Les ambitions de Marc Keller, nouveau directeur de Toulouse Cancer Santé

Nommé en décembre dernier à la direction générale de la Fondation Toulouse Cancer Santé, Marc Keller reprend le flambeau de Christophe Cazaux, décédé accidentellement en août 2015. Il refuse de donner un objectif chiffré en termes de levée de fonds, mais aspire à remettre les entreprises au cœur du dispositif pour améliorer la visibilité de la fondation. Interview.
Marc Keller, nouveau directeur de Toulouse Cancer Santé

Vous affichez une longue carrière hospitalo-universitaire, en France et à l'international, puis à la Ligue contre le cancer. Pourquoi avoir eu envie de devenir directeur général de la fondation Toulouse Cancer Santé ?

En effet, j'ai eu plusieurs vies professionnelles, d'abord une quinzaine d'années d'expérience hospitalo-universitaire à Clermont-Ferrand puis à Gustave Roussy (centre régional de lutte contre le cancer situé à Villejuif dans le Val-de-Marne, NDLR). Je suis aussi passé par l'industrie pharmaceutique car je suis diplômé en marketing santé. J'ai par ailleurs enseigné au Canada avant de rejoindre la Ligue Nationale Contre le Cancer en tant que coordinateur national de Cancer Info Santé, puis délégué aux affaires médicosociales et internationales. Cette mission à Toulouse Cancer Santé m'a séduit car elle est justement dans la continuité de tout ce que j'ai fait jusqu'à présent. J'ai une vision globale, et dans la continuité, de la cancérologie et travailler pour cette fondation va me permettre de continuer à travailler ainsi. Je considère que la Fondation Toulouse Cancer Santé est une vraie pépite, située au cœur d'un site où médecins, chercheurs et entreprises du médicament se côtoient. C'est rare pour une fondation.

Les ambitions de la fondation étaient élevées au départ en termes de levée de fonds (20 millions d'euros en 5 an, NDLR). Elles ont depuis été revues à la baisse. Quels sont vos objectifs ?

Je ne vous donnerai aucun objectif en termes de chiffres ! C'est vrai que les ambitions de la fondation ont été revues à la baisse en termes de levée de fonds, mais c'est aussi dû au contexte économique. Je n'ai cependant pas l'intention de baisser les bras, l'objectif est de lancer un appel à projets par an.
Nous venons d'ailleurs de lancer l'appel à projets 2017 qui concerne "les nouvelles cibles thérapeutiques et leurs modèles". Nous devrions recevoir une trentaine de candidatures et, au final, deux à trois seront sélectionnées et financées pour un montant d'un à deux millions d'euros. Cet appel à projet concernera uniquement des équipes de recherche toulousaines.

Quels seront vos autres leviers pour donner un nouveau souffle à la fondation Toulouse Cancer Santé ?

Je veux que la fondation s'ouvre davantage aux entreprises. Jusqu'à présent, nous ne les sollicitions que pour donner des fonds. Nous allons bientôt leur proposer un partenariat avec le fonds de dotation "cap santé entreprise". Il s'agira à travers ce programme d'apporter un soutien aux entreprises pour poser un diagnostic sur l'état de santé de leurs salariés. L'unique objectif de ce programme est de faire de la prévention et de nous rendre plus visible auprès des entreprises.

Je souhaite mettre en place un plan marketing et des partenariats qui soient plus proches du monde des entreprises, développer un système de micro-dons. Le grand dîner annuel de levée de fonds perdurera, bien sûr, mais, à côté de cela, je souhaite développer d'autres événements et mettre en œuvre une politique de communication plus digitale via les réseaux sociaux. Un nouveau site internet va aussi voir le jour. La stratégie est de gagner en visibilité pour arriver à augmenter les financements.

Vous posez un regard neuf sur la fondation Toulouse Cancer Santé et sur l'Oncopole. Qu'est-ce qui, selon vous, fonctionne correctement et qu'est-ce qui devrait s'améliorer ?

La fondation s'intègre dans la stratégie de l'Oncopole mais elle a aussi un rôle de moteur pour apprécier l'évolution et la stratégie globale du site. Ce qui fonctionne très bien ici, ce sont les ressources humaines. Nous avons des compétences très élevées grâce aux hommes et aux femmes qui travaillent sur ce site. C'est un terreau inestimable de chercheurs.

S'il y a des choses à améliorer, c'est l'augmentation des échanges entre les différents acteurs : l'ICR, le CHU, l'Inserm, le CRCT, Pierre Fabre, Sanofi, les associations...

Quelles seront les prochaines priorités de la fondation en matière de recherche et d'innovation ?

Les priorités ne changent pas, elles se retrouvent d'ailleurs dans l'appel à projets que nous venons de lancer sur les cibles thérapeutiques. L'objectif est de développer des traitements personnalisés du cancer. Il s'agit de soutenir des innovations qui permettent de récupérer et isoler des tumeurs pour obtenir leurs cartes d'identité en quelque sorte.

Christophe Cazaux souhaitait que l'Oncopole devienne l'un des dix meilleurs centres de recherche au monde dans les dix ans. Pensez-vous que cela soit réalisable ?

Bien sûr, c'est plus que tenable, compte tenu de l'écosystème très riche que nous avons ici. Cela ne se voit dans aucun autre centre anti-cancer. D'ailleurs, nous avons toujours le projet de faire venir des chercheurs internationaux à Toulouse, mais ce ne sont pas des choses qui se font du jour au lendemain.

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Commentaires 3
à écrit le 05/04/2017 à 16:52
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Une nouvelle fonction qui nous honore félicitations et plein de succès à ce poste. Tu es à la hauteur nous en sommes convaincus après ton expérience à la Ligue et surtout à ALIAM nous aimerions continuer à nouer des partenariats win-win surtout en Af...

le 28/07/2017 à 15:04
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HELLO MARC DE JPP PEUT TON SE CONNECTER PAR TEL MERCI D AVANCE A PLUS

à écrit le 04/04/2017 à 19:03
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Félicitations pour cette nomination et succes. Mr Simpore

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