
Visiter les chaînes d'assemblage d'Airbus ou se mettre dans la peau d'un astronaute à la Cité de l'Espace... cela faisait partie des rendez-vous incontournables pour tout touriste de passage à Toulouse avant la crise sanitaire. Patrie de l'avionneur européen et centre névralgique du spatial européen, Toulouse a fait fructifier ces dernières années ce tourisme centré autour de ses activités aéronautiques et spatiales.
Le groupe Manatour, pionnier du tourisme de découverte industrielle en France, gère (entre autres) les visites d'Airbus, de l'Aéroport de Toulouse mais aussi le musée Aéroscopia. Ouvert en 2015 à proximité des usines de production des avions, ce dernier expose des appareils mythiques comme le Concorde, le Caravelle ou plus récemment l'A380. L'activité de Manatour a été lourdement impactée par les longs mois de fermeture des lieux culturels. "Nous sommes passés de 280.000 entrées en 2018 pour Aeroscopia et Airbus à moins de 50.000 en 2020. Le chiffre d'affaires de Manatour est tombé à 2,3 millions d'euros contre 6,4 millions avant la crise", évalue Pierre-Olivier Nau, président du groupe. Le musée Aeroscopia pourra rouvrir ses portes samedi 22 avril, il sera accessible au public uniquement le week-end jusqu'à la fin de l'année scolaire avant une réouverture 7j/7 à l'été.
Les visites d'Airbus pour le moment en suspens
En revanche, il faudra patienter encore un peu avant de déambuler dans les chaînes d'assemblage d'Airbus.
Pour autant, le gérant n'a aucune crainte sur le retour des touristes à moyen-terme. Il espère arriver à 50% du niveau d'activité d'avant-crise en 2021 et retrouver le chiffre d'affaires de 2019 en 2022.
Programmation dense à la Cité de l'Espace
Du côté de la Cité de l'Espace, qui rouvre ses portes ce mercredi 19 mai, on compte sur une actualité spatiale très dense en 2020 pour relancer rapidement la fréquentation.
La nouvelle expo sur la mission Alpha de Thomas Pesquet est visible par le public depuis ce mercredi 19 mai (Crédits : Cité de l'Espace).
La Semeccel gère également l'Envol des Pionniers qui mise sur la réouverture de l'exposition consacrée à Antoine de Saint-Exupéry pour attirer les visiteurs. Pour autant, Jean Baptiste Desbois ne s'attend pas à un retour au niveau d'avant-crise dès cette année. "Nous aurons des jauges réduites jusqu'à fin juin avant un retour à la capacité totale à l'été. La fréquentation sera supérieure à celle de 2020, c'est évident. Mais il faudra attendre 2023 pour une retour à la normale", poursuit-il. Se pose aussi la question des scolaires. Le musée assure pour le moment être sur une bonne dynamique avec des réservations de classes dès le mois de juin.
Quid des touristes étrangers et visites de groupes ?
Une interrogation demeure tout de même autour des touristes étrangers. Ces derniers représentaient 17% des visiteurs de la Cité de l'Espace en 2019. Même inquiétude du côté de Manatour où la proportion de touristes étrangers culminait à 30% lors des visites d'Airbus organisées pendant les vacances scolaires. Le groupe est aussi dans l'attente de la reprise des voyages organisés. "Sur une année complète, les groupes organisés représentent 60% des visiteurs, ces derniers réservent entre deux semaines et six mois à l'avance. Pour l'instant nous avons peu de réservations au long cours. Nous commençons à avoir quelques demandes pour la deuxième quinzaine de juin", observe Pierre-Olivier Nau.
Pour autant, le dirigeant reste intimement convaincu du pouvoir d'attraction de ces visites. "L'aéronautique fait toujours rêver, je n'ai aucune crainte en la matière. Pour les locaux, c'est l'opportunité de redécouvrir leur industrie", conclut-il. Les professionnels ont bon espoir de faire redécoller le tourisme aérospatial à Toulouse.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !