
Aujourd'hui, un tiers des Français souffrent de problèmes de vue selon le ministère de la Santé. En parallèle, pour certaines personnes à mobilité réduite ou isolées, se rendre chez un opticien peut être difficile. Face à ce constat, Gwénaël Merlio, ancien directeur d'un magasin Afflelou, a fondé en 2013 L'Opticien qui bouge à Toulouse. Le concept est simple, le patient ne se déplace plus chez l'opticien, c'est l'opticien qui vient au patient sur le lieu de son choix (entreprise, maison de retraite, à domicile, et même, en prison...) et sans frais supplémentaire. Le coût du déplacement est calculé dans leur marge. Ce concept a, par ailleurs, été récompensé en 2018 par le prix de l'initiative santé.
« Je me suis rendu compte que les personnes âgées venaient souvent accompagnées par leurs enfants après le travail, donc assez tard. Il n'y avait pas de bonne logistique pour ce type de patient. C'est pour cela que je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire. Pour cela, il fallait que l'offre soit la même qu'en magasin, avec par exemple la deuxième paire à un euro, un service après-vente, etc. », commente Gwénaël Merlio, président et fondateur de L'Opticien qui bouge.
L'Opticien qui bouge cherche donc à rendre ses services plus accessibles à tous les Français, quelle que soit leur situation géographique ou leur mobilité. Cette approche a permis à l'entreprise de se différencier et de répondre à un véritable besoin de la population accentué suite à la pandémie de Covid-19 et par le manque de praticiens disponibles dans le marché de l'optique.
Une entreprise implantée dans 26 départements français
Six mois après la création de L'Opticien qui bouge, le concept du Toulousain a eu la chance d'être l'objet d'un reportage télévisé. « Cela m'a permis d'être en contact avec beaucoup d'opticiens et de me faire connaître », assure-t-il. Ainsi, en décembre 2015, Gwénaël Merlio a débuté la création d'un réseau d'opticiens franchisés et d'agents commerciaux. Actuellement, l'entreprise est située dans 26 départements dans toute la France. « Nous travaillons de plus en plus sur de petites zones très localisées pour répondre au plus vite aux besoins des clients, soit en moins de 48 heures », ajoute Gwénaël Merlio.
D'ici la fin de l'été, le réseau comptera 70 opticiens avec par exemple six dans la région toulousaine, cinq sur celle de Lille, ou encore deux sur la zone de Chollet. « L'idée, c'est qu'une zone couverte représente 200.000 habitants », remarque l'opticien. Mais ce dernier ne compte pas s'en arrêter là et vise les 100 professionnels dans son réseau d'ici la fin de l'année et 300 dans les trois années à venir.
Une levée de fonds d'1,5 million d'euros
L'Opticien qui bouge ambitionne donc de poursuivre son développement et accroître sa présence sur le territoire français. « Il faut donc investir au quotidien pour recruter et pour se structurer », soutient Gwénaël Merlio. Pour cela, l'entreprise a pour la première fois fait une levée de fonds de 1,5 million d'euros auprès de partenaires bancaires et d'investisseurs privés.
Actuellement, le chiffre d'affaires du réseau de L'Opticien qui bouge s'élevait à un peu plus de 2,5 millions d'euros en 2022 avec 15.000 clients annuels pour un panier moyen de 300 euros, soit proche du panier national. Grâce à la levée de fonds, l'objectif est de tripler voire quadrupler ce chiffre d'affaires sur les années à venir. « Nous sommes à plus de 20 millions de chiffre d'affaires selon les prévisions dans les quatre prochaines années, nous ne voulons pas rester sur nos acquis », détaille le fondateur. Des nouveautés sont ainsi prévues pour la fin d'année et de faire évoluer le marché de l'optique et le métier.
En 2013, L'Opticien qui bouge était le seul sur le marché de l'optique à domicile, mais depuis 5 - 6 ans, des enseignes avec un réseau basé sur le même principe, mais aussi des indépendants séduits par le concept qui se sont lancés sur le marché.
« Nous travaillons aussi avec les députés et les élus pour faire évoluer la loi afin de pouvoir travailler de pair avec les ophtalmos. L'idée est donc de pouvoir faire un pré-contrôle pour pouvoir transférer les informations à l'ophtalmologue », conclut Gwénaël Merlio.
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