Le champion français de la robotique agricole s'associe à une filiale de Michelin

Depuis sa levée de fonds de 32 millions d'euros, Naïo Technologies ne cesse de se structurer en interne à l'image de ce partenariat avec Camso, pour tester l'intérêt de la chenille en caoutchouc sur ses robots agricoles. Le champion français de la robotique agricole travaille aussi sur de nouveaux robots, destinés particulièrement à la culture de la betterave et de la pomme de terre. Explications.
Naïo Technologies souhaite proposer un robot agricole pour la culture de la pomme de terre et de la betterave.
Naïo Technologies souhaite proposer un robot agricole pour la culture de la pomme de terre et de la betterave. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est un nouveau pas pour la PME toulousaine, référence française de la robotique agricole. Naïo Technologies vient d'officialiser un partenariat avec le leader mondial de la chenille en caoutchouc, Camso. « Nous voulions tester l'intérêt technique et surtout agronomique d'un tel équipement, notamment sur le tassement des sols. Avec la chenille, nous pouvons passer partout et nous répartissons mieux le poids du robot, ce qui évite un tassement du sol. Or, on sait que ce dernier réduit le rendement agricole », justifie Gaëtan Séverac, cofondateur de Naïo Technologies.

Lancée il y a douze mois, cette collaboration de R&D avec la société canadienne rachetée en 2018 par Michelin (contre près de 1,5 milliard d'euros) a permis de déboucher sur des tests en usine, mais aussi chez des agriculteurs partenaires, après que des clients et prospects aient demandé à ce que les robots de Naïo Technologies soient équipés de telles chenilles. Actuellement, sur les quatre robots agricoles proposés par l'entreprise, seul celui destiné à l'entretien de la vigne.

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« Ces premiers essais nous ont permis d'identifier du potentiel pour proposer un tel équipement à nos clients. Néanmoins, ce partenariat ne débouchera pas forcément sur la commercialisation d'un produit (...) Je ne pense pas que l'avenir de la robotique agricole ne s'inscrive qu'avec des chenilles en caoutchouc », estime Gaëtan Séverac.

À l'occasion du dernier Forum International de la Robotique Agricole, qui s'est tenu en région toulousaine début février, le duo a fait savoir que ce partenariat devenait pluriannuel. Par la même occasion, il n'est exclu que Camso devienne un fournisseur de Naïo dans un futur plus ou moins proche.

Amélioration des modèles existants

Cette association est, pour la PME toulousaine, une manière de poursuivre sa structuration interne et industrielle, après sa levée de fonds de 32 millions d'euros bouclée à la fin de l'année 2022 notamment auprès de Mirova, une filiale de Natixis dédiée à l'investissement durable. « Nous sommes en train de quitter l'étape startup pour passer dans une phase davantage industrielle », confirme l'entrepreneur. Celle-ci s'est matérialisée encore plus avec l'arrivée, il y a quelques semaines, de Philippe Perrin en tant que PDG de la société basée à Escalquens.

Cet apport d'argent frais a aussi permis à la structure d'investir dans l'amélioration de ses modèles de robots actuels, avec notamment l'intégration d'un concept appelé en interne « l'autonomie augmentée ». Cette faculté technique permet aux robots agricoles développés par Naïo d'opérer sans surveillance humaine, eux qui sont déjà dotés d'une autonomie électrique d'environ huit heures d'utilisation.

Grâce à ces nouvelles fonctionnalités, l'entreprise compte livrer « une centaine » de robots sur les douze prochains mois, elle qui a sous-traité l'assemblage final à deux partenaires industriels français, tandis que l'équipe R&D est toujours sur son siège toulousain.

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De nouveaux robots prévus

L'entité - qui emploie plus de 100 personnes actuellement - compte aussi accélérer le développement commercial à l'international, elle qui est déjà présente dans une vingtaine de pays. Dernièrement, elle a eu accès au marché de l'Afrique du Sud grâce au soutien d'un nouveau distributeur. De bonne augure pour la PME qui compte 450 robots en service et qui vise les 1.000 robots en fonctionnement d'ici fin 2025.

« C'est un objectif ambitieux mais il est toujours atteignable. Cela prend du temps à distribuer car il faut convaincre, mais derrière il y a un effet boule de neige. Cinq ans en arrière, nous étions à quelques dizaines de robots, aujourd'hui, on parle de centaines. La progression est là, mais bien sûr, nous aimerions que cela aille plus vite », analyse le dirigeant.

Après avoir déployé ses efforts sur la vigne et les cultures de maraîchage, Naïo Technologies prévoit de proposer de nouvelles solutions pour d'autres cultures. Cette diversification sera aussi un moyen d'accélérer la diffusion de ses solutions technologiques.

« Il y a des projets de nouveaux robots dans les cartons. La robotique peut apporter des solutions à toutes les cultures. Nous nous intéressons à la culture des betteraves ou de la pomme de terre, sur lesquelles nous investissons. L'étape d'après sera les grandes cultures comme les céréales », projette le cofondateur de Naïo Technologies.

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