Petits Cadors, ce champion du coussin de voyage Made In France qui monte et rêve d'Europe

En six années d'existence, la TPE Petits Cadors, installée dans le Lauragais, s'est faite un nom dans le secteur du voyage avec ses coussins dédiés et made in France. Après avoir bouclé plus de 16.000 ventes en 2023 dans le pays, l'entreprise se prépare désormais à l'export. Elle compte ainsi sur les pouvoirs publics pour l'accompagner dans la construction d'une nouvelle usine et anticiper la demande future.
Petits Cadors, qui a commencé son aventure avec un coussin pour le voyage en voiture, voit désormais plus grand.
Petits Cadors, qui a commencé son aventure avec un coussin pour le voyage en voiture, voit désormais plus grand. (Crédits : Petits Cadors)

À l'approche de l'été, les ateliers tournent à plein régime dans le Lauragais. « Tous les jours, nous avons des transporteurs qui viennent récupérer des cartons de commandes », commente Laurent Padiou, le cofondateur des Petits Cadors. De bonne augure en cette période de forte activité pour la petite usine de 300 mètres carrés installée à Nailloux (Haute-Garonne), où les neuf collaborateurs sont légèrement à l'étroit. « Nous avons deux pics d'activité dans l'année qui sont la période de décembre et la fin du mois de juin et le mois de juillet, où il nous arrive même à faire appel à de la sous-traitance pour répondre à la demande », ajoute Muriel Goudol, la cofondatrice de la petite entreprise artisanale.

Spécialisée dans la production de coussins de voyage innovants, Petits Cadors connaît un véritable succès depuis sa création en 2018, avec une croissance continue année après année jusqu'à vendre plus de 16.000 pièces en 2023 et un chiffre d'affaires de 560.000 euros hors taxe. « Nous avions prévu + 25% de croissance en 2023 et nous avons fait +35%. Pour 2024, nous visons aussi une croissance de +25% », se réjouit l'entrepreneuse.

Un remplissage écologique mais plus cher

La société Petits Cadors s'est tout d'abord faite un nom grâce à un coussin de voyage en voiture, à la forme triangulaire, qui lui a permis de décrocher une médaille d'or au concours Lépine. « Sur les coussins de transport, les designers n'ont pas innové depuis de trop nombreuses années », ajoute Laurent Padiou.

Lire aussiL'entreprise toulousaine Petits Cadors propose des coussins ergonomiques made in Sud-Ouest

Depuis, la gamme n'a cessé de s'étendre au point de proposer une dizaine de modèles actuellement. Après la voiture, la société innovante a imaginé des coussins adaptés pour le train, l'avion et encore tout récemment le bateau. Pour un usage plus quotidien, Petits Cadors a aussi mis au point des coussins pour passe du temps chez soi, à l'intérieur, ou bien en extérieur, au bord de la piscine ou sur la plage. La TPE travaille désormais sur un coussin d'allaitement. « Le premier prototype est en test à l'hôpital des enfants de Toulouse Purpan. Nous espérons une commercialisation en septembre prochain », précise le dirigeant. Le tout avec une volonté de faire du Made in France comme en témoigne son sourcing auprès de 25 entreprises du pays.

Toutes les références de Petits Cadors sont produites dans leurs ateliers à Nailloux. « Nous maîtrisons l'ensemble de la chaîne », appuie Muriel Goudol. Tout d'abord, la TPE maîtrise la découpe des textile et s'est aussi associée à l'entreprise toulousaine Alpha Laser pour lui confier des coupes techniques et complexes sur certains produits. Vient ensuite l'étape du matelassage, puis de la couture grâce aux quatre couturières salariées chez Petits Cadors, avant la fameuse étape du remplissage.

« Nous avons investi dans une machine française, contre 15.000 euros, pour automatiser cette phase du remplissage qui nous permet d'aller beaucoup plus vite dans la production (...) Nous remplissons nos coussins d'une fibre de plastique composée de bouteilles récupérées dans les cours d'eau et les rivières. Dans un coussin, il y a l'équivalent de sept bouteilles recyclées. Mais cette fibre coûte 30% plus chère qu'une fibre de plastique neuve. Néanmoins, nous estimons qu'il y a suffisamment de matière sur Terre avant d'en produire davantage », analyse Muriel Goudol.

Depuis peu, Petits Cadors s'est rapprochée de l'Ademe pour acquérir un logiciel et calculer le bilan carbone de ses coussins de voyage. Par la suite, des modifications dans l'approvisionnement pourraient intervenir dans le souci de limiter au maximum son impact. De la même manière, l'entreprise se refuse à expédier à l'autre bout du monde sa production par souci écologique.

Une nouvelle usine dans les cartons

Pour autant, la TPE, qui devrait renforcer ses équipes avec un recrutement sur la gestion administrative, ne ferme pas la porte à l'export. Ses dirigeants ont lancé la traduction de leur site internet, grâce auquel ils réalisent 80% de leurs ventes, en anglais et en allemand dans le but de s'implanter sur les marchés britannique et allemand.

Pour s'attaquer à ces nouveaux marchés, Petits Cadors sait qu'il doit renforcer son outil industriel. « Nous aimerions construire d'ici trois ans un bâtiment et doubler notre surface actuelle », fait savoir Muriel Goudol, qui vise aussi le développement d'un volet touristique avec la possibilité de faire visiter ses ateliers de production.

Afin de préparer cette étape décisive, Petits Cadors a reçu la visite de la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, et ses conseillers économiques, lundi 15 avril, pour en aborder les premiers aspects. La TPE, qui profite aussi d'un réseau de 140 revendeurs en France, compte également développer une activité de conseil pour la conception de coussins. Elle vient ainsi d'être sollicitée par une société de location de vans aménagés pour imaginer un coussin de voyage dédié spécifiquement à ce mode de vie.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.