SmartCatch, cette medtech qui s'apprête à secouer la lutte contre le cancer

La startup toulousaine prépare une levée de fonds en série A pour lancer la commercialisation et la production d'un premier dispositif, qui doit améliorer la détection et l'analyse des cellules tumorales. En plus d'entrer dans une phase de bêta-test pour celui-ci, SmartCatch compte sur ce tour de table pour débuter les essais cliniques sur un système de capture de ces cellules tumorales directement au lit du patient. Explications.
Aline Cerf et sa startup SmartCatch sont à la recherche de partenaires financiers pour commercialiser leur première solution technologique contre le cancer.
Aline Cerf et sa startup SmartCatch sont à la recherche de partenaires financiers pour commercialiser leur première solution technologique contre le cancer. (Crédits : Rémi Benoit)

Aline Cerf revient de la JP Morgan Week, à San Francisco (États-Unis), où elle y a mené une opération séduction. La scientifique toulousaine, à la tête de la medtech toulousaine SmartCatch, est engagée dans un processus de levée de fonds, en série A, pour lequel elle espère « un closing courant 2024 ».

« Nous sommes actuellement dans une phase d'approche des fonds européens et nord-américains (...). Nous avons reçu des marques d'intérêts », souligne l'entrepreneuse.

La jeune pousse, qui compte déjà dans son actionnariat Kurma Partners, Irdi Capital Investissement et M Capital, compte sur ses futurs partenaires pour franchir un palier important pour son avenir.

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« Notre projet a été initié en 2012 et nous avons achevé la phase de recherche en 2022. Désormais, nous devons franchir le step commercial et industriel. La levée de fonds nous permettra d'enclencher le recrutement sur ces parties commerciale et industrielle », commente l'entrepreneuse.

Pour séduire les investisseurs, SmartCatch promet, avec ses solutions technologiques, de revoir en profondeur la détection et l'analyse des cellules tumorales, une phase critique qui permet de définir le cursus thérapeutique. La startup a ainsi mis au point deux dispositifs d'analyse et de capture de ces cellules.

Chasseur de cellules tumorales

Initialement imaginée dans le cadre d'un projet académique porté par deux scientifiques et deux cliniciens, la technologie de SmartCatch est aujourd'hui brevetée. Le coeur de sa solution repose sur un type de filtre composé d'un métal biocompatible, selon un principe de nanotechnologie, de la taille d'une petite paillette avec, à l'intérieur, diverses formes d'orifices en fonction des paramètres déterminés en amont.

« Notre objectif ultime est de retirer du sang ces cellules tumorales très agressives et pourquoi pas éviter la diffusion des métastases à terme », projette Aline Cerf.

Dénommé « Care Nexa » en interne, ce dispositif matériel pourra filtrer directement le sang au lit du patient. La levée de fonds engagée doit dès lors permettre d'entamer les essais cliniques avec des établissements partenaires, alors que la startup espère commercialiser ce produit aux cliniques et hôpitaux dès 2027.

En attendant, SmartCatch concentre ses forces sur une autre solution, qui doit être officiellement présentée dans les prochains mois de l'année 2024. La startup toulousaine hébergée à la pépinière d'entreprises Pierre Potier, dans le secteur de l'Oncopole, a mis au point une sorte de centrifugeuse pour analyser les prélèvements réalisés sur les patients concernant des cellules tumorales.

« Avec les solutions actuelles, l'information est diluée voire les cellules sont dégradées, ce qui peut affecter le résultat des analyses. Par exemple, lors d'un prélèvement, il arrive que nous n'ayons pas de biomarqueurs en quantités suffisantes. Or, ces cellules ont des protéines et des marqueurs spécifiques et elles permettent ainsi d'identifier l'origine et l'agressivité d'un cancer, notamment quand il s'agit d'un cancer métastatique », analyse Aline Cerf.

Pour mettre fin à cette problématique, tout en misant aussi sur l'approche multiomique, SmartCatch a ainsi parié sur la biopsie liquide, moins invasive pour le patient, en alternative à la biopsie solide. Avec ces promesses, la medtech espère obtenir des résultats commerciaux dans un futur proche.

« Pour l'instant, c'est un produit qui va être dédié à des centres de recherche et nous allons seulement distribuer quelques machines en 2024, tout en entamant la commercialisation. Nous entrons dans une phase d'essais avec des bêta testeurs, avec en toile de fond une logique d'adoption », fait savoir la CEO.

Lauréate au plan France 2030

Sélectionnée comme lauréate du plan France 2030 concernant les capacités de production médicales du pays, SmartCatch souhaite internaliser la production de ses solutions, aujourd'hui déléguée à des partenaires comme le laboratoire LAAS. Celui-ci, installé à Toulouse, dispose d'une forte expertise sur les nanotechnologies.

« Jusqu'à présent, nous avons une production académique mais notre souhait est de récupérer la production et d'avoir un système souverain. Nous aurons besoin de plusieurs milliers de mètres carrés et nous avons plusieurs pistes à Toulouse, bien que cela soit difficile de trouver un tel foncier sur la métropole », conclut la dirigeante.

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