
"Cela doit devenir un réflexe. Je sors de chez moi, je mets un masque", lance Etienne Guyot, préfet de la région Occitanie. Le serviteur de l'État a annoncé mercredi 19 août que le port du masque allait devenir obligatoire sur l'ensemble de la ville de Toulouse, de 7h à 3h du matin. "La mesure entre en vigueur à compter du vendredi 21 août pour une durée d'un mois. Elle concerne les piétons, les cyclistes, les cyclomotoristes mais aussi les automobilistes qui pratiquent le covoiturage", a-t-il précisé, ajoutant que cette obligation concerne tous les habitants de plus de 11 ans. Le non-respect de la nouvelle réglementation pourra entraîner une verbalisation à hauteur de 135 euros.
"C'est une mesure très forte. Nous sommes la première grande ville de France à demander le port du masque sur l'ensemble du territoire. Mais nous ne pouvions rester inactifs face à la dégradation des indicateurs. Je ne souhaite pas que Toulouse, qui a fait partie des villes les plus épargnées par le Covid-19 jusqu'à présent, devienne l'une des villes les plus fragilisées par le virus", a salué Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.
Le seuil d'alerte dépassé dans la Ville rose
Le masque était déjà obligatoire sur une partie des quais de la Garonne (Crédits : Rémi Benoit).
Comme beaucoup d'autres métropoles, Toulouse avait rendu le port du masque obligatoire sur une partie de la ville (une portion des quais de la Garonne) depuis le 5 août. Non seulement la mesure n'a pas permis de faire baisser le nombre de cas détectés, mais "la circulation du virus s'accélère", fait remarquer Pierre Ricordeau, directeur général de l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie.
"Le taux d'incidence (qui correspond au nombre de nouveaux cas rapporté à la population, ndlr) a beaucoup augmenté ces derniers jours. Au niveau du département de la Haute-Garonne, il est aujourd'hui de 37,5 cas pour 100 000 habitants contre 15,6 deux semaines auparavant. Le taux de positivité est passé sur la même période de 1,7% à 3,1%.
Dans la ville de Toulouse, la circulation virale est beaucoup plus forte et le seuil d'alerte (fixé à 50 cas pour 100 000 habitants) est dépassé depuis plusieurs jours. Il atteint aujourd'hui 64,2 cas pour 100 000 habitants (contre seulement 28 deux semaines auparavant et 4,4 mi-juillet). Le taux de positivité est de 4,3%", a détaillé le directeur.
Des chiffres qualifiés d'inquiétants par les autorités même si le nombre d'hospitalisations reste faible (29 hospitalisations pour toute la Haute-Garonne mardi 18 août et 4 personnes en réanimation). "Même si les services se sont pas surchargés, la tendance qui est était à la baisse s'inverse depuis ces derniers jours", a relevé Pierre Ricordeau.
De son côté, le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a indiqué que cette mesure "visait aussi à protéger l'emploi pour que l'activité économique puisse continuer et redémarrer" en évitant un reconfinement.
Sujets les + commentés