
Les premiers coups de pioche sont attendus pour le mois d'avril 2024. Ils feront disparaître l'un des derniers vestiges du passé industriel de la zone AZF à Toulouse, à savoir le bâtiment OMS d'une surface d'environ 2.600 m2. Face à la symbolique du lieu et surtout son histoire, il a été tenté de le conserver. Initialement, nous voulions réhabiliter le bâtiment. « Mais nous avons mené des études, notamment sur le béton, et la structure s'avère trop fragile. Nous sommes obligés de le raser, d'autant qu'il a de l'amiante sur la toiture », explique Renaud Lloret, le président de la filiale Occitanie du promoteur Sopic.
Dans le cadre du concours d'urbanisme « Dessine moi Toulouse », la Métropole avait mis en jeu dès 2018 cette friche industrielle avec la volonté d'en faire la porte d'entrée de son campus Santé du Futur. Après plusieurs mois de concours, le jury avait ainsi retenu le projet présenté par les promoteurs Sopic Occitanie et Villes & Territoires, initialement concurrents sur cette parcelle.
« Nous avons seulement déposé le permis de construire en juillet 2023. Ce projet a pris plus de temps que prévu car l'annulation du PLUi-H (un PLU métropolitain, ndlr) a été problématique, sans parler de la crise sanitaire. Nous avons aussi travaillé avec les services d'urbanisme de la ville de Toulouse pour modifier le PLU en vigueur et ainsi accélérer le projet. Nous espérons obtenir le permis en fin d'année pour une livraison à l'autonome 2025 », expose le dirigeant.
Pour ne rien faciliter, les deux associés ont été dans l'obligation d'engager des négociations avec l'allemand Evotec, propriétaire d'une partie du foncier entourant le bâtiment afin de mener à bien leurs ambitions.
Apporter des services
Surnommé « Le Hub », ce projet immobilier, de 10.000m2 de surface plancher répartis sur trois blocs, apportera plusieurs services dans ce bassin d'emplois de 12.000 salariés (Pierre Fabre, Oncopole, Evotec, Flash Therapeutics, etc.). En plus de bureaux et laboratoires (7.600 m2), ce programme d'aménagement apportera une salle d'escalade (1.700 m2), une crèche (150 m2), un restaurant et sa terrasse (1.000 m2), ainsi qu'une conciergerie (50 m2). Le tout sera accompagné de 320 places de stationnement.
Le Hub, imaginé par les deux promoteurs dans le cadre d'un concours d'urbanisme.
« C'est un quartier en développement, mais il n'y a aucun service. Notre volonté est donc d'apporter ces services aux soignants, aux patients et à leurs familles en visite. Des études ont été menées et ce besoin d'une offre de restauration et d'activités sportives est ressorti. Avec cette offre, nous souhaitons faire du Hubb un point de convergence de tous les acteurs de l'Oncopole », justifie Renaud Lloret.
Les deux promoteurs immobiliers espèrent également que la proximité avec le nouveau téléphérique urbain de Toulouse, qui vient de franchir les deux millions d'usagers en près de 18 mois, attirera un public au-delà de ce bassin d'emplois. Pour l'heure, la priorité est donnée à la rentabilité de cette opération.
La revente à un investisseur dans les tuyaux
Le duo a investi 26 millions d'euros hors taxes pour Le Hub, situé au sud de Toulouse face à l'hôpital Marchand. Sopic Occitanie et Villes & Territoires ont l'ambition de revendre les lieux à un investisseur avant même sa livraison finale, espérée à l'automne 2025.
« Nous sommes déjà en discussion avec des investisseurs, toulousains et nationaux, intéressés pour reprendre un tel projet. Mais nous préférerions un investisseur local. Avant cela, nous devons trouver des clients pour les surfaces commerciales afin de prouver à ces prospects que l'opération est rentable et viable », détaille le président de Sopic Occitanie.
Les promoteurs ont déjà reçu des lettres d'intérêt pour la salle d'escalade et les laboratoires. Par ailleurs, le duo a lancé un AMI pour trouver son locataire sur la partie restauration avec le souhait d'avoir in fine une offre de restauration originale. Nous voulons atteindre le cap des 70% de surfaces commerciales louées avant le début des travaux.
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