C'est l'un des premiers employeurs privés de France, et il devrait le rester. Avec plus de 42 300 embauches en 2018 et 362 800 salariés, le secteur bancaire est l'un des plus dynamiques en matière d'emploi (chiffres de la Fédération bancaire française - FBF). En Occitanie d'ailleurs, plusieurs banques lancent une vaste campagne de recrutement à destination des étudiants, avec le CFPB (Centre de formation de la profession bancaire).
Fondée en 1932 par les banques françaises, la structure forme la moitié de la profession. Ainsi, 300 postes, dont encore 150 à pourvoir en alternance pour la rentrée 2020 en Occitanie. Une particularité à laquelle, le secteur est attaché. En 2018, les banques françaises accueillaient en effet 8000 alternants.
"L'apprentissage nous permet de recruter des jeunes que l'on va former en licence et en master. Une fois diplômés, ces derniers sont embauchés et pourront progresser grâce à un système de promotion interne. Ce sont eux, qui seront les directeurs d'agence de demain", réagit Philippe Gibaud, directeur des ressources humaines de la Banque Populaire Occitane.
Dynamique, le secteur bancaire perd pourtant des emplois (- 3400 postes en 2018 d'après la FBF). Et si la crise sanitaire actuelle laisse présager une crise économique, des conséquences négatives sur le recrutement ne seraient pas à l'ordre du jour selon Philippe Gibaud.
"Au niveau des embauches, la tendance n'est pas à la morosité. Aujourd'hui, cette crise n'a pas d'impact sur le recrutement. L'économie va être soutenue et le secteur bancaire est suffisamment fort pour être résilient dans une crise qui, nous l'espérons n'aura pas d'impact durable".
Les agences physiques font de la résistance
Avec la digitalisation du secteur tertiaire et la concurrence des banques en lignes, les banques traditionnelles doivent néanmoins faire preuve d'innovation pour rester attrayantes sur le marché de l'emploi. "Aujourd'hui, nous formons nos étudiants pour qu'ils soient en capacité d'être en contact avec le client par tous les canaux", note Lindo Mendès, directeur régional du CFPB, avant de préciser le contexte territorial, véritable atout pour les banques.
"Le réseau physique des agences peut paraitre surdimensionné mais quand on enquête sur les fonctionnements des clients, on se rend compte qu'ils restent attachés à la relation physique. Nous sommes le pays qui détient le plus de banques par habitant. Les Français tiennent à la proximité bancaire".
Autre concurrence, celle des start-up spécialisées dans les services financiers. En investissant les activités de paiement ou encore de financement participatif avec les sites de crowfunding, les fintechs apparaissent séduisantes pour les jeunes générations habituées à tout faire depuis un smartphone.
"Les Fintechs ont une limite. Elles ont capitalisé sur l'intelligence artificielle mais dès qu'il faut une présence plus humaine que technique, elles ne peuvent pas suivre. Une fintech ne sera pas adaptée aux besoins d'un artisan, au patron d'une petite structure...Il faut être capable de discuter avec un dirigeant d'entreprise, on ne peut pas traiter ses problématiques sans présence humaine. La banque traditionnelle est donc toujours porteuse", conclut Lindo Mendès.
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