700 millions d'euros pour les RER métropolitains : « Ce n'est pas une nouvelle annonce » regrette Rallumons L'Étoile

L'annonce des 700 millions millions pour les RER métropolitains par Emmanuel Macron a déçu le président de l'association Rallumons L'Étoile, Benoît Lanusse, ce budget n'étant pas une nouveauté pour lui. Cette structure, qui porte un projet de RER métropolitain à Toulouse depuis plusieurs années et qui réunit des centaines de membres (particuliers, collectivités, entreprises et associations) attend désormais des actes concrets de la part des acteurs concernés dans la Ville rose pour faire avancer le projet. Ce dernier est englué dans des phases d'études, faute d'un volontarisme politique commun autour de ce projet ferroviaire. Dans les colonnes de La Tribune, Benoît Lanusse demande désormais des actes pour un RER à Toulouse.
Le président de l'association Rallumons L'étoile, qui porte le projet d'un RER métropolitain à Toulouse, attend des actes de la part des collectivités locales.

La Tribune - Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé, lundi 25 septembre, son intention de débloquer 700 millions d'euros pour soutenir financièrement 13 projets de RER métropolitains en France. Quelle est la position de votre association qui milite depuis des années pour la création à Toulouse d'un tel service ?

Benoît Lanusse - C'est une bonne chose mais c'est pas une nouvelle annonce de la part d'Emmanuel Macron. Il n'y a rien de nouveau. Le 7 juin dernier, le gouvernement a annoncé que, dans le cadre du volet mobilités des futurs CPER (Contrats de plan État-Région, ndlr) 800 millions d'euros seraient dédiés à ces projets de RER métropolitains. Pire, maintenant, nous ne parlons plus de 800 millions d'euros mais bien de 700. Où sont passés les 100 millions d'euros en moins ? Il y a réellement un contraste plus qu'important entre l'urgence d'agir et les moyens octroyés pour ce faire.

Quel montant pourrait être fléché vers le projet de RER métropolitain à Toulouse, aujourd'hui à l'étude par les diverses collectivités locales ?

De plusieurs sources régionales, Toulouse et Montpellier se partageraient la somme de 80 millions d'euros, avec certainement une somme un peu plus importante pour Toulouse. En sachant que le projet de Bordeaux devrait recevoir 150 millions d'euros, car très avancé, cela ferait environ une cinquantaine de millions d'euros pour chacun des douze autres projets de RER métropolitains.

Malgré ces annonces de la part du gouvernement ces derniers à ce sujet, les collectivités locales n'avancent que peu sur un potentiel RER à Toulouse. Comment pouvez-vous expliquer que cela avance si lentement ?

Toulouse Métropole et la Région Occitanie attendaient les financements de l'État. Désormais, nous avons une fenêtre de tir pour trouver un accord entre toutes les parties d'ici la fin de l'année 2023. Si nous la manquons, nous perdrons cinq voire dix ans.

Lire aussiRER métropolitain à Toulouse : « comment allons-nous payer ? » (J.L. Moudenc)

L'association Rallumons L'étoile est inquiète pour le moment car nous voyons bien que nous sommes très éloignés d'un accord avec toutes les parties car on se trompe de débat. Aujourd'hui, ces derniers tournent sur ce qui doit être fait à horizon 2032 voire 2040, en se projetant sur la finalité d'une phase 2 voire d'une phase 3, avec au moins trois scénarios pour le projet de Toulouse. Mais il faut tout d'abord se concentrer sur une phase 1, avec ce qui peut être fait d'ici 2029 en optimisant l'existant. Lausanne, Hanovre ou Valence optimisent leurs infrastructures ferroviaires actuelles pour le moment. Trêve de blabla, il faut maintenant des actes.

Au-delà des financements apportés par l'État, quelles peuvent être selon vous les solutions financières pour faire avancer ces projets ferroviaires ?

Prochainement, deux textes qui peuvent faire bouger les lignes vont être débattus au Parlement : celui sur les SERM (les Services Express régionaux métropolitains, autre nom donné aux RER métropolitains) et le projet de loi de finances 2024. Les parlements de tous bords politiques doivent en sortir des amendements qui font consensus afin de clarifier les règles du jeu pour les acteurs locaux.

En plus des financements par l'État via les CPER et la SNCF Réseau, la question des coûts des péages pour ces projets de RER peut être mise sur la table, ou encore l'augmentation du Versement Mobilité réglé par les entreprises et réservée spécifiquement à ces futurs projets. Avec le soutien d'une association, le Sénat a prévu de tenir un colloque sur ces SERM, dans ses murs le 16 octobre. Nous y apporterons notre contribution avec l'espoir que cela débouche sur un accord politique.

Actuellement, les collectivités locales concernées se renvoient la balle en demandant régulièrement des études ou l'approfondissement de certaines. Ce manque d'action concrète est-il encourageant pour la suite ?

Il ne faut pas se tromper. Les 50 millions d'euros apportés par l'État seront aussi des crédits pour les études. Néanmoins, la région Occitanie et l'État ont déjà injecté huit millions d'euros pour des études commandées à la SNCF Réseau. Seulement, hormis une synthèse rendue publique, personne n'a vu ses études et quand bien que nous les demandons aux services concernés nous ne les avons toujours pas. Nous sommes sur le point de saisir la CADA pour les obtenir. Mais nos propositions d'aménagement génèrent de l'espérance et il ne serait pas acceptable de ne trouver aucun accord entre l'État, Tisséo, la Région Occitanie, le Département de Haute-Garonne et Toulouse Métropole. Carole Delga a l'intention d'organiser un sommet des mobilités en novembre à Toulouse, nous en attendons des actes concrets. Il faut avancer dès à présent et lancer des débats budgétaires sur le projet, dans ces instances, sans plus attendre.

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