Elles ne seront qu'onze jeunes pousses d'Occitanie à participer du 11 au 14 janvier au Consumer Electronics Show 2021 de Las Vegas, plus connu sous l'abréviation CES, qui n'est autre que le plus grand raout annuel de la tech dédié au grand public. Habituellement, cette délégation approche la cinquantaine de membres envoyés aux États-Unis, pendant plusieurs jours, pour y exposer les innovations d'un territoire bénéficiant de l'attractivité de deux métropoles.
"En temps normal, nous frôlons le millier de startups françaises qui exposent au CES de Las Vegas. Pour l'édition 2021, il n'y en aura qu'une centaine en raison de la frilosité des startups à y participer cette année. L'effet présentiel a une grande importance pour les exposants au CES et notamment ceux qui présentent leur innovation à l'Eureka Park chaque année, où la sélection est drastique", commente Anne Baraillé-Combe, la responsable du département export-multisectoriel au sein de l'agence Ad'Occ, l'agence de développement économique de la région Occitanie.
Cette chute sans précédent du nombre de participants à cet événement mondial, pour lequel d'habitude la concurrence fait rage pour y avoir un stand, s'explique par le fait que l'édition 2021 sera cette fois-ci totalement virtuelle, en raison de la pandémie de Covid-19.
Des innovations anti-coronavirus exposées
Alors, sans surprise, parmi les onze entreprises innovantes retenues, certaines proposeront aux "visiteurs" des innovations qui ont un lien direct avec cette crise sanitaire, à l'instar de ESII. Cette PME héraultaise, basée à Lavérune et spécialiste dans la gestion de l'accueil, compte présenter au CES ses outils permettant de gérer les files d'attente. Un marché à fort potentiel à l'heure où l'affluence dans les commerces et divers lieux publics est régulée pour limiter les interactions sociales, créant souvent de longues files d'attente devant les magasins et autres établissements. Une situation non sans risque de contamination.
Toujours dans cette optique de sécurité sanitaire, l'entreprise gardoise Innowtech présentera le projet ReCOVery, qui n'est autre qu'un robot autonome de désinfection des surfaces développé avec quatre autres sociétés, dont Sirea, installée dans le Tarn. "C'est un robot autonome de par son alimentation en batterie et qui est composé d'une forme d'intelligence algorithmique grâce à une multitude de capteurs embarqués. Le robot peut ainsi se déplacer dans un espace sans être commandé grâce à cette technologie qui lui permet de cartographier les lieux dans lequel il opère", déclarait récemment à La Tribune Alain Godot, le référent du projet et dirigeant de la société Innowtech.
Autre exposant occitan qui pourrait profiter de ce contexte sanitaire délicat, le Toulousain Rubix S&I. La startup compte ainsi profiter de l'occasion pour faire la publicité de son "POD". C'est un objet connecté, qui se présente sous la forme d'un petit boîtier et qui permet de suivre en temps réel la salubrité des espaces accueillant du public et les transformer en espaces de confiance.
Stand numérique et rendez-vous virtuel jusqu'au 11 février
En plus de Rubix, spécialiste en la matière, les entreprises innovantes autour des objets connectés composent une importante partie de la délégation restreinte d'Occitanie. Forte de sa distinction de CES Best Of Innovation 2021, le Montpelliérain Vaonis veut continuer à séduire et s'exporter à l'international avec son télescope connecté qui met à la portée de tous l'installation, l'utilisation et l'exploitation des images offertes par un tel instrument, avec un smartphone et une application mobile dédiée. Par ailleurs, le Toulousain EyeLights présentera quand à lui un GPS à affichage tête haute, retransmis par exemple sur le pare-brise d'une voiture grâce à un boÎtier connecté au smartphone afin de permettre au conducteur d'avoir toujours les yeux rivés sur la route.
Dans les autres registres, HelloMyBot présentera ses assistants virtuels qui écoutent, comprennent et répondent aux interlocuteurs. Kawantech tentera de démontrer la pertinence de sa solution d'éclairage public intelligent, déjà adoptée à Toulouse, ou encore Seclab cherchera à séduire des nouveaux clients pour ses solutions de cybersécurité dédiées aux réseaux d'Operational Technology. La délégation d'Occitanie sera complétée par une autre société de sécurisation des réseaux numériques du nom de All-Priv, de Road Light qui propose une signalétique commune à toutes les solutions de mobilité individuelle ou encore de Hycco. Cette startup, installée dans le Tarn, a repensé un composant clé des piles à hydrogène, la plaque bipolaire, pour améliorer leur performance, tout comme celle des électrolyseurs et de certaines batteries.
"Pour composer cette délégation, nous avons été vigilants au profil des participants sélectionnés. Pour la majorité d'entre elles, ce sont des startups qui ont un produit commercialisé, qui se sont déjà frottées au marché international et qui ont un discours bien rodé", justifie Anne Baraillé-Combe.
Si la majeure partie des onze sélectionnés ont déjà participé à au moins un CES, elles ont néanmoins bénéficié d'un accompagnement express pour se former aux rendez-vous B to B en digital, qui sera la principale composante de cette édition 2021. Ainsi, chacune d'entre elles va alimenter "un stand numérique" sur la plateforme internationale de l'événement, créée pour l'occasion, et qui réunira au total 1.300 jeunes pousses innovantes. Ce stand, que les visiteurs devront trouver à l'aide de mots-clés généralement, sera alimenté par de la documentation, des photos, des vidéos et divers éléments sur la technologie exposée. En cas d'intérêt, les visiteurs pourront alors solliciter directement les startups pour un rendez-vous virtuel, sur la période du 11 janvier au 11 février. Reste maintenant à savoir si les retombées commerciales de cette édition atypique du CES de Las Vegas seront les mêmes qu'habituellement pour les créateurs.
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