RER métropolitain à Toulouse : « comment allons-nous payer ? » (J.L. Moudenc)

Le maire de Toulouse et président de la Métropole se dit prêt à participer à un projet de RER métropolitain à Toulouse à LA condition d'avoir des ressources financières nouvelles. Le chantier de l'augmentation du Versement mobilité, payé par les entreprises, est donc sur le table avec l'État. Mais s'il aboutit il servira tout d'abord à compenser le surcoût de la troisième ligne de métro.
Le RER métropolitain à Toulouse devra faire face à une équation financière complexe.
Le RER métropolitain à Toulouse devra faire face à une équation financière complexe. (Crédits : Région Nouvelle-Aquitaine)

Depuis le début de l'été, le projet d'un RER métropolitain à Toulouse, ou SERM (pour service express régional métropolitain) ne cesse d'occuper le débat public. Des discussions alimentées par les propositions régulières de scénarios pour la mise en service progressive de ce transport ferroviaire par de l'association Rallumons L'Étoile.

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« La logique de cette association est intéressante (optimiser l'existant, ndlr). Je souhaite que nous avancions dans ce projet », a notamment déclaré Jean-Luc Moudenc, à l'occasion d'une rencontre avec quelques journalistes lundi 3 juillet. Seul hic ? Le financement, dans un territoire déjà engagé dans de multiples chantiers onéreux autour de la mobilité.

« Comment allons-nous payer ? Nous avons déjà à payer la LGV Toulouse-Bordeaux, la troisième ligne de métro et les surcoûts de cette troisième ligne estimés autour de 540 millions d'euros », clame le maire de Toulouse et président de la Métropole.

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Selon des premières études, l'enveloppe minimum d'investissement pour un RER métropolitain à Toulouse serait de 1,6 milliard d'euros, couplée à des coûts de fonctionnement annuels autour de 85 millions d'euros. Dans une interview accordée à Actu Toulouse mardi 4 juillet, Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, évoque quant à elle une enveloppe d'investissement de 2,5 milliards d'euros et un coût de fonctionnement de 90 millions d'euros.

« C'est un investissement extrêmement coûteux, que nous devrons payer deux fois en plus (en prenant en compte les coûts de fonctionnement annuels, ndlr) ! Le transport le moins cher c'est le métro et le plus cher c'est le train. Il faut avoir l'honnêteté de le dire », estime Jean-Luc Moudenc.

Selon des estimations de la Métropole, aujourd'hui 33.000 actifs de son territoire sont des usagers du réseau TER. Demain, avec la future ligne C du métro et les aménagements ferroviaires du Nord Toulousain (AFNT), ce chiffre devrait grimper à 66.000 d'après la collectivité.

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Les entreprises vont devoir payer davantage

Dans ce contexte, Toulouse Métropole ne s'engagera financièrement dans un projet de RER métropolitain à Toulouse qu'à l'unique condition d'une recette nouvelle. « Je suis par principe favorable au ferroviaire (...) Si nous devons payer plus que ce que nous payons déjà avec tous ces projets, il nous faut une ressource supplémentaire. Seulement, la gestion des recettes des collectivités locales est à la main de l'État », souligne Jean-Luc Moudenc.

Entre les surcoûts de la troisième ligne de métro et ce projet de RER pour lequel la Métropole aura des difficultés à ne pas s'engager d'un point de vue politique, la quête de ressources nouvelles devient donc prioritaire. En ce sens, Jean-Luc Moudenc représente l'association France Urbaine dans un groupe de travail national dédié à l'évolution du Versement mobilité, cette taxe versée par toutes les entreprises de plus de 10 salariés auprès de l'Urssaf pour le financement des transports en commun locaux. Sur la métropole toulousaine, son taux est aujourd'hui fixé à 2%.

« Le véritable enjeu, ce n'est pas le taux du Versement mobilité mais bien de se dégager de la marge d'investissement pour demain, pour d'autres projets et politiques publiques. Nous n'avons pas besoin d'aller à 2,9%, certainement que 2,5% suffiront. Mais avec le projet de RER métropolitain, peut-être que les 2,9% s'imposeront », commente l'élu.

Aujourd'hui, la loi fixe le taux maximum de cette taxe à 2,5%. Son déplafonnement impose par conséquent une nouvelle législation que doit faire émerger ce groupe de travail. « Nous espérons aboutir à quelque chose avant la fin du mandat municipal en cours », précise le vice-président de France Urbaine.

En parallèle de ce chantier, le préfet d'Occitanie compte provoquer des réunions avec toutes les collectivités concernées par le projet de RER en septembre prochain, notamment pour que le projet obtienne une partie des 800 millions d'euros de subventions promis par l'État pour ces SERM. Néanmoins la position de Toulouse Métropole est déjà connue : « il faut approfondir les études sur ce projet (...) Ne comptez pas sur moi pour avancer à l'aveugle ». Du côté de la Région Occitanie, Carole Delga vient d'annoncer la tenue en octobre d'« un sommet des mobilités urbaines » à Toulouse. La présidente de région espère faire converger les positions en faveur de la création d'une agence des mobilités, qui piloterait tous les projets en la matière à Toulouse.

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