Cerenis Therapeutics : le remède miracle face aux cancers ?

L'entreprise toulousaine Cerenis Therapeutics travaille depuis 2005 à un nouveau traitement contre les cancers. Un procédé qui se base sur l'injection de molécules médicamenteuses dans le cholestérol HDL pour atteindre les cellules cancéreuses. Face à des tests pré-cliniques concluants, la société vient de réaliser une levée de fonds de plus d'un million d'euros pour lancer l'étude clinique rapidement.
Cerenis entend utiliser les HDL pour éliminer les cellules cancéreuses.
Cerenis entend utiliser les HDL pour éliminer les cellules cancéreuses. (Crédits : DR)

Le cancer touche chaque année des millions de personnes dans le monde. Et une entreprise toulousaine, Cerenis Therapeutics, estime tenir un procédé qui pourrait révolutionner le marché de l'oncologie, dont l'immuno-oncologie et la chimiothérapie. Fondée en 2005 et basée à Labège, dans la périphérie de Toulouse, l'entreprise cotée en bourse travaille sur une méthode de soins avec pour acteur principal le cholestérol HDL, aussi surnommé le "bon cholestérol" car plus le corps en contient, mieux celui-ci est protégé face aux maladies cardiovasculaires.

"Le cholestérol HDL permet de transporter de nombreuses molécules, dont notamment des médicaments contre le cancer. Par ailleurs, c'est le seul 'transporteur' qui a accès à tous les compartiments du corps humain, ce qui permet par conséquent de cibler mieux les cellules cancéreuses, même celles réputées inaccessibles", explique Jean-Louis Dasseux, fondateur de l'entreprise et CEO de celle-ci.

Grâce donc aux caractéristiques particulières du cholestérol HDL, Cerenis Therapeutics veut ainsi "tromper" les cellules cancéreuses afin de mieux les éliminer.

"Nous pouvons mieux cibler ces cellules car elles ont besoin de lipides et dans le corps humain, seuls les HDL transportent ces lipides en question. De ce fait, nous intégrons alors dans les HDL des cellules contenant un traitement contre la pathologie en question. Les cellules cancéreuses vont alors réceptionner ces HDL pensant qu'ils contiennent des lipides, mais finalement ils sont composés des cellules qui vont les tuer. En résumé, nous utilisons les HDL comme un cheval de Troie", se permet d'imager le dirigeant toulousain.

Des essais cliniques d'ici un an

Pour mettre en place ce mode de traitement, l'entreprise composée de sept salariés aujourd'hui travaille sur la conception de HDL de synthèse. "En fabriquer, c'est très difficile, mais c'est notre savoir-faire et nous avons déposé des brevets en ce sens. Nous sommes les seuls à pouvoir fournir des HDL synthétiques", précise Jean-Louis Dasseux.

D'après lui, ce procédé est "validé" par les autorités compétentes en la matière, étant en phase 3 (sur 4) dans le processus des essais cliniques avant commercialisation du traitement testé. Afin de poursuivre le développement de cette méthode de soins avec les HDL, Cerenis Therapeutics a annoncé fin juillet 2018 une levée de fonds de 1,1 million d'euros.

"La levée de fonds va ainsi permettre d'initier toutes les activités pour effectuer par la suite des essais cliniques sur cette méthode, après des résultats très satisfaisants lors des études pré-cliniques. Nous souhaitons entamer ces essais cliniques d'ici un an, espère le fondateur de l'entreprise.

L'augmentation de capital d'un montant global de plus d'un million d'euros est destinée au financement du développement annoncé de la plateforme HDL avec notamment le démarrage de deux programmes (CER-320 et CER-350) en immuno-oncologie", précise par ailleurs le communiqué de Cerenis Therapeutics officialisant l'opération.

Un conseil scientifique pour accompagner

Pour accompagner le développement de son initiative médicale, Cerenis Therapeutics a récemment assemblé un conseil scientifique. Ce dernier est composé d'experts mondiaux dans le domaine de l'immuno-oncologie qui apporte en interne une expérience supplémentaire, mais pas seulement.

"Ce conseil va nous faciliter les contacts avec les sociétés pharmaceutiques, les laboratoires et autres acteurs dans le but de nouer des partenariats dans l'avenir", concède Jean-Louis Dasseux.

Une fois les essais cliniques engagés, il faut compter entre 6 et 10 années pour que le traitement soit commercialisé auprès des patients après avoir passé diverses étapes de certification et de vérification. Pour le moment, Cerenis Therapeutics n'a généré aucun chiffre d'affaires, n'ayant commercialisé aucun produit depuis ses débuts.

Lire aussi : Pourquoi Toulouse est un terreau propice pour les biotechs selon le PDG de Cerenis Therapeutics

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