"Nous sommes vraiment dans un dialogue social. Même si nous restons vigilants pour la suite, c'est une bonne nouvelle", se réjouit Lyes Taouche, coordinateur CGT chez Daher.
Selon les informations obtenues par La Tribune, la direction du groupe a présenté jeudi 8 octobre aux salariés une version revue du PSE avec une baisse drastique des suppressions d'emplois. Le 25 juin dernier, Daher avait annoncé un "scénario du pire" avec 1 261 licenciements de salariés en CDI en France et notamment la cession de l'usine d'aérostructures de Saint-Julien-de-Chédon (région Centre). Le groupe prévoyait alors une baisse brutale d'activité estimée à 40% sur l'année 2020, entraînant une perte de 300 à 400 millions de chiffre d'affaires et de 80 à 100 millions d'EBITDA. Néanmoins dans une interview à La Tribune, son directeur général Didier Kayat affichait déjà son volontarisme pour sauver le maximum d'emplois.
Activité partielle longue durée et cadences revues
Trois mois plus tard, Daher a revu ses prévisions et projette désormais 679 suppressions d'emplois en France.
"L'APLD (activité partielle de longue durée) a permis de sauver 211 postes. Les cadences présentées par Airbus sont également un peu moins conséquentes", indique le syndicaliste Lyes Taouche.
Ces chiffres pourraient encore être revus à la baisse d'ici la fin des négociations avec les syndicats début novembre puisque ce décompte ne prend pas encore en considération les départs volontaires et les retraites anticipées. Ces dernières pourraient sauver 200 emplois supplémentaires, d'après la CGT. Par ailleurs, 150 postes ont été ouverts à la mobilité interne depuis cet été.
" La CFDT se félicite de ces annonces. D'autant que le plan social n'est pas fini. Nous comptons beaucoup sur les départs volontaires, les départs en retraite, les prêts de personnel, et les reclassements en région. Nous espérons encore diviser ces chiffres par deux voire plus. Nous saluons la politique de l'Etat mais aussi la qualité du dialogue social au sein de l'entreprise", réagit Jérôme Crespin, coordinateur CFDT chez Daher.
En revanche, le processus de cession de l'usine d'aérostructures de Saint-Julien-de-Chédon, où travaillent 300 personnes, est toujours en cours. Daher s'est également séparé dès cet été d'une grande partie de ses intérimaires qui représentaient un effectif de 1 700 personnes en France.
234 postes menacés à Toulouse
Ces annonces sont une bonne nouvelle pour l'Occitanie. Daher y emploie 3 500 personnes sur quatre sites. L'usine de Louey, près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), compte 1 500 salariés autour d'activités de production des avions d'affaires TBM et d'aérostructure. Ensuite, 2 000 personnes travaillent sur les sites de logistique aéronautique à Toulouse et Cornebarrieu (Haute-Garonne) ainsi qu'à Laudun-L'Ardois (Gard).
"À Toulouse et Cornebarrieu, 234 postes seraient supprimés", complète Lyes Taouche qui craignait 400 suppressions de postes sur ces sites en juin.
Le plan a été largement revu à la baisse également pour l'usine de Tarbes. Les syndicats espèrent que le dialogue social avec la direction va continuer sur la bonne voie dans les prochaines semaines.
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