Spatial : Pangea Aerospace officialise un premier contrat à 50 millions d'euros pour son moteur-fusée aerospike

La startup franco-espagnole du New Space vient d'officialiser la première collaboration commerciale pour son moteur-fusée aerospike, ficelée aux côtés de l'Américain Tehiru Space. Avec cette technologie réutilisable, moins consommatrice de carburant et moins émettrice de carbone, Pangea Aerospace vise les 300 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2030 en séduisant les lanceurs. Les détails.
Pangea Aerospace va faire profiter de son moteur-fusée aerospike à l'Américain Tehiru Space.
Pangea Aerospace va faire profiter de son moteur-fusée aerospike à l'Américain Tehiru Space. (Crédits : Pangea Aerospace)

C'est une première pour la startup franco-espagnole Pangea Aerospace ! La société du New Space vient d'officialiser la signature d'un premier contrat pour la vente de son moteur-fusée aerospike. Annoncée lundi 24 avril, cette collaboration avec le micro-lanceur américain Tehiru Space « pourrait générer jusqu'à 50 millions d'euros de revenus dans les cinq prochaines années pour Pangea Aerospace », fait savoir la startup installée depuis peu à Toulouse.

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Née à Barcelone, la jeune pousse est venue ouvrir un bureau à Toulouse particulièrement pour se rapprocher du Cnes, avec qui elle a signé un contrat pour tenter d'adapter sa technologie sur une force de propulsion de 100 tonnes, autrement dit les gros lanceurs. Actuellement, le moteur aerospike de Pangea, renommé Arcos, peut propulser dans l'espace une charge utile de quelques centaines de kilos. Dans le cadre de la nouvelle collaboration avec le micro-lanceur américain Tehiru Space, ce dernier promet une capacité de charge utile de 550 kgs.

Une technologie plus verte que les moteurs actuels

Pour séduire les startups du New Space et plus particulièrement les micro-lanceurs, Pangea Aerospace promet tout d'abord un moteur réutilisable « jusqu'à dix fois et qui permet d'effectuer une rentrée atmosphérique sans allumage du moteur ». De par cette capacité de réemploi, l'usage de l'impression 3D pour produire certains éléments et la promesse d'une réduction de consommation du carburant de 15%, l'intérêt économique semble trouver pour les intéressés.

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Interrogée récemment par La TribuneMarie Laure Gouzy, la responsable des activités en France de la startup, indiquait avoir sur son bureau « une dizaine de lettres d'intention d'achat » pour ses deux produits (Pangea développe aussi des systèmes de propulsion pour satellite) et « des marques d'intérêt » de la part de lanceurs, dont une devient aujourd'hui concrète avec Tehiru Space. De plus, ces intéressés disposent avec Pangea Aerospace d'une offre commerciale inédite dans l'industrie du spatial : une commercialisation du moteur-fusée aerospike à l'heure de vol. 

« Avec Tehiru, il s'agit du premier accord de vente dans un modèle pay-per-flight (paiement par vol, en français, ndlr) de l'histoire, ce qui valide le modèle d'affaires de Pangea Aerospace, après la validation technique de cette nouvelle technologie de propulsion auprès de l'ESA », fait savoir la jeune pousse dans son communiqué.

Autre point majeur, la technologie développée par la société installée à Toulouse depuis peu se veut surtout vertueuse pour l'environnement. « Le moteur utilise du biométhane et de l'oxygène comme carburant, dont les émissions sont principalement de la vapeur d'eau, ce qui diminue drastiquement l'impact environnemental », rappelle Pangea. Par conséquent, la startup avance que l'impact carbone est réduit de moitié par rapport à un moteur-fusée classique utilisant du kérosène.

Levée de fonds en cours

Fort de ce premier succès commercial et de ses avancées sur le plan technologique, la jeune pousse fondée en 2018 espère rapidement boucler un tour de table en série d'au moins une dizaine de millions d'euros.

Avec cet apport financier, Pangea Aerospace souhaite installer ses moyens de production dans la région toulousaine et y employer une trentaine de personnes d'ici fin 2024. Actuellement, elle emploie six personnes à Toulouse, au sein du B612, et une trentaine à Barcelone.

L'entreprise franco-espagnole a l'ambition d'atteindre un chiffre d'affaires de plus de 300 millions d'euros par an en 2030 avec ses deux produits et majoritairement avec son moteur-fusée Arcos.

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Commentaires 4
à écrit le 24/04/2023 à 22:00
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" New space ", " pourrait rapporter", aurait besoin de l'argent des contribuables européens, si c'est le cas, la France est le bon pays, remplie d'ambitieuses elites cupides et naïves prêt à donner de l'argent qu'ils n'ont pas. Si tout cela ne sert q...

le 27/04/2023 à 12:13
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C'est fou cette obsession de parler argent lorsqu'il s'agit des entreprises du domaine du spatial. Je ne vois pas autant cette ferveur concernant les autres domaines d'activité. Je ne comprend pas cette manie qu'ont les gens à toujours vouloir gueule...

à écrit le 24/04/2023 à 16:55
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L'entreprise est espagnole et dispose d'un bureau en France. Ses principaux responsables sont espagnols. Si disposer d'un bureau en France ici est une raison suffisante pour en faire une société française, alors la Tribune peut écrire que les gafam s...

le 24/04/2023 à 18:45
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Oui, il faut corriger "franco-espagnole" en "espagnole". S'approprier journalistiquement des succès des autres ne nous fera pas avancer.

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