Mobilité électrique : Anyos se lance avec une borne de recharge « évolutive »

La startup toulousaine Anyos lance la commercialisation d'une borne de recharge présentée comme évolutive, grâce à une technologie de plug and play entre la partie électronique et la partie équipement urbain. Une technologie qui doit permettre de réduire la durée d'indisponibilité des bornes en cas de panne et pouvoir les faire évoluer en fonction des besoins de leur clientèle BtoB. La jeune entreprise vient de boucler une levée de fonds de 1,5 million d'euros pour ce lancement.
Paul Malbert et ses deux associés, Aurélien Michel-Vioux et Nicolas Vermorel, ont fondé Anyos sous le nom de Securecharge en 2019.
Paul Malbert et ses deux associés, Aurélien Michel-Vioux et Nicolas Vermorel, ont fondé Anyos sous le nom de Securecharge en 2019. (Crédits : Anyos)

Un nouvel acteur débarque sur le marché de la borne de recharge pour véhicule électrique. La startup toulousaine Anyos vient d'annoncer son arrivée sur ce marché à fort potentiel, mais très concurrentiel, avec une borne de recharge présentée comme « évolutive ».

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Dans les faits, la solution proposée par Anyos se décompose en deux parties. Une première partie fixe, qui forme le design de la borne dans le paysage urbain, et une seconde partie amovible qui s'emboite sur la première, contenant la partie technique et électronique de l'équipement.

« En quelques minutes, nous pouvons faire évoluer la borne de recharge sans travaux. Cela peut se faire pour des raisons normatives, l'obsolescence ne devient donc plus un frein. Par ailleurs, en moyenne, une panne sur une borne provoque une période d'indisponibilité de sept jours. Nous, nous réduisons ce temps à cinq minutes en changeant directement la partie technique défectueuse par une en état de fonctionnement. Nous pouvons aussi gérer l'évolution des besoins de nos clients. Ils vont peut-être vouloir commencer avec une borne équipée d'une seule prise, puis passer à deux voire trois car ils ont davantage de véhicules électriques. Nous changeons alors uniquement l'interface en y mettant davantage de points de charge sans pour autant installer une nouvelle borne », présente Paul Malbert, le CEO d'Anyos.

La jeune pousse toulousaine a ainsi déposé un brevet pour protéger cet aspect plug and play de sa solution, tandis qu'un autre protège le design de sa borne réservée à une clientèle professionnelle.

Anyos

Le design de la borne de recharge pensé par Anyos est protégé par un brevet (Crédits : Anyos).

Un nouveau modèle économique

Anyos n'est pas un petit nouveau dans le marché de la borne de recharge pour véhicule électrique. Elle a vu le jour en 2019 sous le nom de Securecharge, et a fait l'objet d'un accompagnement de l'incubateur Nubbo, structure du conseil régional d'Occitanie. La société accompagnait alors sa clientèle BtoB de la phase de réflexion du projet de structure de recharge jusqu'à sa mise en service et les besoins de maintenance, avec des bornes produites en Lituanie.

« Nous étions un partenaire des fabricants de bornes jusqu'à présent. Nous avons une nouvelle identité pour marquer notre passage comme fabricant avec cette borne développée depuis deux ans sur nos fonds propres. Mais nous gardons cette activité de conseil et d'accompagnement de nos clients dans leurs projets (...) Sur ce marché, il y a une multitude d'acteurs segmentés. Nous souhaitons donc être présents sur l'ensemble de la chaîne de valeur », justifie le dirigeant.

Pour financer ce lancement commercial et faire connaitre la nouvelle identité de la société, Paul Malbert et ses deux associés, Aurélien Michel-Vioux et Nicolas Vermorel, viennent de boucler une levée de fonds de 1,5 million d'euros. L'opération a été bouclée auprès NMP développement, Ocseed, Bpi France et le CIC.

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Ce tour de table va permettre à Anyos de réaliser huit recrutements à court terme (ingénieurs, commerciaux, chef de projet IRVE, fonctions supports). « Six recrutements sont déjà bouclés et nous serons une douzaine de collaborateurs d'ici fin mars », ajoute Paul Malbert. Présente à Toulouse et Marseille, la société compte aussi ouvrir des agences à Lyon, Paris et Nantes.

Une borne de recharge made in France

Ce nouveau maillage territorial doit lui permettre d'installer 300 bornes de recharge dès 2023, 800 en 2024 et 2.500 en 2025. À noter que la jeune entreprise a bouclé l'exercice 2022 a bouclé l'exercice 2022 avec un chiffre d'affaires d'un million d'euros et dispose déjà de 300 bornes sous sa gestion de par « sa première vie » sous son autre nom. Anyos vise pour 2023 un chiffre d'affaires de 1,6 million d'euros et peut déjà compter sur une commande pour sa nouvelle borne de recharge de 150 unités de la part du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées.

De plus ces nouvelles bornes de recharge auront un accent occitan. En plus d'une conception toulousaine, leur fabrication sera assurée par le groupe Syselec (basé à Castres), qui produit notamment les robots agricoles de Naïo Technologies. Quant à l'installation de ses bornes, elle sera opérée par le groupe de génie électrique Fauché, installé à Montauban (Tarn).

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« Avec cette organisation, nous avons une capacité de production annuelle de 4.000 bornes de recharge. Pour nous, c'était une volonté stratégique de profiter du savoir-faire industriel local. Nous avons été sollicités pour produire notre borne en Chine ou en Inde, mais cela n'a pas été notre choix. Nous avons la volonté, à notre échelle, de participer à la réindustrialisation de notre territoire », précise le CEO.

Cette caractéristique made in France et le modèle économique d'Anyos lui ont permis d'obtenir le label d'éco-conception distribué par l'Ademe.

Selon les derniers chiffres de l'Avere, la France comptait un peu plus de 85.000 points de recharge fin janvier 2023. Selon l'association nationale pour le développement de la mobilité électrique, chaque point de charge affichait alors une disponibilité moyenne de 85%. Pour mémoire, le gouvernement avait lancé un plan sur le sujet avec l'objectif d'atteindre les 100.000 bornes de recharge ouvertes au public à fin 2021.

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