L'Occitanie, un colosse aux pieds d'argile

Relativement épargné par la crise sanitaire, le territoire occitan est en revanche fortement touché sur le plan économique, notamment ses filières aéronautique et touristique qui tentent de relancer leur activité. Analyse.
Les deux piliers de l'économie d'Occitanie, le tourisme et l'aéronautique, doivent faire face à de grandes difficultés suite à la Covid-19.
Les deux piliers de l'économie d'Occitanie, le tourisme et l'aéronautique, doivent faire face à de grandes difficultés suite à la Covid-19. (Crédits : Rémi Benoit)

La région, qui abrite à la fois terre, mer et montagne, bien plus grande qu'une dizaine de pays européens, a été l'une des plus épargnées par la crise sanitaire. Au point même de venir à la rescousse d'autres régions débordées en accueillant des malades de ces territoires. Pour autant, retrouverons-nous cette solidarité interrégionale quand il s'agira de parler du développement économique ? Car si l'impact sanitaire a été "minime" sur le territoire occitan, en revanche, l'impact financier risque de se révéler beaucoup plus préoccupant.

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Ces dernières années, l'Occitanie a connu un dynamisme économique inégalé, devenant l'une des régions françaises les plus créatrices d'emplois nets, grâce à ses deux vaisseaux amiraux que sont le tourisme (97 .000 emplois pour un chiffre d'affaires annuel de 16 milliards d'euros) et l'industrie aéronautique (plus de 100 .000 emplois et 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, hors Airbus).

Des plans de soutien suffisants pour sauver l'économie régionale ?

Cette dernière, qui garantit à la région une balance commerciale très positive, avait devant elle un avenir radieux avec un carnet de commandes chez Airbus plein à dix ans, poussant la supply chain dans une course infernale à la montée des cadences de production afin de répondre à la demande des compagnies aériennes.

Mais l'arrêt et désormais la très lente reprise du trafic aérien plongent la filière dans une extrême précarité économique, poussant l'État à engager un plan de sauvetage pour l'aéronautique de 15 milliards d'euros. Dans cette somme, 1,5 milliard doivent permettre de concevoir un avion décarboné d'ici à 2035. L'avion "vert" sera-t-il la voie du renouveau pour cette filière française d'excellence ? Peu s'activent en ce sens ; certains même se désengagent, à l'image d'Airbus qui a stoppé son projet d'avion électrique, l'E-Fan X.

Si les enjeux et les intérêts n'ont rien en commun, le combat autour de la filière touristique est cependant semblable. Comment sauver un secteur qui représente pas moins de 10 % du PIB de l'Occitanie, contre 7 à 8 % dans les autres régions ? L'inquiétude est telle que Carole Delga, la présidente (PS) du Conseil régional a proposé une utopique gratuité des péages cet été. Plus réaliste, sa collectivité s'est associée avec la Banque des territoires, les intercommunalités et les conseils départementaux pour mettre sur pied le fonds L'Occal, doté de 80 millions d'euros. Une enveloppe qui doit permettre de soutenir les commerces de proximité et les acteurs touristiques. Mais comme pour l'aéronautique, l'ambition est aussi de profiter de cette crise pour évoluer, voire se réinventer. C'est ainsi que dans les prochains mois, l'Open Tourisme Lab (basé à Nîmes), une plateforme d'innovation, prendra tout son sens. Autrefois sûre de ces secteurs dominants, l'Occitanie doit désormais revoir ses murs porteurs.

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Commentaires 2
à écrit le 21/08/2020 à 6:48
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Le problème c'est que l'occitanie n'est pas un territoire mais une construction administrative imaginée de manière totalement opportuniste par le PS. À peu près tout sépare Midi-Pyrénées du Languedoc-Roussillon. L'opération de rapprochement s'est déj...

le 28/08/2020 à 20:05
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ce cher manuel valls...! Vivement un 'undo'...

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