
« Infinite Orbits, c'est aujourd'hui une trentaine de salariés de 18 nationalités différentes, » lance Adel Haddoud, son CEO. Mais c'est à Toulouse que cette startup a décidé de s'enraciner pour faire décoller le marché des services en orbite. Après avoir cohabité pendant plusieurs années dans le même bâtiment que Loft Orbital au sein d'AtHome, lnfinite Orbits vient d'inaugurer ses propres locaux au coeur de la Ville rose. « Nous avons vraiment fait le choix d'être à Toulouse car nous croyons au potentiel de la ressource humaine et de la supply chain locale », ajoute Adel Haddoud.
« Certains services en orbite sont déjà une réalité »
Cet entrepreneur algérien est sorti diplômé de l'Isae-Supaero avant de créer plusieurs sociétés aux États-Unis. Là-bas, il fait la rencontre de trois étudiants de l'Université de Columbia à New York et de Stanford dans la Silicon Valley ayant mis au point une navigation spatiale autonome basée vision. L'idée est de reprendre le principe de la caméra de recul utilisée dans les voitures pour se garer sans intervention humaine et de l'appliquer au spatial. L'intelligence artificielle embarquée permet de reconnaître la proximité d'un satellite et de mener les manoeuvres de rendez-vous. Infinite Orbits aimerait contribuer à l'explosion annoncée des services en orbite (inspection, recharge de carburant, opérations de maintenance) et ainsi allonger la durée de vie des satellites plutôt que d'envoyer des engins spatiaux supplémentaires pour les remplacer.
« Certains services en orbite sont déjà une réalité », relève d'ailleurs Adel Haddoud. Avant de citer l'exemple de la société américaine Northrop Grumman qui a déjà mené à deux reprises des missions d'extension de vie en orbite géostationnaire. Reste à savoir si d'autres services plus futuristes comme l'impression 3D ou la fabrication dans l'espace ou encore la capture d'un débris non coopératif verront aussi le jour dans les années à venir.
La startup a gravi une étape cruciale au printemps dernier en envoyant en orbite son premier nanosatellite en orbite géostationnaire développé notamment avec la société GravitySpace. « Cela a changé le regard sur nous. Nous vivons quand même dans un monde dominé par la promesse et aujourd'hui nous pouvons montrer que ça marche. Notre satellite est arrivé en orbite géostationnaire depuis trois semaines et nous avons réceptionné la quasi-totalité des sous-composants », commente le dirigeant.
Vers une supply chain toulousaine
La startup devrait commencer le mois prochain l'intégration d'un deuxième nanosatellite avec un lancement attendu au printemps 2024 pour le compte d'Azer Cosmos. En parallèle, Infinite Orbits planche sur un troisième satellite « avec un changement drastique dans les fournisseurs puisque tout sera localisé à Toulouse », avance Adel Haddoud. Avant d'ajouter : « Nous voulons passer d'une supply chain européenne à une supply chain beaucoup plus locale. Il existe à Toulouse beaucoup de solutions compétitives et nous voulons commencer à travailler avec cet écosystème. » Le lancement de ce satellite, baptisé OrbitGuard3 est espéré mi-2025.
Par ailleurs, la startup a contracté avec Intelsat pour développer des services en orbite géostationnaire (extension de fin de vie...). La société a enfin remporté un contrat avec le Cnes pour réaliser un service de connaissance de la situation spatiale à partir de satellites d'observation basés en orbite géostationnnaire dans un consortium qui comprend notamment Telespazio et l'IRT Saint-Exupéry. Infinite Orbite devrait boucler une levée de fonds d'ici la fin de l'année.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !