Naïo Technologies voit les choses en grand. Cette PME créée en 2011 table sur une levée de fonds de 15 millions d'euros au premier semestre 2019. Ce cinquième tour de table sera le plus important de l'histoire de l'entreprise dirigée par Aymeric Barthes.

"Cette levée vient répondre à la forte traction de Naïo Technologies dans le domaine agricole. Au global, ces 15 millions d'euros vont servir à la maturation de notre technologie pour continuer à nous développer correctement. Nous avons 125 robots en circulation. Il faut les maintenir, assurer la formation et l'accompagnement des clients. Cette levée de fonds servira aussi à nous déployer commercialement en Amérique du Nord et plus massivement en Europe. 2019 et 2020 seront donc des années charnières pour notre expansion", a expliqué le chef d'entreprise mardi 11 décembre, en marge du Forum international de la robotique agricole (Fira) organisé à Labège par Naïo Technologies.

Objectif : 10 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021

L'entreprise qui commercialise des robots répondant aux noms de Ted, Oz et Dino, réalise déjà 20% de son chiffre d'affaires à l'étranger et vise 50% à l'horizon 2021, année pour laquelle la société prévoit un chiffre d'affaires global de 10 millions d'euros. Un objectif que le patron reconnaît comme "ambitieux", mais il n'est pas irréaliste au regard de la croissance de l'entreprise.

Depuis la mise sur le marché de son premier robot en 2013, l'équipe d'Aymeric Barthes a pratiquement doublé ses résultats chaque année. Après avoir réalisé un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros en 2017, la startup devrait conclure l'année 2018 avec un CA de l'ordre de 2,5 millions d'euros, pour une soixantaine de machines vendues. Ce résultat est cependant légèrement en dessous des 3 millions espérés en début d'année.

"Il y a une véritable attente de solutions de la part des agriculteurs, estime le chef d'entreprise qui a lui-même grandit dans le milieu agricole. Il y a donc un travail à faire pour montrer aux gens qui ne connaissent pas l'offre robotique ce qui existe, c'est un effort commercial à faire. Ensuite, il faut démocratiser la robotique en montrant que les preuves (de fiabilité) ont été faites. C'est par exemple pour ça qu'on organise le Fira qui sert à l'ensemble de la profession. 800 professionnels ont pris part à l'édition 2018".

Des recrutements aux services commercial, R&D, industrie...

Pour accompagner ses objectifs de croissance, la PME de quarante salariés (auxquels s'ajoutent une dizaine de prestataires) compte recruter une centaine de personnes au cours des trois prochaines années. Ils travailleront notamment pour le service commercial, mais aussi à la recherche et développement, au service après-vente et sur des postes d'industrie et d'assemblage. Pour faire gonfler ses troupes, la société s'apprête à emménager en janvier 2019 un bâtiment de 700 m2 voisin de ses locaux à Escalquens. Ses salariés pourront alors évoluer dans 2 000 m2 de surface. Une usine propre à l'entreprise de robots agricole n'est cependant pas à l'ordre du jour, "nous n'avons pas des volumes assez importants pour cela", précise Aymeric Barthes.