Spatial : Hemeria décroche un contrat de 100 ballons pour le CNES

Le CNES vient de confier à la société Hemeria la production de près de 100 ballons stratosphériques d'ici fin 2027. Une bonne nouvelle pour le site industriel implanté au sud de Toulouse qui était proche de la faillite lors du rachat il y a tout juste un an de Cnim Air Space par Hemeria.
Hemeria va engager plus de 2,5 millions d'euros pour assurer son renouveau industriel de son activité ballons.
Hemeria va engager plus de 2,5 millions d'euros pour assurer son renouveau industriel de son activité ballons. (Crédits : Hemeria)

Nouvelle bonne nouvelle pour Hemeria. Après avoir été sélectionnée au printemps dernier pour fournir les cellules de gaz hélium du premier modèle de dirigeable géant porté par la startup Flying Whales, la société annonce un nouvel accord de taille pour le CNES. « C'est un contrat majeur avec près de 100 ballons à produire dans un timing très serré », confirme auprès de La Tribune Nicolas Multan, directeur général d'Hemeria.

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Une trentaine de ballons à livrer d'ici deux ans

L'agence spatiale française a signé ce mercredi avec la société un accord pour lui confier la production des enveloppes de ses ballons stratosphériques jusqu'à fin 2027. Hemeria devra produire 50 ballons stratosphériques ouverts, utilisés par la communauté scientifique pour des missions d'astronomie ou d'astrophysique, et pensés pour se maintenir quelques heures à quelques jours à une altitude maximale de 45 kilomètres.

L'entreprise fabriquera également près de 40 ballons stratosphériques pressurisés. Ces derniers peuvent rester plusieurs mois jusqu'à 20 km d'altitude notamment pour des études environnementales ou de la météorologie. Hemeria va devoir faire vite car il doit livrer une trentaine de ces ballons pressurisés dès septembre 2025, pour la prochaine étape de la campagne de lâchers de ballons du CNES dans le cadre du programme Stratéole-2 dédié à l'étude des phénomènes atmosphériques au niveau de l'équateur terrestre.

Renouveau industriel

L'ensemble des ballons sera fabriqué sur le site de production historique d'Ayguesvives, au sud de Toulouse. Cette usine en activité depuis 1971 appartenait à l'origine à la division espace de Zodiac Marine avant d'être reprise par Airstar en 2015 et finalement rejoindre en 2019 le giron du groupe Cnim. Le site fabrique depuis 50 ans des ballons envoyés dans la stratosphère pour des missions scientifiques du Cnes.

Mais ce bijou industriel a failli disparaître. Il y a un an, la société Cnim Air Space était proche de la faillite au moment de son rachat par l'équipementier spatial toulousain Hemeria« Ce type de contrat apporte une certaine stabilité au site d'Ayguesvives qui a connu plusieurs changements de gouvernance dans le passé et rappelle combien les compétences qui s'y trouvent sont importantes pour les campagnes scientifiques ballons », souligne Caroline Laurent, directrice des systèmes orbitaux et des applications au CNES.

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Plus de 2,5 millions d'euros d'investissements

Pour assurer son renouveau industriel de cette activité ballons, Hemeria va engager plus de 2,5 millions d'euros.

« Ces investissements vont servir à gérer l'obsolescence et le vieillissement de certaines machines industrielles. Comme une partie des ballons sera produite dans les salles blanches, nous avons entièrement refait les sols. Des travaux ont également été menés pour refaire l'ensemble du réseau luminaire et sur la plus grande ligne du site qui fait 200 mètres de long. D'autres investissements, qui ne sont pas directement destinés à l'activité ballon du CNES mais à l'activité ballon en général, sont engagés pour refaire les bureaux puisque aujourd'hui l'ensemble des fonctions support travaillent dans des Algeco », développe Nicolas Multan.

Afin de tenir les enjeux de livraison, Hemeria prévoit également de renforcer ses équipes de production. L'effectif du site d'Ayguesvives est passé depuis le rachat de 70 à 80 personnes et la société recherche 20 collaborateurs supplémentaires. Outre le contrat pour Flying Whales, Hemeria a décroché depuis la reprise des commandes de la DGA (direction générale de l'armement) pour les forces armées. « Nous escomptons atteindre 11 millions d'euros de chiffre d'affaires sur cette activité ballons sur l'exercice en cours alors que la société n'avait jamais dépassé la barre des 9 millions avant le rachat », se félicite Nicolas Multan.

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Commentaire 1
à écrit le 12/10/2023 à 9:29
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Aucun appel d'offre ou de marché public pour un tel contrat, comment est-ce possible?

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