Reev lève 3 millions d'euros pour déployer son assistance robotisée à la marche

Née et installée à Toulouse, la medtech Reev a conçu une assistance robotisée à la marche, qui s'apparente à un exosquelette. L'ambition de ses cofondateurs, qui viennent de lever trois millions d'euros, est d'aider les personnes qui souffrent de troubles de la marche en raison d'atteintes neurologiques comme l'AVC ou la sclérose en plaques. Dès cet automne, une dizaine de patients aux États-Unis vont bénéficier de cette innovation. Le déploiement en Europe se fera dans un second temps. Les détails.
Reev a mis au point une assistance robotisée à la marche, ou exosquelette, pour combattre les troubles de la marche suite à une maladie neurologique comme l'AVC.
Reev a mis au point une assistance robotisée à la marche, ou exosquelette, pour combattre les troubles de la marche suite à une maladie neurologique comme l'AVC. (Crédits : Reev)

Une nouvelle medtech sort du bois à Toulouse. « Nous ne voulions pas faire parler de nous tant que nous n'avions pas un produit suffisamment avancé », se défend son CEO. Deux ans après sa création, la jeune startup Reev communique sur son existence pour annoncer la mise au point d'une assistance robotisée à la marche. Son innovation, qui peut être assimilée à un exosquelette, se présente avant tout comme une orthèse motorisée à installer au niveau du genou pour soulager d'au moins 30% les efforts de cette articulation.

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« L'idée est d'aider les personnes qui souffrent de troubles de la marche en raison d'atteintes neurologiques, comme suite à un AVC ou une sclérose en plaques. Cela concerne 50 millions de personnes dans le monde aujourd'hui et elles ne disposent pas de solution adaptée. Avec Reev, nous voulons les aider à se sentir plus léger en retrouvant de la liberté », commente Amaury Ciurana, le cofondateur de la startup toulousaine.

Avant d'être un projet entrepreneurial, cette aventure a commencé par un projet scolaire. Au cours de sa formation à l'Isae-Supaero, et particulièrement sa première année, le jeune entrepreneur s'était lancé dans la conception d'un exosquelette adapté aux enfants atteints de paralysie cérébrale. C'est la rencontre au début des années 2020 avec Robin Temporelli, alors ingénieur en mécanismes spatiaux chez Airbus à Toulouse et docteur en mécatronique de l'Université de Sherbrooke, qui permettra l'éclosion de la medtech Reev.

Sur-mesure et motorisée, cette orthèse pour genoux est inspirée de la technologie de la direction assistée, omniprésente dans l'industrie automobile. Ce qui n'est pas un hasard puisque Robin Temporelli, désormais CTO de Reev, est l'auteur d'une thèse sur cette technologie.

Reev

Robin Temporelli et Amaury Ciurana ont co-fondé Reev, à Toulouse, avec l'ambition d'avoir de l'impact dans leur aventure entrepreneuriale (Crédits : Reev).

Les États-Unis avant tout

Ce prototype d'assistance robotisée à la marche est le fruit d'un long processus d'incubation pour la startup et surtout de l'émulation qui règne au sein de l'équipe de 25 salariés (principalement des ingénieurs) de la startup toulousaine. En plus d'avoir été accompagnée par la pépinière de startups de l'Isae-Supaero, Reev a aussi été soutenue par l'incubateur régional Nubbo. Tout récemment, la jeune pousse a été retenue en début d'année 2023 par l'accélérateur américain Techstars Future of Longevity, dédiée aux innovations répondant aux besoins des personnes âgées et de leurs soignants.

« Avec cet accompagnement, notre volonté est de déployer nos premiers exosquelettes aux États-Unis, avant de les distribuer en France et en Europe dans un second. Là-bas, la réglementation est plus souple pour tester et distribuer ce genre d'assistance à la marche. De plus, c'est le principal marché pour l'appareillage médical, qui propose la prise en charge intégrale des exosquelettes », justifie Amaury Ciurana.

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Si la startup dispose ainsi de 500 m2 de locaux du côté de Labège (Haute-Garonne), Reev s'est aussi récemment implantée à Boston avec deux salariés, « l'écosystème phare de la robotique et de la medtech où il faut être », selon le CEO. Sur place, la jeune pousse compte mener une étude de validation avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology).

Cette étude se fera en concomitance avec le déploiement des premiers exosquelettes, programmé à l'automne aux États-Unis. « Nous sommes en phase d'industrialisation de notre exosquelette. Une dizaine de modèles va être produite pour mesurer les bénéfices thérapeutiques », complète le diplômé de l'Isae-Supaero, qui a misé sur le groupe Thuasne pour fabriquer son produit. À l'unité, l'entreprise toulousaine vise un prix maximum de 30.000 dollars, la moyenne des exosquelettes remboursés totalement par le système de santé actuellement. Le choix des matériaux et composants finaux sera donc régulé par cet indicateur financier.

Un second tour de table en 2024

Avant d'en arriver, Reev a pu bénéficier à son démarrage, en plus de subventions, d'un soutien à hauteur d'un million d'euros en provenance de la fondation Lopez-Loreta. Cette structure suisse a pour vocation de soutenir l'excellence académique d'étudiants d'une poignée d'écoles françaises et suisses, dont l'Isae. L'association a ainsi parié sur le développement de cette assistance robotisée à la marche née à Toulouse.

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Pour financer le déploiement de ses premiers exosquelettes aux États-Unis, les deux fondateurs viennent de boucler un tour de table de trois millions d'euros auprès d'une multitude d'acteurs. Ce tour de table est ainsi composé de Polytechnique Ventures,  IRDI Capital Investissement, Newfund six business angels.

« Nous misons sur une plus grosse levée de fonds en 2024 pour financer la phase clinique aux États-Unis, qui consistera à tester notre assistance robotisée sur des dizaines de patients afin d'avoir des statistiques solides sur les bienfaits de notre technologie. Nous visons entre cinq et dix millions de dollars levés auprès d'un fonds américain qui s'intéresse à la robotique médicale. Ce qui rend stratégique notre implantation à Boston », conclut le cofondateur.

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Commentaire 1
à écrit le 23/09/2023 à 11:25
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On dirait vraiment que l'industrialisation des aboutissements technologiques ont au moins 10 ans, au moins, de retards sur ceux ci, alors que nous avons des puissances de calculs phénoménaux tout rame, tout traine. Regardez le buzz sur les bagnoles a...

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