C'est une initiative inédite en France. Un club de sport, en l'occurrence le Stade Toulousain, vient de lancer un partenariat avec l'IUCT Oncopole. Cet établissement toulousain, dédié au traitement et à la recherche sur le cancer, a créé en 2017 un programme de thérapie sportive intrahospitalier avec la Cami (association qui propose des séances de sports pour les malades, ndlr) en mettant sur pied un pôle "Sport et Cancer". Depuis 18 mois, 200 patients en cours de traitement ont ainsi participé à des séances de thérapies sportives. Des séances gratuites, sous prescription des médecins, dans le cadre de programme de six mois renouvelables.
Le partenariat officialisé lundi 8 octobre avec le club de rugby toulousain doit permettre à des patients de l'Oncopole de venir participer à des séances de sport au sein des infrastructures du stade Ernest-Wallon. Une démarche entamée depuis le 3 septembre dernier déjà avec une première séance ayant regroupé une vingtaine de patients.
En pratique, depuis un mois, un créneau de consultation (le lundi de 9h à 10h) et quatre créneaux de séances (lundi de 10h à 12h et jeudi de 9h à 11h) par semaine sont organisés dans l'antre du Stade Toulousain. Des séances assurées par un praticien en thérapie sportive formé par la Cami. Ce dispositif devrait bénéficier à une centaine de patients sur la première année.
"Ce partenariat va nous permettre de développer la pratique d'une activité sportive chez les patients atteints de cancer. Il nous fallait un moyen pour donner un nouvel élan et une nouvelle dimension à cette démarche et nous l'avons trouvés avec cette coopération", se réjouit le professeur Michel Attal, le directeur de l'Oncopole.
Réduit la fatigue et le risque de récidive
Le professeur à la tête de cet établissement né en mai 2014 regrette le nombre de patients qui ont intégré "son" pôle Sport et Cancer. "200 patients, c'est un nombre notoirement insuffisant. Il faut donner une dimension nouvelle à cette pratique". L'homme ambitionne ainsi d'accueillir dans ce pôle pas moins de 50 % des patients qui passent chaque année par l'Oncopole. Un projet ambitieux quand on sait que l'établissement accueille annuellement 100 000 patients.
Et pour atteindre cet objectif, le professeur Michel Attal mise sur la notoriété du Stade Toulousain pour faire connaître cette pratique du sport auprès du monde médical, mais aussi pour motiver davantage de patients dans un cadre autre que celui de l'hôpital. "Enfin, cet accord nous permettra de disposer de moyens supplémentaires pour lancer des études pilotes sur l'évaluation scientifique et médico-économique des activités physiques", ajoute le professeur. Mais déjà, certains bienfaits sont connus.
"La pratique d'une activité sportive doit être entamée le plus tôt possible dans la démarche de soins et poursuivie pendant des années après la guérison. Pourquoi ? Elle permet, en plus de réduire la fatigue, de réduire de 30 à 50 % le risque de récidive. Aucun médicament ne permet ça", lance Michel Attal.
Et pour Malakoff Médéric, un assureur santé auprès de plus de six millions de personnes associé au partenariat, cette opération est surtout un moyen de faire bouger la prise en charge de ce type de soins :
"Il faut faire connaître l'impact de l'activité physique afin de convaincre les hôpitaux d'y adhérer, mais aussi faire bouger les pouvoirs publics sur la prise en charge des frais engendrés par cette thérapie", explique Pascal Andrieux, directeur de Malakoff Médéric.
Le Stade Toulousain veut développer le sport santé
De manière plus globale, cette démarche du côté du Stade Toulousain n'est que la première brique d'une ambition nouvelle.
"Cette opération vient préfigurer le quartier sport-santé que nous voulons créer au Stade Toulousain", a expliqué Didier Lacroix, le président du directoire du club sportif lors de la présentation officielle du partenariat.
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