
OrbitGuard1 (ou gardien de l'orbite en français) c'est le nom donné par Infinite Orbits à son premier nanosatellite qui sera lancé le 26 avril prochain à bord d'une fusée Falcon Heavy par SpaceX. Cette mission de démonstration en orbite géostationnaire vise à tester sa technologie de rendez-vous pour fournir à terme des services de maintenance des satellites et de surveillance de l'espace.
Des services en orbite pour les satellites télécoms
La charge utile d'Infinite Orbits sera hébergée par le cubesat de la société américaine Gravity Space pour effectuer de premiers essais au cours semaines suivant le lancement puis se déplacer pour effectuer plusieurs missions de démonstration en géostationnaire dans les mois à venir.
« C'est la première fois au monde qu'un nanosatellite est envoyé en orbite géostationnaire, se réjouit Adel Haddoud. D'habitude, les petits satellites se cantonnent à l'orbite basse, à 500 km, pour des missions d'imagerie de la Terre. Nous visons plutôt le géostationnaire, l'orbite traditionnellement réservée aux plus grands satellites, ceux qui ont la valeur marché la plus importante comme par exemple les satellites de télécommunications »
Ce premier lancement est une étape cruciale pour la startup qui a vu le jour en 2019 aux États-Unis, portée par trois étudiants de l'Université de Columbia à New York et de Stanford dans la Silicon Valley.
« Le projet est né lors de la participation à un concours étudiant lancé par la NASA sur les méthodes innovantes pour s'amarrer à un astéroïde. Les étudiants ont eu l'idée de déployer une navigation spatiale autonome basée vision, un concept pour lequel un brevet a été déposé par la suite. C'est le même principe que lorsqu'on utilise une caméra pour garer une voiture sans intervention humaine. L'intelligence artificielle embarquée permet de reconnaître la proximité d'un bout de trottoir ou d'un vélo et de mener les manoeuvres. De notre côté, nous appliquons dans l'espace ces technologies de reconnaissance d'image, d'intelligence artificielle et de navigation autonome », explique l'entrepreneur algérien qui a fait ses études à Toulouse au sein de l'Isae-Supaero.
Un deuxième lancement pour Azer Cosmos
Lors de cette première mission en orbite, Infinite Orbits pourra tester sa technologie de rendez-vous basée vision pour fournir à terme des services de maintenance des satellites et de la surveillance de l'espace. « Un deuxième nanosatellite est actuellement en assemblage avec un degré avancé de technologie et devrait être prêt en août pour être lancé fin 2023 pour le compte d'Azer Cosmos », indique Adel Haddoud.
Infinite Orbits planche par ailleurs sur un satellite de plus grande taille, dont la première mise en service est prévue pour 2026, capable de s'amarrer à des grands satellites pour prolonger leur durée de vie ou les transférer vers de nouvelles orbites. La startup avait aussi annoncé en septembre 2022 un contrat avec Intelsat pour développer des services en orbite géostationnaire (extension de fin de vie...). La société a enfin remporté un contrat avec le Cnes pour réaliser un service de connaissance de la situation spatiale à partir de satellites d'observation basés en orbite géostationnnaire dans un consortium qui comprend notamment Telespazio et l'IRT Saint-Exupéry.
Installée pour le moment à Toulouse, la société qui emploie une vingtaine de personnes, prévoit neuf recrutements supplémentaires cette année et pourrait réaliser prochainement une levée de fonds.
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