Fenêtre bioclimatique : Immoblade lève près de 2 millions d'euros pour s'industrialiser

Installée à Toulouse, la startup commence à remporter plusieurs importants contrats avec sa fenêtre bioclimatique. Pour répondre à cette demande croissante, la nouvelle levée de fonds doit permettre de tripler les cadences de production d'Immoblade. Les détails.
Xavier Sembely et Patrick Callec, les deux fondateurs de Immoblade, commencent à engranger d'importants contrats avec leur fenêtre bioclimatique.
Xavier Sembely et Patrick Callec, les deux fondateurs de Immoblade, commencent à engranger d'importants contrats avec leur fenêtre bioclimatique. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est une nouvelle étape dans la jeune histoire de la startup Immoblade ! Après une première levée de fonds de 500.000 euros courant 2020, l'entreprise installée en périphérie de Toulouse (Ramonville, ndlr) vient de boucler un nouveau tour de table à hauteur de 1,6 million d'euros en ce début d'année 2022.

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Dans le détail, plus de 500.000 euros de cette somme ont été récoltés via la plateforme de financement participatif Sowefund, un concurrent parisien du Toulousain WiSSED. Certains actionnaires historiques de la société fondée en 2018, dont des business Angels, ont apporté leur pierre à l'édifice avec 335.000 euros. La BPI et la Caisse d'Épargne Midi-Pyrénées ont aussi contribué pour une bonne partie à ce financement, mais à travers des prêts. Enfin, l'Ademe a accordé une subvention de 100.000 euros à Immoblade, au travers du plan France Relance.

Produire 150 m2 de fenêtre bioclimatique chaque mois

Un tour de table devenu plus que nécessaire pour Immoblade et sa technologie dite "low-tech", mêlant innovation technologique et développement durable. À l'origine du projet, le co-fondateur de la startup Xavier Sembely a déposé un brevet en 2015, portant sur une fenêtre bioclimatique. Il s'agit d'un store composé de lames d'aluminium dont l'inclinaison est personnalisée (grâce à un algorithme) suivant l'orientation de la façade équipée, par rapport au soleil. Celui-ci est directement intégré dans la fenêtre.

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"L'objectif est de limiter l'usage de la climatisation en été et du chauffage en hiver. La technologie laisse passer un maximum de faisceaux lumineux en hiver mais les bloquent en été. C'est un dispositif passif sans maintenance, ni opération humaine. En moyenne, nous permettons une économie d'énergie de 15%", explique Patrick Callec, l'autre co-fondateur d'Immoblade.

Aujourd'hui, les deux dirigeants et leur douzaine de salariés sont installés dans 200 m2 d'ateliers sur la commune de Ramonville-Saint-Agne (Haute-Garonne). Mais ils vont prochainement déménager dans 400 m2 de locaux, en périphérie toulousaine, afin de poursuivre leur dynamique de croissance et lancer un procédé industriel concernant la production de leur fenêtre bioclimatique.

"Nous fabriquons nous-même le composant et nous avons un produit qui demande une industrialisation. Nous sommes face à une problématique de l'industrie 4.0, à savoir produire de manière industrielle des produits personnalisés. L'objectif de ce déménagement et de cette levée de fonds est donc d'augmenter notre capacité de production", justifie Patrick Callec.

Cet apport financier va donc permettre l'acquisition de nouveaux outils de production, le développement d'autres. Ainsi, Immoblade, qui a une capacité de production mensuelle de 50m2 actuellement, veut tripler cet indicateur en 2022 pour répondre à une demande de plus en plus forte.

D'importants contrats en 2022

Après le test dans deux écoles de Toulouse, puis un premier contrat majeur avec le conseil départemental de l'Ariège, la startup toulousaine a multiplié les collaborations en 2021. Immoblade a équipé un bureau de Poste, a participé à la rénovation de deux logements sociaux parisiens avec un bailleur, tout comme elle est en train d'équiper un lycée de la région Occitanie. "Nous avons des projets qui ont dépassé la centaine de m2 d'équipements", se réjouit le dirigeant, qui fait savoir que le chiffre d'affaires de l'entreprise "a été multiplié par neuf en 2021" alors que celui-ci dépassait les 30.000 euros en 2020. "Nous visons un facteur multiplicateur entre trois et quatre pour 2022", fait savoir Patrick Callec.

Une performance ambitieuse mais réaliste pour Immoblade au regard des contrats en attente. La jeune pousse a notamment été sélectionnée par Aéroports de Paris pour équiper une pré-passerelle, un marché représentant potentiellement 500 m2 de fenêtres bioclimatiques. Elle doit également équiper le centre de tri postal de la commune de Carcassonne en 2022, sans parler de nouvelles opérations sur le résidentiel collectif qui pourraient se concrétiser dans les prochains mois. "Nous avons vraiment une carte à jouer sur la rénovation énergétique", juge le co-fondateur qui vise également l'export à terme.

Pour entretenir cette dynamique, la société, qui compte déjà doubler ses effectifs sur les deux prochaines années, va également engager un important travail de certification en 2022. Déjà, Immoblade et sa technologie ont été labellisées par la fondation Solar Impulse comme une initiative associant développement économique et transition écologique.

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