Naïo Technologies lève 32 millions d'euros et vise 1.000 robots agricoles pour 2025

Le Toulousain Naïo Technologies annonce une levée de fonds de 32 millions d'euros pour accélérer la commercialisation de ses robots agricoles. Dix ans après sa création, la société a déjà mis en circulation 300 engins en Europe et en Amérique du Nord et perçoit une forte demande à court terme avec la pénurie de main d'oeuvre sur certains métiers agricoles pénibles et la montée des enjeux écologiques.
Le robot viticole Ted peut désherber jusqu'à cinq hectares de vignes par jour.
Le robot viticole Ted peut désherber jusqu'à cinq hectares de vignes par jour. (Crédits : Naïo Technologies)

Un peu plus de dix ans après sa création, Naïo Technologies franchit un nouveau cap. La société installée à Escalquens, au sud de Toulouse, annonce ce jeudi 8 décembre avoir bouclé une levée de fonds de 32 millions d'euros menée par Mirova, une filiale de Natixis dédiée à l'investissement durable, avec les investisseurs historiques ainsi que les fonds régionaux M Capital et l'agence régionale des investissements stratégiques d'Occitanie (Aris). L'entreprise avait déjà levé 14 millions en 2019.

Pénurie de main d'oeuvre face à la pénibilité

Naïo Technologies dispose aujourd'hui d'une gamme de quatre robots électriques capables de désherber plusieurs hectares par jour de cultures de légumes et de vignes avec une précision de quelques centimètres. Ces engins de désherbage mécanique représentent une alternative au désherbage avec des produits chimiques néfastes pour l'environnement comme le glyphosate.

« Pour améliorer les pratiques agricoles, il est aussi question de mettre en place des couverts permanents, d'augmenter la rotation des parcelles et de diversifier les types de cultures plantées. Tout cela demande plus d'interventions de gestion de l'enherbement et plus de complexité à gérer d'où un besoin accru d'automatiser certaines tâches avec des robots. La robotique agricole est un outil pour accompagner des pratiques agricoles plus durables », estime Gaëtan Séverac, cofondateur de Naïo Technologies.

Avant d'ajouter :

« Le secteur agricole aussi bien en Europe qu'en Amérique du Nord fait face à une pénurie de main d'oeuvre. Les métiers les plus pénibles comme le désherbage ou le ramassage à la main sont les plus touchés. Mais même des métiers avec un niveau de formation plus élevé comme chauffeur de tracteur sont aussi en tension. Il faut recréer de l'attractivité et améliorer les technologies des machines utilisées.»

Outre la réduction de la pénibilité, l'utilisation de robots électriques permet aussi d'améliorer le bilan carbone de cette activité.

Décollage des ventes

Autant de facteurs qui peuvent expliquer le décollage des ventes présagé par Naïo Technologies pour les prochaines années.

« Nous avons déjà commercialisé 300 robots via un réseau d'une trentaine de distributeurs en Europe et en Amérique du Nord et nous visons 1.000 robots en service en 2025 en raison de l'accélération de la demande. Il y a encore quelques années, il fallait évangéliser, convaincre de l'utilité et de la pertinence de la robotique agricole. Depuis deux ans, nous observons un changement de paradigme. La majorité des agriculteurs considèrent la robotique comme partie intégrante de leur gamme d'outils. Cela permet d'accélérer les ventes », complète le cofondateur de Naïo Technologies.

« La technologie déployée par Naïo Technologies est désormais démontrée avec un impact environnemental très convaincant. Cette levée de fonds lui permet d'avoir les ressources pour passer à cette phase d'industrialisation et de développement commercial pour atteindre la rentabilité », rebondit Marc Romano, à la tête du private equity impact chez Mirova.

Se développer en Europe et en Amérique du Nord

Naïo Technologies a déjà conquis les semenciers Corteva et Syngenta. Tout comme Hennessy, leader mondial du Cognac, le groupe Grands Chais de France, premier exportateur hexagonal dans le monde, mais aussi le domaine Labégorce sur l'appellation Château Margaux.

Avec cette levée de fonds, la pépite toulousaine souhaite étendre son emprise internationale. En Europe, les robots de Naïo sillonnent déjà les champs allemands, britanniques, danois, italiens, suisses et bientôt espagnols. La société se développe aussi en Autriche, Pologne, en Roumanie et en Slovaquie avec l'ambition de conquérir à terme l'ensemble du continent européen.

Outre-Atlantique, Naïo Technologies dispose d'une équipe d'une dizaine de personnes installées dans ses bureaux californiens. L'entreprise vise en priorité les côtes ouest et est des États-Unis ainsi que la région des Grands Lacs où sont concentrés les producteurs de légumes et les viticulteurs. Sur le continent américain, Naïo Technologies propose un service à la demande pour mutualiser le robot entre plusieurs exploitations d'une même zone géographique. La société, qui n'a pas souhaité communiquer son chiffre d'affaires, compte actuellement 70 salariés et continue de recruter.

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Commentaires 3
à écrit le 10/12/2022 à 12:28
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Lula, oh Lula, oh Lula oh Lula. Vous avez bien raison d'évoquer ce morceau du groupe de rock anglais The Kinks. Mais quel rapport avec la déforestation ?! les paroles évoquaient la galère d'un jeune travesti...

à écrit le 08/12/2022 à 14:29
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Voila, cette entreprise et ses 70 salariés fait plus pour l'environnement et contre l'utilisation du glyphosate que tous les milliers de pseudo militants gaucho-écolo qui ont un bilan carbone fortement négatif et ne servent à rien.

le 08/12/2022 à 20:05
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Si, si,, les militants écolo vous permettent de soigner vos fantasmes et autres obsessions... C'est déjà cela. Et cela ne coûte rien à la sécurité sociale.

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