Aéroport de Toulouse : rentabilité en forte hausse malgré un trafic stable

Si son trafic est resté stable en 2019, voire a baissé, l'Aéroport de Toulouse-Blagnac (ATB) a tous les voyants au vert sur le plan économique. En plus d'un chiffre d'affaires en hausse, son EBITDA a enregistré une croissance de +13%. Et de nouveaux investissements devraient permettre de poursuivre cette dynamique. Reste à connaitre la position du nouvel actionnaire principal, Eiffage, sur la question des dividendes désormais. Un sujet qui sera débattu en juin lors de la prochaine assemblée générale des actionnaires.
L'Aéroport de Toulouse-Blagnac connait une hausse fulgurante de sa rentabilité.

La nouvelle acquisition du groupe Eiffage, à savoir l'aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), a enregistré une stabilisation de son trafic sur l'année 2019. D'après le bilan annuel, présenté par la direction, lundi 9 mars, l'infrastructure a accueilli 9 620 224 passagers. C'est même un peu moins qu'en 2018.

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"Une fois de plus, l'aéroport de Toulouse-Blagnac innove. Alors que le trafic aérien connait une hausse de 4%, celui d'ATB se stabilise et connait même une baisse de -0,1%. Pour la justifier, il y a tout d'abord le fait que l'offre a légèrement diminué en 2019 (-0,3% en nombre de sièges au départ et à destination d'ATB, ndlr), tout en connaissant un meilleur remplissage des avions. Par ailleurs, en plus des grèves, la concurrence nouvelle du fer avec le lancement de l'offre OuiGo a impacté le segment Toulouse-Orly, tout comme les incertitudes autour du Brexit qui ont engendré une baisse du trafic de -4% entre Toulouse et le Royaume-Uni", explique Philippe Crébassa, le président du directoire de l'aéroport de Toulouse depuis septembre 2018.

Pour autant, ATB compte toujours baser sa stratégie de développement de son trafic sur les destinations internationales, qui représentent quasiment à parts égales le même volume de passagers que le trafic intérieur. Ainsi, Air France (Alger et Oran), Air Canada (Montréal), EasyJet (Cagliari) ou Ryanair (Athènes), vont ouvrir de nouvelles lignes internationales en 2020, pour ne citer que ces exemples. Mais l'épidémie de Covid-19 pourrait retarder certaines de ces ouvertures.

"En terme de trafic, nous nous attendions à une très bonne année 2020. Jusqu'à la fin du mois de février, ATB était au-dessus de ses prévisions et ne ressentait pas d'impact du contexte sanitaire sur son trafic. Mais depuis le début du mois de mars, plusieurs dizaines de vols ont été annulées par les compagnies. Nous nous attendons à un impact majeur sur les trois prochains mois", s'inquiète le dirigeant.

Un nouveau parking avions dès avril 2020

Si l'activité économique de l'aéroport Toulouse-Blagnac et son trafic en 2020 seront inévitablement impactés par l'épidémie du coronavirus qui touche de nombreux secteurs d'activités, l'année 2019 a quant à elle était un bon cru pour la société ATB. D'après les chiffres communiqués, le chiffre d'affaires a atteint 160,6 millions d'euros sur l'année passée, soit une progression de +6% par rapport à 2018. De son côté, l'EBITDA (le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement, ndlr)  connait une hausse de... +13% sur la même période.

"Notre rentabilité a atteint les 62 millions d'euros en 2019. Pour expliquer sa croissance, il faut prendre en compte le fort développement de nos activités commerciales (de nombreuses enseignes se sont installées au sein d'ATB, ndlr) et la diversification de nos actifs immobiliers, avec notamment l'ouverture d'un nouvel atelier de Sabena Technics et la première année pleine de l'hôtel NH", analyse Philippe Crébassa.

Pour développer davantage son activité et sa rentabilité, ATB va finaliser, en 2020, la construction d'un nouveau parking avions (en service dès avril) qui va augmenter de 600 000 passagers la capacité d'accueil annuelle de l'aéroport. Sans oublier la réorganisation de l'aérogare avec une nouvelle salle d'embarquement et de pré-embarquement, tout cela pour un montant de 5 millions d'euros. Par ailleurs, FedEx aura à partir de 2021 un nouveau centre de tri, qui devrait permettre d'engranger de nouveaux bénéfices pour ATB.

"Ce que nous n'avions pas avec Casil"

En résumé, hormis la parenthèse du coronavirus, tous les voyants économiques sont au vert pour le nouvel actionnaire d'ATB à hauteur de 49,99%, Eiffage, en lieu et place des Chinois de Casil Europe. De quoi voir éventuellement les dividendes aux actionnaires progresser en 2020 ? Pour mémoire, avant leur départ, les actionnaires avaient décidé de verser la totalité du résultat net de 2019, soit 16 millions d'euros. Mais cette question (sensible) des dividendes ne sera pas débattue avant juin et la prochaine assemblée générale. En attendant, chaque partie prend ses marques avec la nouvelle composition de l'actionnariat depuis le 30 décembre 2019.

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"Les liens entre les actionnaires sont en train de se tisser, tout comme les liens entre la direction et les nouveaux actionnaires. Eiffage est un acteur industriel, très implanté localement, avec un vrai projet industriel. Ce que nous n'avions pas avec Casil Europe. C'est donc naturellement plus facile quand nous échangeons sur les sujets de diversification de nos activités ou de concessions", admet Philippe Crébassa, maintenu à son poste malgré le changement d'actionnaires.

Pour le moment donc, le grand groupe côté en bourse ne renverse pas la table niveau stratégie et "se place dans la continuité", selon la direction d'ATB. Néanmoins, cette dernière, avec l'arrivée d'Eiffage, aimerait lancer un nouveau plan d'affaires, le dernier remontant à décembre 2017.

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Commentaires 5
à écrit le 11/03/2020 à 9:21
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Les chinois on fait ce que la CCI était incapable de faire, un aeroport moderne aux normes internationale reconnu par tous et malgré un traffic stagnant un aeroport extrêmement rentable et tout ça en un temps record ! Au niveau business les chinois...

à écrit le 09/03/2020 à 19:50
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Il serait intéressant que les commentateurs fassent preuve d'un minimum d'honnêteté pour l'intérêt et la crédibilité des forums… La bouteille de 0,5 L est à 1€ dans la zone d'embarquement, à la sortie des contrôles de sécurité, on ne peut pas les rat...

à écrit le 09/03/2020 à 14:32
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pas de surprise, avec la mesure qui empeche d´entrer dans la zone sécurisée avec une bouteille d´eau ou autre boisson , les aéroports continuent le racket... 8 euros la bouteille d´eau de 250ml dans cet aéroport... la mafia n´aurait pas osée , l´...

le 11/03/2020 à 9:30
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Ceci est vrai dans tous les aéroports du monde hélas. On parle des sandwichs et bouteilles d'eau dans les wagons SNCF largement payé avec nos impôts meme si vous ne prenez jamais le train ? 50 milliards de déficit 50 MILLIARDS !!!!!!!!!!!!!!! Qui...

à écrit le 09/03/2020 à 12:41
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Actionnaires moins gourmand bénéfices plus importants.

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