
Décidément, la fabrication additive (ou impression 3D) a le vent en poupe dans le monde financier. Après le tour de table de la pépite toulousaine Addimétal, auprès de l'industriel JPB Système, c'est désormais une autre société toulousaine du secteur, Cognitive Design Systems, qui annonce avoir bouclé une levée de fonds auprès des investisseurs.
Cet éditeur de logiciels propose des solutions technologiques qui permettent de s'assurer de la manufacturabilité de modèles 3D. Concrètement, la solution logicielle de CDS doit permettre de rendre réaliste et possible la fabrication d'une pièce jusqu'à présent modélisée en 3D. Ainsi, grâce à de l'intelligence artificielle, le logiciel analyse les croquis proposés par les designers et celui-ci va être capable de proposer des hypothèses d'efficacité et de précision. En plus de la faisabilité, le logiciel analyse aussi les coûts et le poids carbone de la pièce en question. Des points non négligeables à l'heure où la fabrication additive séduit de plus en plus d'industriels. "On réduit de 80% en moyenne le temps du design d'un produit", précise le cofondateur Vincent Ung.
Ces nombreux aspects ont ainsi permis de séduire trois investisseurs pour intégrer le capital de Cognitive Design Systems, à l'occasion d'un tour de table de deux millions d'euros. Les fonds Iron Hands Capital et DAA Capital Partners (un investisseur suisse) et Space Founders (fonds géré par le CNES) sont ainsi les trois heureux élus. Fondée en 2021, la jeune pousse réalise ainsi le premier tour de table de sa jeune histoire. Cette opération financière va permettre à l'entreprise de franchir un cap dans son développement.
Gage de crédibilité ?
Jusqu'à présent installée en France, dans ses propres locaux à Toulouse après avoir été hébergée au Village By CA local, l'entreprise compte désormais s'exporter.
« Nous comptons sur cette levée de fonds pour accéder à d'autres marchés, et particulièrement les marchés allemand et américain. Nous allons ouvrir une filiale en Allemagne dès 2024 », annonce Vincent Ung.
La startup, qui compte actuellement 16 salariés, va donc se renforcer avec des profils techniques mais aussi des commerciaux. Début 2024, Cognitive Design Systems emploiera 20, puis 30 d'ici la fin de l'année prochaine.
« En renforçant nos équipes, ce tour de table est aussi l'occasion pour nous de nous détacher de cette image de startup, d'une entreprise peu solide et peu viable. Nous travaillons qu'avec des grands comptes donc il était important pour nous de rassurer nos partenaires sur notre viabilité et montrer que nous serons encore là dans cinq ans », poursuit l'entrepreneur.
Déjà rentable
La startup, qui a annoncé son tour de table au salon Formnext à Francfort (Allemagne), le plus grand salon mondial de la fabrication additive, est déjà rentable. Néanmoins, l'entreprise innovante souhaite rester discrète sur son chiffre d'affaires. En deux ans, la jeune pousse est parvenue à séduire une trentaine de grands comptes et ce dans tous les secteurs : aéronautique, défense, spatial, médical.
« La santé sera un très gros marché pour nous en 2024. Nous avons par exemple entré un contrat pour l'année prochaine avec un producteur de semelles orthopédiques en fabrication additive », se projette Vincent Ung.
À l'occasion de sa participation au salon Formnext, Cognitive Design Systems a notamment signé un contrat avec le fabricant israélo-américain d'imprimantes 3D Stratasys. Celui-ci va directement intégrer la solution logicielle de la startup toulousaine dans le système des machines prochainement vendues.
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