Chaque jour, 129 000 personnes vont à Toulouse pour travailler

Toulouse, Nîmes, Montpellier et Perpignan attirent quotidiennement 267 000 actifs qui viennent travailler dans l’une d’elles, alors qu’ils n’y résident pas. En 25 ans, le nombre de ces navetteurs a doublé. La voiture reste leur mode de transport privilégié. Ainsi, en Occitanie, moins de 10 % d'entre eux se rendent au travail en transports en commun.
En Occitanie, moins de 10 % des navetteurs se rendent au travail en transports en commun.

Les quatre plus grandes agglomérations d'Occitanie, Toulouse, Montpellier, Perpignan et Nîmes, accueillent chaque jour 267 000 personnes qui viennent y travailler sans y habiter, selon une étude de l'Insee. Ainsi, 129 000 actifs se rendent dans l'agglomération de Toulouse, 69 000 dans celle de Montpellier, 37 000 dans celle de Nîmes et 32 000 dans celle de Perpignan en 2016. Des territoires qui concentrent donc davantage d'emplois que la population puisque ces navetteurs occupent 30 % des emplois qui y sont présents.

Lire aussi : Comment se porte l'emploi en Occitanie ?

Blagnac et Colomiers, pôles d'emplois secondaires

Ces quatre unités urbaines attirent différemment les actifs. Si Nîmes est rejointe par la quasi-totalité des navetteurs dans sa ville-centre, Toulouse ne l'est que par 56 % de ces actifs.

"Cette proportion, la plus faible des quatre unités urbaines, est liée à la présence de deux pôles secondaires importants, Blagnac et Colomiers. Ces deux communes, qui à elles seules offrent 66 000 emplois, concentrent davantage les navetteurs que les habitants de l'agglomération", informe l'Insee.

Du côté de Montpellier et Perpignan, les villes-centres accueillent entre 7 et 8 navetteurs sur 10 parmi ceux qui habitent hors de l'unité urbaine et viennent y travailler. D'autres communes les attirent aussi même si aucun véritable pôle d'emploi secondaire ne se démarque.

Insee

Le nombre de navetteurs a doublé en 25 ans

Entre 1990 et 2016, le nombre d'actifs qui viennent travailler dans l'une des quatre agglomérations d'Occitanie sans y résider a doublé.

"Depuis 1990, l'emploi se développe plus vite dans les banlieues des quatre agglomérations que dans les villes-centres. Le nombre d'emplois est multiplié par trois dans les deux pôles secondaires de Toulouse (Blagnac et Colomiers), et dans certaines communes de banlieue (Balma à Toulouse, Saint-Gély-du-Fesc ou Castelnau-le-Lez à Montpellier, Cabestany à Perpignan...), contre seulement 1,25 à 1,5 fois dans chacune des trois villes-centres de ces agglomérations. La dynamique de l'emploi résulte, entre autres, de l'essor des zones commerciales et d'activité aux abords des villes-centres. C'est le cas à Balma-Gramont, aux portes de Toulouse, où le prolongement de la ligne de métro en 2003 a dynamisé une zone commerciale existante", détaille l'Institut de statistique.

Le nombre d'actifs qui habitent dans ces communes de banlieue augmente également, mais à un rythme moins important que celui de l'emploi. Ainsi, le nombre de navetteurs augmente fortement et ils ont moins tendance à aller travailler dans les villes-centres. Désormais, Toulouse n'attire plus que 56 % des navetteurs venant de l'extérieur de l'agglomération en 2016, contre 71 % en 1990.

Insee

Davantage de Toulousains travaillent à Labège ou Blagnac que l'inverse

C'est entre les villes-centres et les communes voisines que les flux de navetteurs sont les plus importants. La ville-centre de Nîmes, par exemple, est la destination des principaux flux car les communes de banlieue sont essentiellement résidentielles et les actifs sont peu nombreux à faire le trajet inverse. En revanche, dans l'agglomération toulousaine autant de navetteurs vont dans un sens que dans l'autre. Il y a même davantage de Toulousains qui travaillent à Labège ou Blagnac que l'inverse. Le flux des Toulousains qui vont au travail chaque matin à Blagnac est d'ailleurs le plus important de toute l'agglomération.

"Ces chassés-croisés illustrent un système plus complexe, constitué d'une ville-centre qui polarise moins les flux de navetteurs en raison de la présence de pôles d'emplois importants et nombreux, comme c'est souvent le cas dans une grande agglomération", indique l'étude de l'Insee.

À Montpellier et à Perpignan, la ville-centre est la principale destination des flux les plus importants. Cependant, les navetteurs font aussi le chemin inverse, vers certaines communes de banlieue, comme Lattes ou Cabestany.

La voiture majoritaire face aux transports en commun

Selon cette étude de l'Insee, la voiture est le mode de transport le plus utilisé par ces actifs qui quittent leur lieu de résidence pour aller travailler dans l'une des quatre agglomérations d'Occitanie. Ainsi, moins de 10 % des navetteurs se rendent au travail en transports en commun. Ils sont 3,1 % à Perpignan et 9,6 % à Toulouse.

Les navetteurs qui habitent dans la ville-centre ou la proche banlieue prennent un peu plus les transports en commun. De la même manière, ceux résidant à proximité des gares utilisent davantage les transports en commun car ils peuvent prendre des trains express régionaux (TER). Mais, pour ceux qui n'habitent pas dans ces zones, l'utilisation de la voiture est systématique. Ainsi, à Montpellier, 10 % des actifs habitant dans l'unité urbaine prennent les transports en commun (tram, bus), 12 % de ceux qui vivent dans une commune extérieure à l'aire urbaine les utilisent alors que seulement 4 % des périurbains les prennent.

Insee

Pour autant, au sein des agglomérations, les navetteurs utilisent encore plus les transports en commun lorsque l'offre s'étoffe. Ainsi, en 10 ans, deux fois plus d'actifs utilisent les transports en commun pour se rendre au travail, entre Blagnac et Toulouse.

"La mise en service de la ligne 2 du tram a favorisé l'utilisation des transports en commun, empruntés par un navetteur sur cinq entre ces deux communes", conclut l'institut national.

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