Spatial : le motoriste de lanceurs Pangea Aerospace s'entoure de l'ancien PDG d'ArianeGroup

La startup franco-espagnole Pangea Aerospace a annoncé le renforcement de son collège d'experts, avec l'arrivée en son sein d'André-Hubert Roussel, mais pas seulement. L'ancien PDG d'ArianeGroup va ainsi pouvoir aider la jeune pousse à finaliser le développement de son moteur-fusée aerospike. Si, pour le moment, cette technologie est destinée aux petits lanceurs, des travaux sont engagés pour doper ses capacités techniques. Les détails.
La jeune pousse du spatial, Pangea Aerospace, accueille l'ancien PDG d'ArianeGroup.
La jeune pousse du spatial, Pangea Aerospace, accueille l'ancien PDG d'ArianeGroup. (Crédits : Pangea Aerospace)

C'est une véritable belle prise pour Pangea Aerospace ! La startup franco-espagnole, qui se partage entre Toulouse et Barcelone, vient de renforcer son « advisory board ». « C'est un collège d'experts sur lequel nous nous appuyons. Leurs membres nous accompagnent sur le développement commercial et technologique, lors de choix stratégiques », précise Marie-Laure Gouzy, la responsable des activités en France de la startup du spatial, jointe par La Tribune.

Celui-ci est désormais renforcé par la présence de André-Hubert Roussel, l'ancien président exécutif d'ArianeGroup de 2019 à 2023. L'ancien dirigeant, depuis remplacé par Martin Sion en provenance de Safran, était particulièrement chargé de mener à bien le développement du lanceur Ariane 6 et son vol inaugural, initialement planifié en 2020.

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« Sous forte pression depuis plusieurs années, André-Hubert Roussel s'est toutefois bien battu mais la feuille de route dont il a hérité avait des objectifs très difficiles », expliquait-on à La Tribune lors de la publication de cette information.

Celui qui est notamment passé au cours de sa carrière par Airbus Defence and Space arrive à un moment clé de la jeune histoire de Pangea Aerospace. Pour mémoire, la jeune pousse développe un système de moteur particuliers dédié exclusivement aux (nouveaux) petits lanceurs spatiaux.

Une technologie pour petits lanceurs, et gros à l'avenir ?

L'arrivée d'André-Hubert Roussel et l'apport de son expérience sont donc primordiales pour la startup du NewSpace. Cette dernière développe un moteur-fusée aerospike. « Aujourd'hui, nous sommes à un TRL 6 de notre produit, il nous reste quelques étapes à franchir », précisait au début de l'année 2024 - à La Tribune - Marie-Laure Gouzy dont son entreprise veut secouer le secteur spatial.

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Ce moteur-fusée aerospike, produit totalement avec de la fabrication additive (impression 3D), se veut tout d'abord réutilisable, une dizaine de fois. En plus de se promettre plus léger avec l'objectif de maximiser la charge utile transportable par un lanceur, le système de propulsion imaginé par Pangea est présenté comme plus vertueux pour l'environnement. Le moteur utilise du biométhane et de l'oxygène comme carburant, dont les émissions sont principalement de la vapeur d'eau au contraire d'un moteur classique qui fait appel aux énergies fossiles. Cette multitude d'innovations n'a pas empêché la jeune pousse de valider certaines avancées technologiques ces derniers mois.

À l'issue de plusieurs campagnes de tests, l'agence spatiale allemande a validé certaines caractéristiques dont la composition d'une des 24 chambres de combustion qui composeront le futur moteur aerospike jusqu'à la faire fonctionner parfaitement. « En innovant, nous pouvons devenir plus efficaces, créer plus de valeur et réduire les coûts. Je pense que Pangea, avec sa technologie, jouera un rôle très, très important à cet égard », analyse André-Hubert Roussel.

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En plus d'adapter sa technologie à des lanceurs de taille plus importante, fruit d'un partenariat avec le Cnes, Pangea Aerospace vient d'être retenue comme lauréat France 2030 sur l'appel à projets pour le développement de micro-lanceurs français. « Ce projet, qui va nécessiter le recrutement de trois ingénieurs à Toulouse en 2024, consiste à concevoir un moteur à partir de la technologie aerospike pour l'étage supérieur du lanceur et d'en faire surtout un moteur réutilisable », soulignait il y a quelques semaines Marie Laure Gouzy.

Une levée de fonds en cours

Aussi engagée dans le challenge commercial, Pangea Aerospace - qui veut séduire les sociétés de petits lanceurs dans un premier temps - vient également de convaincre Daniel Garcia Guelbenzu, ancien directeur Général de la branche espagnole de MBDA, leader européen dans la conception de missiles et de systèmes de missiles, de rejoindre son comité d'experts. L'homme, passé aussi par Boeing et Airbus, rejoint ainsi Jean-Jacques Dordain, ancien directeur général de l'ESA ou encore de Yannick D'Escatha, ancien président du CNES, au sein de ce comité.

Ce collège d'experts du spatial a certainement été séduit par l'officialisation d'un contrat de pré-vente avec l'Américain Tehiru Space, qui pourrait apporter jusqu'à 50 millions d'euros de revenus sur les cinq prochaines années à Pangea Aerospace.

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 En parallèle, la startup franco-espagnole de 35 salariés souhaite boucler dans les prochains mois une levée de fonds d'au moins 15 millions d'euros. Ses nouvelles recrues pourraient certainement lui permettre d'accélérer le processus en rassurant les investisseurs potentiels. Une stratégie déjà employée par la jeune pousse toulousaine de l'aéronautique, qui développe un avion à décollage et atterrissage vertical (VTOL).

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Commentaires 2
à écrit le 22/02/2024 à 8:36
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Le capitalisme ä la Francaise!!!! Les vieux canards reviennent aux affaires par la petite porte pour pomper les milliards de subventions de l'Etat francais et apres fermer boutique et disparaître dans la nauture dès que les aides généreuses de l'Eta...

à écrit le 22/02/2024 à 3:01
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Quelle mauvaise idée d'embaucher l'ancien PDG d'une entreprise moribonde qui ne sait que survivre grâce au financement de l'État et qui a complètement perdu sa part du marché des lanceurs. L'auteur est-il stupide ou sarcastique ?

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