Comat se lance dans la propulsion électrique pour les petits satellites

PME du spatial fondée il y a plus de 40 ans, Comat s'apprête à créer sa startup pour commercialiser d'ici 2020 un système de propulsion électrique à destination des micro et nanosatellites. Avec cette nouvelle technologie, elle part à la conquête des acteurs du New Space à l'image de SpaceX.
Comat a investi dans des salles blanches pour tester sa technologie.
Comat a investi dans des salles blanches pour tester sa technologie. (Crédits : Rémi Benoit)

Dernièrement l'entreprise Comat avait surtout fait parler d'elle pour sa participation aux expériences menées par l'astronaute Thomas Pesquet sur l'ISS dans le cadre de la mission Proxima. La société de 90 salariés fondée en 1977 se lance actuellement dans un nouveau challenge : un système de propulsion électrique pour répondre au marché des nanosatellites (de 50 à 150 kg) et microsatellites (plus de 150 kg).

Un design low-cost pour cibler les nouveaux acteurs du spatial

"Pour cette technologie low-cost, l'architecture système est vraiment simplifiée : plus de réservoir de carburant puisque nous faisons de la propulsion solide, plus de tuyaux ou de vannes. Cela permet d'important gains de masse et de volume. Au final le moteur, pèse moins d'un kilo, c'est deux fois moins que la concurrence. Cela réduit forcément les coûts aussi de moitié", décrit Ludovic Daudois, directeur général de Comat.

Autre avantage de cette technologie baptisée Plasma Jet Pack, "le moteur est plug and play". Autrement dit, comme le carburant est solide, plus besoin de mettre des réservoirs sous pression dans la phase de tests, il suffit de fixer le moteur à la plateforme du satellite.

Avec ce nouveau produit, Comat cible "des acteurs du New Space en Europe, aux États-Unis, en Australie et en Chine à l'image de SpaceX (la société spatiale du milliardaire Elon Musk ou PlanetLab". L'entreprise compte créer dans l'année une startup spécialement dédiée à cette nouvelle activité. Depuis le lancement du projet fin 2013, elle a aussi investi trois millions d'euros dans de nouveaux équipements pour aménager notamment deux salles blanches et un laboratoire de propulsion électrique.

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Laboratoire de propulsion électrique où est testé le système (Crédit : Rémi Benoit).

 Ces nouveaux équipements permettent de tester actuellement la technologie. "On est dans une démarche low-cost mais dans le même temps il faut s'assurer que les produits fonctionnent. Si on se projette sur une constellation de 1000 petits satellites, nous n'allons pas tester un par un les moteurs mais plutôt les vérifier de manière aléatoire", explique Ludovic Daudois. Les tests de certification seront réalisés d'ici l'été à l'Onera, le laboratoire toulousain de recherche en aéronautique. Comat espère par la suite une commercialisation d'ici 2020 pour les nanosatellites et 2022 pour les microsatellites.

Des dizaines d'embauches et une nouvelle usine

Pour accompagner ce développement, la société prévoit dix recrutements prévus en 2018 : des ingénieurs, des chefs de projet mais aussi des intégrateurs de satellites et des assureurs qualité. À terme, Comat table sur une vingtaine d'embauches supplémentaires pour réaliser la production en série. Cette nouvelle étape va nécessiter de construire de nouveaux bâtiments.

"Comat dispose actuellement d'un hectare de terrain (à Flourens, à la lisière de Toulouse, ndlr). Les locaux actuels occupent 1600 m2 et l'entreprise projette de construire une usine semi-automatisée, à l'image de ce qu'a fait OneWeb à Toulouse, pour la production en série des propulseurs", décrit le chef d'entreprise.

Lire aussi : Huit choses à savoir sur la chaîne d'assemblage OneWeb Satellites à Toulouse

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Ludovic Daudois, directeur général de Comat (Crédit : Rémi Benoit).

Microtec, la deuxième société du groupe Agora Industries dont fait partie Comat, se chargera de l'électronique du produit. Comat a réalisé 8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017 et compte doubler son volume d'activité d'ici cinq ans.

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