La Région Occitanie et les banques s'associent dans Ocseed pour financer les startups

Afin d'aider les startups de la région Occitanie, qui opèrent dans le BtoB, le Conseil régional et quatre banques se sont associés dans la société d'investissement Ocseed. Dotée de cinq millions d'euros, celle-ci doit permettre d'accompagner une vingtaine de startups, d'ici cinq ans, en phase d'amorçage. Les précisions avec Anne-Laure Charbonnier, la présidente d'Ocseed.
Ocseed doit permettre de financer les startups en phase d'amorçage en Occitanie.

Les acteurs publics et privés s'associent pour financer des startups et cela débouche  sur une initiative unique en son genre. Le Conseil régional d'Occitanie et quatre acteurs bancaires régionaux (la Banque Populaire Occitane, la Banque Populaire
du Sud, la Caisse d'Epargne Languedoc-Roussillon et la Caisse d'Epargne de Midi-Pyrénées, ndlr) ont annoncé, le 4 mai, la création de la société d'investissement Ocseed. Une société qui a pour but de soutenir financièrement les jeunes pousses régionales.

"Le capital de cette nouvelle société est détenu à 51% par les actionnaires privés, car si ce n'est pas le cas, les fonds injectés dans les startups seraient considérés comme des aides publiques et notre action n'aura donc pas l'effet de levier escompté sur les subventions publics. C'était le point central du projet et trouver ces acteurs privés prêts à s'engager dans cette initiative a été le plus difficile", raconte Anne-Laure Charbonnier, la présidente de cette nouvelle structure et directrice opérationnelle de l'incubateur Nubbo, aussi engagé dans la démarche.

Soutien lors de la phase d'amorçage

Néanmoins, si la crise du Covid-19 a révélé la fragilité économique des startups, fortes dépendantes des levées de fonds, le projet Ocseed est un projet né bien avant malgré la difficulté de nombreux investisseurs à maintenir leurs engagements envers certaines jeunes pousses.

"Le projet Ocseed est un projet de longue haleine, lancé bien avant cette crise unique. Cela fait presque deux ans que nous avons initié les discussions avec les acteurs privés. Cependant, la crise du Covid-19 a renforcé cette initiative. L'activité des fonds d'investissement est ralentie et il y a un vrai trou dans la raquette au niveau de l'offre de financement dans l'étape d'amorçage. C'est une période critique pour les jeunes pousses durant laquelle le besoin en financement est important afin de faire ses preuves auprès de ses premiers clients", explique la dirigeante.

Dans le jargon, cette étape désigne la période durant laquelle la jeune société en question a un premier produit quasiment prêt ou est sur le point de lancer la phase de commercialisation. En attente de résultats commerciaux et technologiques, c'est généralement seulement à cette étape d'amorçage que les premiers contacts ont lieu entre les jeunes pousses et les fonds sans pour autant débloquer des financements.

Des startups en BtoB uniquement

Ainsi, ce soutien financier d'Ocseed, présenté comme une levée de fonds, sera sous forme d'un ticket pouvant aller de 100 000 à 300 000 euros par entreprise. De plus, les entreprises cibles, qui pourront être issues de tous secteurs technologiques ou numériques, devront avoir moins de 3 ans, ne pas avoir réalisé de levée de fonds significative, être domiciliée et exercer leur activité principale en région Occitanie, tout en ayant uniquement une activité BtoB.

"C'est redoutablement difficile de réussir en BtoC quand on est une startup. Il y a très peu d'exemples de telles réussites et ce sont des startups qui nécessitent généralement beaucoup de fonds, avec pour autant un risque trop important pour les investisseurs que nous ne pouvions pas nous permettre à notre niveau", justifie Anne-Laure Charbonnier.

Pour commencer, cette nouvelle société d'investissement vient de débloquer ses premiers fonds pour les startups toulousaines Smartcatch (systèmes nanotechnologiques pour lutter contre le cancer) et Hinfact (logiciel de formation des pilotes d'avions). Mais à terme, Ocseed a pour objectif d'investir au total dans 20 jeunes entreprises innovantes au cours des cinq prochaines années grâce aux cinq millions d'euros gérés par la société. Néanmoins, les porteurs de projet veulent augmenter l'enveloppe de celle-ci et pérenniser le projet dans le temps en allant chercher des fonds européens via le Fonds européen d'investissement dès cette année 2020.

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