Les laboratoires Pierre Fabre, le constructeur automobile Stellantis, l'équipementier Faurécia, la société Boiron, ou encore l'enseigne de luxe LVMH. Sans oublier le tissu industriel aéronautique avec des représentants comme Airbus, Safran, Thalès, Liebherr Aerospace, Airplane ou encore ST Luxury.
Tous ces grands noms de l'industrie ont en commun de s'être équipés d'une imprimante 3D, dédiée à de la fabrication additive, auprès du Toulousain eMotion Tech. En un peu plus de deux ans, cette PME installée au nord de la Ville rose a conquis un tissu d'entreprises de premier plan grâce à son imprimante imposante Strateo3D-Dual600. Une machine spécialement pensée pour la réalisation de pièce de grande taille et dont la commercialisation a commencé en mars 2019
"Aujourd'hui, nous avons vendu à peu près 200 exemplaires de ce modèle, soit une dizaine par mois, et je dois avouer que nous avons été surpris par le profil de nos clients. Nous n'avions pas bien saisi le public que nous allions rencontrer", raconte Franck Liguori, le cofondateur de l'entreprise toulousaine.
En l'espace de 24 mois, l'imprimante Strateo3D-Duall600 s'est installée chez les plus grands industriels français (Crédits : Rémi Benoit).
Un nouveau produit pour séduire les plus petits
Entre les lignes, il faut comprendre que la stratégie initiale avec ce produit dont le développement a coûté plus de 400.000 euros à la société était davantage de conquérir un tissu industriel de portée moins importante et tout particulièrement les PME. Finalement, l'histoire a fait que ce sont des grands noms qui se sont portés acquéreur.
"Pour beaucoup de petits industriels qui se sont rapprochés de nous, nous avons remarqué que le prix était un blocage (13.900 euros, ndlr). Le fait de dépasser les 10.000 euros la pièce était un frein psychologique", analyse le dirigeant.
Alors, pour rectifier le tir, eMotion Tech compte présenter (et lancer la commercialisation) au Salon Global Industrie de Lyon - qui se tient du 6 au 8 septembre- l'imprimante Strateo3D-IDX420. Celle-ci sera vendue quasiment moitié prix que sa grande soeur.
"L'objectif est d'offrir à ces petits industriels la qualité de l'imprimante originelle de la gamme Strateo3D à un prix plus abordable pour eux. Par ailleurs, tout est fait pour répondre aux besoins de la fabrication additive avec la possibilité pour un industriel de faire avec cette nouvelle machine des séries de 50, 100 voire 200 d'une même référence. Nous voulons faire sortir de l'usage prototype l'impression 3D pour en faire un véritable outillage de production", expose Franck Liguori.
Bien que similaire en apparence à la Dual600 par sa taille, le modèle IDX420 dispose quant à lui de deux têtes d'impression indépendantes, capables d'effectuer, en fonction des réglages de l'utilisateur, un travail identique, miroir ou différent. Elle est également équipée d'un écran tactile de contrôle.
eMotion Tech présentera son nouveau produit à l'occasion d'un salon professionnel (Crédits : eMotion Tech).
Un marché de la pédagogie presque abandonné
Fort de ces aspects techniques, le dirigeant croit beaucoup au potentiel de sa IDX420 face au fait que "80 % de l'industrie française est composée de petits industriels". Avant même le lancement de sa commercialisation officielle, Franck Liguori avance même qu'une centaine d'acteurs ont déjà noué des contacts avec eMotion Tech pour déclarer leur intérêt. Plus concrètement, la PME toulousaine espère vendre une centaine d'unités de cette nouvelle imprimante 3D d'ici la fin de l'année 2021, puis une vingtaine par mois dès 2022.
De quoi renforcer davantage le virage stratégique opéré par l'entreprise courant 2019 en lançant son premier produit à destination des industriels. Auparavant, la société avait dédié exclusivement son activité aux marchés de l'éducation et des particuliers. Aujourd'hui, ces derniers ne représentent plus que 20% du chiffre d'affaires d'eMotion Tech, contre (logiquement) 80% pour la clientèle industrielle.
"En raison d'une concurrence étrangère forte, nos parts de marché sur ce segment n'ont cessé de diminuer, tout en étant compensée par le marché des industriels. Mais aujourd'hui, il nous reste une part incompressible de ce segment liée à divers partenariats en lien avec l'éducation notamment. Mais la concurrence asiatique très agressive en matière de prix nous empêche de nous projeter sur ce marché", explique le co-dirigeant.
Avec cette stratégie encore plus tournée vers le tissu industriel et assumée, eMotion Tech s'attend à une "forte croissance" de son activité sur l'exercice en cours, après avoir bouclé le précédent au million d'euros. Dotée d'une équipe d'une douzaine de salariés, l'entreprise toulousaine projette également trois à cinq recrutements en 2022 pour accompagner sa croissance.
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