Spatial : E-Space s'installe à Toulouse et veut créer une usine de 20.000 m2 pour produire des constellations

E-Space veut ouvrir une usine de 20.000 m2 près de Toulouse pour produire les milliers de satellites de ses futures constellations. La startup du NewSpace fondée par Greg Wyler, ex-boss de OneWeb et pilotée en Europe par l'ancien président de SES, dispose déjà d'une petite équipe dans la Ville rose et entend employer 260 personnes à terme.
E-Space veut ouvrir une usine de 20.000 m2 près de Toulouse pour produire des milliers de satellites.
E-Space veut ouvrir une usine de 20.000 m2 près de Toulouse pour produire des milliers de satellites. (Crédits : E-Space)

Après l'annonce de U-Space d'ouvrir dès 2024 à Toulouse une usine de nanosatellites de 1.000 m2 pour fabriquer à terme un satellite par jour, un nouveau site de production XXL pourrait bientôt voir le jour à proximité de la Ville rose. La startup E-Space annonce ce mardi 20 juin qu'elle recherche activement un site de production satellitaire d'une superficie d'environ 20 000 m2, si possible à proximité de Toulouse, et en tout cas dans la région Occitanie.

Fondée en 2021 à Toulouse par Greg Wyler, ancien directeur général de OneWeb, la société E-Space veut développer des constellations de satellites en orbite basse pour créer des services IoT (Internet des objets).

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« Notre mission est de démocratiser tout ce qui touche à l'Internet des objets, de connecter les objets qui ont des capacités d'échanger des données avec d'autres entités physiques ou numériques. L'idée de l'extension du réseau Internet à des objets n'est pas nouvelle. Mais jusqu'à présent, il était rare d'avoir une couverture globale et en temps réel. L'autre obstacle a toujours été le coût du service que nous voulons réduire de 90 %. Le troisième défi, c'est de déployer des capteurs plug and play pour des applications de géolocalisation, de mesure des vibrations, de la température... », explique Karim Michel Sabbagh, actuel directeur général d'E-Space, en charge de l'Europe et du Moyen-Orient.

Casting de VIP

Il est surtout connu dans l'industrie spatiale pour avoir été président de SES, premier fournisseur de services de télécommunications par satellites au monde avec plus de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. C'est dans ces fonctions que le dirigeant a fait la connaissance de Greg Wyler qui portait le projet de constellation O3b et dont la société O3b Networks est devenue par la suite une filiale détenue à 100% par la société SES.

Karim Michel Sabbagh complète le casting de VIP dévoilé par la startup. Si l'entité américaine est toujours pilotée par Greg Wyler, le conseil d'administration d'E-Space compte également dans ses rangs le Général Friedling qui préside par ailleurs la startup Look Up Space, l'ancien ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari et Christian Dargnat, actuel fondateur d'Alphée Consulting, ancien directeur général de BNP Paribas Asset Management et ex-directeur de l'association financière La République En Marche !.

Plus de 10.000 satellites dans dix ans

Des personnalités dotées d'un bon carnet d'adresses qui pourraient faciliter l'obtention des fonds colossaux nécessaires au projet d'E-Space. La startup a obtenu l'autorisation de déployer plus de 30.000 satellites sur 36 plans.

« Notre première génération de constellations qui sera déployée à la fin de 2025 et au début de 2026 sera composée de quelques milliers de satellites pour nous permettre d'offrir une couverture satellitaire globale. Il s'agira d'une première constellation commerciale mais nous voulons développer en parallèle des constellations à destination d'États pour des applications souveraines (sécurité, surveillance de frontières...). Dans dix ans, nous aurons plus de 10.000 satellites en orbite », précise Karim Michel Sabbagh.

 E-Space mise sur des petits satellites de 40 kg pour pouvoir être en mesure de lancer 1.000 satellites depuis un grand lanceur en un seul tir. De quoi rendre à terme plus compétitif l'accès à une constellation. La jeune entreprise estime qu'une constellation coûterait à terme moins que deux satellites géostationnaires, soit en-dessous du milliard d'euros.

Une usine qui créerait 260 emplois

La startup s'est discrètement installée mi-2022 dans un espace de coworking. Elle dispose désormais de locaux de 300 m2 à proximité de la zone de loisirs de la Ramée.

« Notre objectif à Toulouse est de développer trois compétences : tout ce qui touche aux systèmes d'intégration (charges utiles et l'intégration avec les antennes ou les capteurs), la recherche et développement et enfin la stratégie commerciale ainsi que le développement de produits et de cas d'usage. Nous comptons actuellement 20 collaborateurs avec une équipe d'ingénierie et de développement des produits. Nous allons passer à 40 salariés en 2024 », note Karim Michel Sabbagh.

Mais le plus gros des embauches est à venir. E-Space compte construire dès 2024 l'usine de 20.000 m2 et commencer l'année suivante la production pour atteindre un rythme de fabrication d'une centaine de satellites par mois d'ici début 2026 avec à terme une production mensuelle de milliers de satellites. Pour faire tourner le site industriel, la société prévoit 260 emplois avec une part importante de cols bleus. Un projet gigantesque qui va demander près de 90 millions d'euros d'investissements. Pour la financer, E-Space, qui a déjà levé 90 millions de dollars depuis sa création, compte solliciter en partie des aides publiques de l'État, la région Occitanie et des collectivités locales. Une levée de fonds intermédiaire de plusieurs millions d'euros est prévue dans les prochains mois. Ce tour de table viendra soutenir le développement de la startup avant la construction de l'usine.

« E-Space a déjà lancé en orbite trois satellites en 2022 pour tester les systèmes de navigation par satellite et certains matériaux innovants qui seront déployés dans l'espace. Pour que nos satellites soient d'une part super robustes mais deuxièmement super légers, nous avons besoin d'innover sur le type de matériel utilisé», commente Karim Michel Sabbagh. Dès 2024, E-Space prévoit de faire voler la version prototype de la plateforme de sa future constellation de satellites.

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