Figeac Aéro prépare "un plan de réduction de postes significatif" pour septembre

Déjà durement impacté par la crise du Boeing 737 Max, le sous-traitant Figeac Aéro est désormais frappé par la baisse des cadences dans la filière aéronautique. Le groupe annoncera un plan de restructuration en France à la rentrée, après avoir supprimé 30% de ses effectifs à l'étranger. Les précisions.
Figeac Aéro est impacté par la crise sanitaire et les difficultés rencontrées sur le 737 Max.
Figeac Aéro est impacté par la crise sanitaire et les difficultés rencontrées sur le 737 Max. (Crédits : Rémi Benoit)

"Nous vivons notre quatrième crise aéronautique. Ce sera probablement la plus longue et la plus forte", alerte Jean-Claude Maillard, le PDG de Figeac Aéro.

Fondée en 1989 par le dirigeant lotois, la société a connu une croissance fulgurante, passant de 19 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2000 à 445 millions en 2020.

"Notre taux de croissance annuel moyen depuis 2014 est de 17% contre 5% dans le reste de la filière aéronautique. Nous sommes devenus il y a deux ans le premier sous-traitant européen en termes de taille", souligne Jean-Claude Maillard.

Affecté par la crise sanitaire et le Boeing 737 Max

Malgré ces performances, Figeac Aéro est aujourd'hui en difficulté. L'entreprise a présenté le 8 juillet ses résultats annuels pour un exercice clôturé au 31 mars 2020. Le chiffre d'affaires est en hausse de 4% atteignant les 445 millions d'euros mais son EBITDA (le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) à 69 millions est en nette baisse (-17,9% sur un an).

"Nous avons connu des difficultés avant la crise de la Covid-19. La crise du Boeing 737 Max nous impacte indirectement via l'activité moteur puisque nous faisons des carters et d'autres pièces pour le Leap1B qui équipe les 737 Max. Nous avons connu une baisse sur cette activité dès juin 2019 et un arrêt total à partir du mois de décembre. Nous avons aussi subi le décalage de la certification du 777X, les baisses des cadences sur le Boeing 787 et l'Airbus A330, la fin de la montée en puissance de l'A350 et puis l'arrêt de l'A380", relève Joël Malleviale, le directeur financier.

Rien que l'arrêt de la production du Boeing 737 Max a coûté au groupe trois millions d'euros d'EBITDA et la crise de la Covid, qui a quasiment mis à l'arrêt les usines, a généré une perte de trois millions d'euros sur les deux dernières semaines de mars.

En revanche, souligne Jean-Claude Maillard, "pour la deuxième année consécutive nous avons des free cash flows positifs (8,4 millions d'euros sur un an)". Après plusieurs décennies d'investissements massifs (jusqu'à 17% du chiffre d'affaires) et une forte croissance, Figeac Aéro a amorcé depuis 2019 une nouvelle stratégie pour dégager davantage de cash. "Nous allons privilégier la performance financière à la croissance dans les années à venir", indique Jean-Claude Maillard.

Lire aussi : Aéronautique : Figeac Aero cesse enfin de brûler du cash!

Les répercussions de la crise devraient être encore plus fortes dans les mois à venir d'autant que la reprise n'est pas attendue de si tôt. Au plus fort du confinement, le volume d'activité de Figeac Aéro est tombé à 20% pour remonter à 45% en juin. Didier Roux, le directeur général, espère un retour à 65% d'activité à partir du mois de septembre.

"Une reprise d'activité progressive est attendue dans les mois à venir mais il faudra attendre 2024 ou 2025 pour retrouver le niveau d'activité que nous avions en 2019", complète Jean-Claude Maillard.

L'ampleur du plan social connu début septembre

C'est dans ce contexte que Figeac Aéro se prépare à supprimer des postes en France.

"Nous avons déjà réduit nos effectifs dans les filiales hors France de 30% ce qui représente 600 personnes. Un PSE à l'échelle du groupe est désormais envisagé. Il sera précisé début septembre", signale Didier Roux.

Le groupe Figeac Aéro employait avant la crise 1200 personnes à Figeac, 900 sur le reste de la France et 1 600 à l'étranger (Etats-Unis, au Maroc, au Mexique, en Roumanie et en Tunisie).

Lire aussi : Figeac Aéro prévoit "30 à 50% d'activité jusqu'en septembre"

Actuellement 50 à 55% des effectifs en France sont en chômage partiel. "Le plan de licenciements sera un équilibre entre les futurs besoins et le chômage partiel qui va continuer cette année et l'année prochaine. Il y aura un plan de réduction de postes significatif, c'est évident", indique Jean-Claude Maillard. Le PSE devrait être indexé sur les projections d'activité du groupe en 2022.

En attendant, Figeac Aéro a gelé les recrutements, supprimé les équipes de nuit et de week-end, internalisé des activités confiées à la sous-traitance comme des prestations de maintenance et de production, ainsi que la gestion des matières premières. Le groupe a obtenu également un Prêt garanti par l'État de 80 millions d'euros. Pour sortir du tout-aéronautique, le groupe entend accélérer sa diversification dans les domaines de l'énergie et de la défense qui représentent aujourd'hui 6% de son chiffre d'affaires.

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Commentaires 2
à écrit le 09/07/2020 à 18:05
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comment se fait-il que seul la Tribune fasse cette annonce ?

à écrit le 09/07/2020 à 14:52
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Secteur sous perfusion d'argent public poussant l'aberration en UE a faire voler des avions vides, si tout les acteurs avaient été bien informés et bien conseillés par de véritables experts indépendants et non des prêcheurs financiers nombreux aurait...

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