Les Portes du Tarn, cette ZAC qui se développe timidement au nord-est de Toulouse

Entre Toulouse et Albi, la zone d'activité Les Portes du Tarn se développe à un rythme peu soutenu. Une seule entreprise est actuellement implantée sur place malgré sa proximité routière avec la Ville rose, mais la SPLA chargée de commercialiser la zone met en avant de très nombreux contacts avec des entreprises, dont H2V qui veut implanter une usine de production d'hydrogène vert. Seulement, aujourd'hui, tout est à l'arrêt en raison d'un recours juridique.
La zone d'activité des Portes du Tarn se développe doucement.
La zone d'activité des Portes du Tarn se développe doucement. (Crédits : Portes du Tarn)

Depuis plusieurs années maintenant, le marché de l'immobilier logistique et d'entreprise souffre d'un manque d'opportunités sur l'agglomération toulousaine. Dès lors, les porteurs de projet n'hésitent plus à voir plus loin comme ceux qui ont imaginé la ZAC Les Portes du Tarn à une trentaine de minutes de voiture depuis Toulouse par l'autoroute.

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Seulement, les années passent et cette zone d'activité de plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés ne crée pas la frénésie espérée pour le moment. Pour accompagner la station service et les deux restaurants sur place, seule la coopérative de viticulture Vinolavie a investi les lieux en installant ses unités de mise en bouteille. Mais la situation pourrait changer.

"La commercialisation se poursuit. Nous sommes actuellement en discussion avec des porteurs de projet dans les énergies renouvelables, les biotechs, la production industrielle ou encore l'économie circulaire. Nous sommes sur une dynamique positive. Nous avons 20 hectares sous compromis de vente, 15 qui sont sous contrat de réservation auprès de quatre sociétés et 13 hectares font l'objet d'échanges actifs. C'est très encourageant", détaille Valérie Laumond, la directrice de la société publique locale d'aménagement Les Portes du Tarn.

Fondée en 2012, cette SPLA qui a pour but de mener à bien la commercialisation des 108 hectares de la zone située à cheval sur les communes de Saint-Sulpice-la-Ponte (Tarn) et Buzet-sur-Tarn (Haute-Garonne). Dans cette structure, si le syndicat mixte des Portes du Tarn est majoritaire avec 41,67% du capital, il a également le soutien du conseil départemental du Tarn avec 25% des actions et depuis quelques jours celui du conseil régional d'Occitanie à hauteur de 33,33%.

Un site de production d'hydrogène vert en devenir ?

Ce consortium a communiqué récemment sur l'arrivée future de la société H2V sur cette zone d'activité, spécialisée dans la construction d'usine qui a pour mission de produire de l'hydrogène vert (décarboné). Un contrat de réservation a été actée entre l'entreprise et la SPLA pour neuf hectares, avec des possibilités d'extension. L'ambition d'H2V est d'y installer une usine d'hydrogène vert d'une capacité de 100 mégawatts.

"Nous avons déjà un certain nombre de projets publics dans le Grand Est, à Orly ou à Fos-sur-Mer. Nous souhaitons mailler le territoire métropolitain pour assurer la distribution d'hydrogène vert de nos futures stations services, dont nous en voulons 200 à horizon 2030. Pour cela, il nous faut une usine d'hydrogène vert dans un cercle de 250 kilomètres de diamètre. C'est ainsi que nous sommes tombés sur les Portes du Tarn, zone qui nous permettrait d'alimenter Toulouse, Montpellier voire Bordeaux. Nous avons la volonté de développer nos activités dans l'aéronautique, de ce fait la connexion avec l'autoroute qui situe la zone à 30 minutes de l'aéroport Toulouse-Blagnac est intéressante pour nous", justifie Alexis Martinez, le directeur général de H2V.

Autour de leur future usine à hydrogène vert, H2V aimerait attirer un écosystème de la dédiée à la filière hydrogène, mais aussi nouer des collaborations avec les entreprises environnantes comme le constructeur de bus à hydrogène Safra installé à Albi, qui vient récemment de dévoiler un nouveau modèle.

Mais tout cela pourrait se concrétiser qu'en 2028 voire 2029, délai estimé pour l'ouverture de ce futur site industriel qui pourrait employer environ 70 personnes à terme, après un investissement de 150 millions d'euros de la part d'H2V.

Un aménagement à l'arrêt

Pour l'heure, tout est figé sur place et aucun aménagement n'est en cours en raison d'un recours juridique. "Ce n'est pas un frein malgré tout pour les porteurs de projet avec qui nous discutons car ils sont sur des temps longs", tient à rassurer Valérie Laumond qui vise à terme les 2.200 emplois sur la zone, contre 140 aujourd'hui.

Le 24 janvier dernier, deux collectifs d'opposants que sont Saint Sulpice Active et Citoyenne et France Nature Environnement, ont déposé une requête en référé suspensive contre l'arrêté préfectoral autorisant l'engagement des travaux sur le parc
d'activités des Portes du Tarn. Le tribunal administratif de Toulouse est allé dans le sens des opposants en prononçant, mi-février, l'arrêt immédiat de toutes les opérations d'aménagement en cours sur la zone, en attendant un jugement sur le fond du dossier. La SPLA et l'État ont fait appel de cette décision en cassation, auprès du Conseil d'État. Mais les deux acteurs n'ont aucune visibilité la date d'échéance de cette nouvelle procédure, qui pourrait prendre plusieurs mois.

Joint par La Tribune, le collectif Saint Sulpice Active et Citoyenne appelle à un "développement soutenable de la zone". "Le processus d'implantation n'en est qu'à ses débuts mais il risque fort d'être bloqué ou à tout le moins ralenti dans la mesure où, suite à la décision du juge des référés, tous les travaux sur la ZAC sont suspendus.
Pour mettre fin de façon constructive à cette situation nous réitérons donc notre demande de rencontre avec les décideurs de la ZAC et notamment Monsieur Ramond, président du conseil départemental du Tarn, ainsi que notre proposition d'associer des représentants des habitants du territoire au comité d'engagement et de suivi des Portes du Tarn", a expliqué dans un communiqué, publié le 8 juillet, ce même collectif, voulant sortir de cette situation de blocage.

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