habitations ou de faire saturer les systèmes de climatisation », avance Xavier Sembely, cofondateur d'Immoblade. Lors d'essais menés l'été dernier dans un centre de recherche basque, Nobatek Inef 4, le produit a par exemple montré un gain de température de deux degrés environ par rapport à un vitrage non équipé.

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Vitrage équipant l'école d'architecture de Montpellier.

Déjà déployée dans deux collèges, plusieurs écoles toulousaines, une façade d'hôpital, des bâtiments de bureau et dernièrement l'école d'architecture de Montpellier, la solution pourrait connaître un coup d'accélérateur dans les prochaines années. Immoblade vient de décrocher l'avis technique. « Le bâtiment est en fait un secteur sur lequel il est quand même difficile d'apporter des innovations et où les enjeux assurantiels sont importants. L'avis technique est le sésame essentiel pour appliquer nos produits sur n'importe quel type de projet », indique le dirigeant.

La startup vient par ailleurs de décrocher une aide de 350.000 euros dans le cadre du programme France 2030 pour accélérer son industrialisation. Immoblade avait déjà investi dans une machine à galets pour fabriquer directement les lames d'aluminium ensuite intégrées à son store. La société veut désormais automatiser l'assemblage de ces lames. De quoi passer d'une capacité de production d'un millier de m2 par mois d'ici deux ans.

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Bandes d'aluminium qui seront intégrées dans le store (Crédits : Rémi Benoit).

 Ce premier moyen d'assemblage automatique sera installé au coeur de ses 300 m2 d'ateliers toulousains. Pour se déployer plus largement, Immoblade mise sur la construction hors-site. « L'objectif est de pouvoir grossir sans avoir à recréer une usine à chaque fois que nous avons besoin de capacité de production supplémentaire. Immoblade produira des kits de stores qui pourront être assemblés sur les sites de nos partenaires verriers »

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Le confort d'été pris en compte pour les constructions neuves

La startup perçoit une importante traction commerciale dans le sillage de la RE2020, nouvelle réglementation énergétique et environnementale de la construction neuve qui intègre un nouvel indicateur évaluant le confort d'été des bâtiments et requiert par ailleurs la mesure du bilan carbone de la construction.

« Nous faisons face à une concurrence large et à toute une variété de produits. Notre argument principal par rapport à des systèmes motorisés de protection solaire et que nos systèmes sont passifs. Ils présentent les bilans carbone les plus faibles du marché et n'ont pas besoin de maintenance », fait valoir Xavier Sembely.

La startup continue en parallèle à déployer un second produit, un verre sérigraphié reprenant le motif de lignes inclinées des lames d'aluminium. Davantage destiné aux grandes baies vitrées, ce dernier a été sélectionné par Aéroports de Paris pour équiper une passerelle de Roissy Charles-de-Gaulle. Pour soutenir son développement, la startup, qui compte une douzaine de collaborateurs, entend boucler une levée de fonds d'un million d'euros avant la fin de l'année.

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