Aux législatives, la coalition de gauche, la Nupes, grande gagnante à Toulouse

Après le second tour des élections législatives, les électeurs de Toulouse et de la Haute-Garonne ont confirmé la dynamique en faveur de la coalition de la gauche. La Nupes a récupéré pas moins de cinq sièges sur les neufs détenus par la macronie sur la précédente mandature. Décryptage.
À Toulouse, les élections législatives ont confirmé la tendance favorable à la coalition de la gauche, en chipant cinq sièges de député à la majorité présidentielle.
À Toulouse, les élections législatives ont confirmé la tendance favorable à la coalition de la gauche, en chipant cinq sièges de député à la majorité présidentielle. (Crédits : Rémi Benoit)

Six à quatre. Si les élections législatives de 2017 ont offert neuf des dix circonscriptions de la Haute-Garonne à la coalition présidentielle, celles de 2022 sont bien différentes. "Ensemble !" ne conserve que quatre députés dans le département, tandis que la Nupes, la coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon, conserve son élu sortant et en récupère cinq de plus.

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Et ce résultat, qui peut apparaître étriqué sur le papier avec un match (presque) nul, s'est parfois joué à peu de voix dans certaines circonscriptions voire même moins de cinq voix dans l'une d'elles...

Dominique Faure élue députée pour la première fois

Dans la sixième circonscription de Haute-Garonne, qui regroupe l'ouest toulousain et la ville de Muret, la sortante de la majorité présidentielle, Monique Iborra, a conservé son siège de députée pour seulement... trois voix. Selon le décompte définitif du ministère de l'Intérieur, elle et son adversaire de la Nupes, Fabien Jouve, sont annoncés à 50% tous les deux en nombre de voix. Mais au décompte précis, le professeur d'histoire-géographie et conseiller municipal dans la ville de Colomiers recueille 27.566 bulletins contre 27.569 voix pour Monique Iborra.

Jusqu'à présent, personne n'a revendiqué la victoire dans cette circonscription car, avec un si faible écart de voix, il est plus que probable que le candidat défait dépose un recourt pour procéder à un recomptage des voix.

Un autre duel incertain à Toulouse a tourné en faveur du parti d'Emmanuel Macron et de peu. Dans la dixième circonscription, qui englobe la commune Saint-Orens et le Lauragais, la première vice-présidente de Toulouse Métropole en charge des questions économiques, Dominique Faure, a été élue députée pour la 1ère fois de sa carrière après deux précédents échecs. Celle qui est aussi maire de la commune de Saint-Orens  a devancé son adversaire de seulement 211 voix, à savoir Alice Assier (Génération.S/Nupes).

Cependant, en raison de la loi du non-cumul des mandats, Dominique Faure devra faire des choix et se délester de certaines de ses responsabilités dans une limite de 30 jours. Pour le moment, la nouvelle députée n'a pas encore évoqué publiquement ce sujet.

Les nouveaux visages viendront de la gauche

En revanche, d'autres batailles incertaines au soir du premier tour de ces élections législatives à Toulouse ont tournée en faveur de la Nupes, comme la 7ème circonscription. La députée sortante Élisabeth Toutut-Picard (Ensemble !) a été battue par Christophe Bex, qui a recueilli 51,17% des voix.

Sa collègue de la Nupes, Anne Stambach-Terrenoir, a réalisé la même performance dans la seconde circonscription de Haute-Garonne en éjectant du Palais Bourbon le sortant Jean-Luc Lagleize, très sensible aux questions touchant l'industrie aéronautique durant sa dernière mandature. La bras droit de Manuel Bompard (nouveau député dans les Bouches-du-Rhône) jusque récemment a obtenu près de 53% des voix selon le ministère de l'Intérieur.

Dans la 9ème circonscription du département, qui englobe le sud de Toulouse, l'écologiste Christine Arrighi, qui a porté les couleurs de la Nupes dans ces élections législatives, a également remporté la bataille face à la députée sortante. Après un premier mandat de députée, la journaliste Sandrine Mörch va retrouver son métier d'origine, elle qui n'a récolté que 41,45% au second tour de ces élections.

Le seul député socialiste réélu

Dans d'autres territoires, le second tour n'a fait que confirmer la tendance du premier à l'image de celle du Comminges, la 8ème circonscription. Le seul député sortant de gauche dans le département de Haute-Garonne, le socialiste Joël Aviragnet a conservé son siège au profit de la Nupes face à son candidat du Rassemblement National. Loic Delchard a quasiment atteint la barre des 40% des voix dans ce territoire rural, fief de Carole Delga, la présidente socialiste du conseil régional d'Occitanie.

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Un autre sortant, marcheur cette fois-ci, a aussi été confirmé dans ses fonctions de député. Dans la cinquième circonscription, Jean-François Portarrieu a réussi à se défaire de son adversaire de la Nupes, Sylvie Espagnolle, avec 51,89% des bulletins. Pour mémoire, ce député a activement participé en coulisses à l'accord entre le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc et son parti LREM (aujourd'hui renommé Renaissance) pour nouer un accord politique à l'occasion des dernières élections municipales. Dans la circonscription toulousaine, la troisième de Haute-Garonne, le schéma a été identique. Profitant du report de voix des électeurs de la droite, la députée macroniste sortante Corinne Vignon est finalement parvenue a sauvé son siège à l'Assemblée nationale en récoltant 55,71% face à Agathe Roby (Nupes).

Comme fortement pressenti après les résultats du premier tour de ces élections législatives, François Piquemal devient aisément pour la première fois député dans la quatrième circonscription du département, qui représente principalement le centre-ville toulousain. La figure de l'opposition municipale et métropolitaine a obtenu près de 60% des voix face à l'ancienne suppléante de Mickaël Nogal, Marie-Claire Constans. Autre confirmation, le fils Baudis a été largement battu dans la "Circo Airbus", la première du département qui regroupe le nord-ouest toulousain. Le candidat de la Nupes, Hadrien Clouet, a obtenu quasiment 55% des voix face à Pierre Baudis. Le premier cité deviendra lui aussi pour la première fois député.

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