Enedis va investir 850 millions d'euros en Occitanie pour l'intégration des énergies renouvelables

Enedis compte investir 850 millions d'euros en Occitanie d'ici 2030 pour injecter davantage les énergies renouvelables dans son réseau. Le groupe, qui compte recruter 300 personnes sur la région en 2024, contribue à l'essor des usages décarbonés dont la voiture électrique et revoie en profondeur son infrastructure, tout comme son organisation.
(Crédits : Rémi Benoit)

850 millions d'euros, c'est le montant que compte investir Enedis en Occitanie pour intégrer les énergies renouvelables au réseau d'ici 2030 pour faire passer de 5,4 GW à 12,2 GW la production électrique issue des ENR. « Tous les acteurs se sont mis à travailler ensemble pour créer un schéma régional, le S3R2NR (schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables), pour voir comment intégrer l'ensemble des énergies qui sont prévues dans les 20 prochaines années », déclare Laurent Méric, directeur des affaires régionales et de la transition écologique chez Enedis.

Au total, l'Occitanie consomme 50 milliards de kWh, pour une consommation nationale de 460 milliards de kW. En 2023, la production française d'électricité était de 30 tW, ce qui couvre 3/5 de la consommation selon Enedis. Elle se place tout de même en haut du classement en termes de production d'énergie renouvelable. Elle est la 2e région la plus dynamique : au 30 septembre 2023, elle avait à peu près 138.000 installations de production, éolien et solaire confondus, raccordées au réseau géré par Enedis. Elle se place aussi à la deuxième place en termes d'autoconsommation collective et la Haute-Garonne à la première place sur l'autoconsommation individuelle de France.

Le gouvernement prévoit dans son plan une réduction de 40 % de la consommation d'énergie, mais une hausse de 50 % d'usage de l'électricité. « Dans notre vision, c'est le vecteur énergétique qui est amené à se développer beaucoup sous l'impulsion d'un besoin croissant d'usage décarboné. L'électricité est le vecteur qui le permet de la façon la plus massive de raccorder les utilisations décarbonées de l'énergie », déclare Bastien Toulemonde, directeur régional d'Enedis.

Essor de la voiture électrique

Au-delà de ces investissements sur le réseau, Enedis contribue à l'essor de la voiture électrique. L'Occitanie compte 12.500 bornes de recharges publiques pour alimenter les 150.000 véhicules électriques en service sur la région (dont 100.000 purement électriques et 50.000 hybride/électrique rechargeables selon 3A Data et dataNéo). D'ici 2030, l'objectif est d'arriver à au moins 50.000 bornes de recharge sur l'espace public dans la région. Ils veulent aussi l'étendre aux espaces résidentiels. 700 résidences sont déjà équipées aujourd'hui mais jusqu'à 28.500 résidences pourraient être concernées au total en Occitanie. « Aujourd'hui, 83 % des personnes habitant en Haute-Garonne habitent dans des immeubles collectifs. Nous privons de décarbonation ces surfaces en ne les ciblant pas », appuie Stéphane Lesénéchal, directeur territorial d'Enedis.

 « Nous voulons permettre aux résidences et aux copropriétés d'accéder à une offre pour que chacun puisse avoir un moyen de recharger son véhicule électrique dans son parking », continue Laurent Méric. Deux solutions se présentent à eux. La première est proposée par Enedis, où ils étendent le réseau public jusqu'à la place de parking. La deuxième est de passer par un opérateur privé, qui se chargera de raccorder chacun des copropriétaires intéressés.

Par ailleurs, Enedis participe au projet de Toulouse Métropole qui prévoit une flotte de Vélo Toulouse à moitié à assistance électrique (1.500 vélos électriques et 1.500 vélos mécaniques) pour septembre 2024. Le gestionnaire a électrifié 297 stations vélos à Toulouse et, 117 nouvelles stations seront ouvertes. Une mise à niveau technique est prévue sur chacune d'elles. « Nous voulons en septembre 2024 que les Toulousains aient la possibilité d'utiliser des vélos à assistance électrique », ajoute le directeur territorial.

Enedis sera aussi sollicité pour la construction de la ligne C du métro toulousain puisque les tunneliers fonctionnent avec de l'électricité. Six ont été raccordés au réseau en 2023. 12 kilomètres de lignes HTA ont été tirées et 60 déplacements d'ouvrages électriques ont été opérés. « Ce sont 50 branchements provisoires au réseau d'électricité et ce n'est pas terminé », précise Stéphane Lesénéchal, directeur territorial d'Enedis.

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80 millions d'euros pour la résilience du réseau face au climat

Par ailleurs, 80 millions d'euros seront consacrés à la résilience du réseau électrique soit 20 % de l'investissement global pour la région sur l'année qui va bénéficier de 480 millions d'euros au total pour la modernisation de son réseau.

Les 80 millions d'investissements engagés pour cette année serviront notamment à préparer le réseau électrique au changement climatique et ses aléas. En 2022, le service a pu enfouir les lignes HTA dans les forêts par exemple, afin de limiter les risques dus aux tempêtes et au vent. Le gestionnaire du réseau électrique a aussi surélevé les postes contre les inondations et adapte son schéma réseau pour pouvoir rétablir 90 % des clients en moins de 48 heures.

Pour prévenir les problèmes climatiques, certaines solutions ont déjà été mises en place. Par exemple, à cause des tempêtes, le réseau peut être endommagé par des arbres qui tombent sur les fils. Le réseau peut alors être reconfiguré pour éviter ces zones sinistrées. Les fortes chaleurs peuvent aussi avoir des effets sur le réseau enfoui. La chaleur pénètre dans le sol et les câbles finissent par être endommagés. Un programme de suppression des anciennes générations de câbles a été lancé avec Toulouse Métropole. « Nous avons un dispositif de gestion de crise. Nous sommes en capacité avec les outils modernes de voir venir les aléas et donc de nous préparer à la crise avant qu'elle n'arrive, voire de mobiliser les moyens dont nous pourrons avoir besoin en amont de celle-ci », ajoute le directeur régional.

Face à ses nombreux défis et besoins, Enedis recrute 2.900 personnes par an, dont 300 en Occitanie uniquement sur la filière électrique. Pour prévoir ces emplois, des centres de formation sont créés en partenariat avec l'Éducation Nationale. « Nous sommes en train de monter des réseaux de filières de formation dédiée au réseau électrique », ajoute Bastien Toulemonde.

Cinq classes ont ouvert en Occitanie dans des lycées : à Samatan dans le Gers, Saint Affrique en Aveyron, Sète dans l'Hérault, Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées et Muret en Haute-Garonne. Elles accueillent des élèves de seconde à la terminale dans des classes spécialisées dans les réseaux électriques. « En 2024, nous ambitionnons qu'il y en ait un par département et de prolonger la dynamique dans la filière postbac avec l'ouverture d'un BTS », annonce le directeur régional.

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