La marketplace des pièces automobiles d'occasion Opisto vise les 90 millions d'euros de vente en 2024

Née en 2010, Opisto connaît une croissance fulgurante de son activité depuis cinq ans. La société toulousaine, spécialisée dans la vente des pièces automobiles d'occasion au travers d'un site internet, devrait frôler les 100 millions d'euros de vente en 2024. Une dynamique qu'elle compte accompagner de recrutements, d'investissements, le temps en s'attaquant au marché européen. Les détails.
La marketplace de pièces automobiles d'occasion, Opisto, compte recruter une vingtaine de personnes en 2024.
La marketplace de pièces automobiles d'occasion, Opisto, compte recruter une vingtaine de personnes en 2024. (Crédits : Opisto)

La législation actuelle oblige tout réparateur de véhicule à proposer une alternative aux pièces neuves avec des pièces issues de l'économie circulaire, lors d'une prestation de mécanique automobile, depuis 2017. Une opportunité politique dans laquelle a décidé de s'engouffrer le Toulousain Opisto, comme d'autres acteurs comme Oscaro ou même eBay.

Rien qu'en 2023, la plateforme fondée en 2010 aura permis de boucler plus de 75 millions d'euros de ventes de pièces automobiles d'occasion, aussi bien en carrosserie que mécanique, selon les chiffres fournis par la PME. « Nous étions à 30 millions d'euros en 2021, à 50 millions en 2022, et on devrait dépasser les 90 en 2024 », se réjouit Laurent Assis-Arantes, le président d'Opisto.

Plusieurs raisons expliquent cette forte dynamique. Tout d'abord, la rupture des stocks de véhicules neufs oblige les consommateurs à se rabattre sur des voitures d'occasion, ce qui entretient forcément ce marché. Par ailleurs, l'inflation touche aussi la carrosserie et nombreux sont les propriétaires de véhicules à opter pour cette solution de la pièce automobile d'occasion.

« Les compagnies d'assurance et les experts mandatés sont aussi de plus en plus nombreux à demander l'usage de pièces de seconde main pour diminuer la facture sur les prestations, sans oublier la question écologique où il est quand même mieux de favoriser le réemploi plutôt que de produire à nouveau », ajoute le dirigeant.

Structurer la filière

Pour autant, Opisto n'est à aucun moment propriétaire et ne réalise pas un chiffre d'affaires équivalent à son volume. de ventes. L'entreprise est un acteur du secteur automobile et de l'occasion sous la forme d'une marketplace, à l'image de ce qu'est le site français Le Bon Coin. En 2023, la société compte réaliser un chiffre d'affaires de 7,3 millions d'euros, grâce en grande partie à sa commission moyenne de 7% prélevée sur chaque vente de pièces automobiles.

« Nous sommes nés en 2010 à partir du constat qu'il était difficile d'avoir accès aux pièces automobiles de réemploi. Nous avons donc voulu structurer la filière et garantir une certaine qualité de service et des pièces, et ainsi constituer une base de données pour les particuliers et les professionnels », se souvient Laurent Assis-Arantes.

À ses débuts, Opisto a tout d'abord mis au point un logiciel de gestion destiné aux centres VHU, pour Véhicule Hors d'Usage, agréé. Ils sont plus de 1.700 en France. « Il existe une grande disparité dans les services proposés par ces centres. L'idée est de les accompagner sur ce marché de la revente en créant une sorte de label », souligne l'entrepreneur. Ainsi, Opisto propose ses services comme formateur auprès de ces structures et commercialise auprès de ces centre VHU, sous forme d'abonnement, son logiciel de gestion. Ce double modèle économique, avec ses commissions à la vente, lui assure un certain développement sur un marché en plein essor. Actuellement, 250 centres utilisent l'outil développé par Opisto, qui ont accès à un panel double.

« Sur les ventes, actuellement 60% sont des professionnels et 40% des particuliers. Depuis trois ans, ce rapport de force s'est installé mais l'écart en faveur des professionnels commence à lui être de plus en plus favorable et cela devrait augmenter encore », projette le président de la société.

Direction l'Italie

Riche d'une équipe de 48 collaborateurs, Opisto compte recruter une vingtaine de personnes en 2024, dont la moitié sur des postes de développeurs (20 aujourd'hui). La marketplace, qui a déjà investi 5,6 millions d'euros au cours de l'année en voie de s'achever, aura injecté au total près de 13 millions d'euros ces trois dernières années. Une nécessité selon Laurent Assis-Arantes.

« Le métier continue d'évoluer et il faut donc investir. Nos nouveaux développeurs vont nous permettre d'améliorer la sécurité, l'ergonomie et l'aspect data de nos solutions. Nous allons notamment nous attaquer à la facture digitalisée en 2024. La nouvelle loi AGEC demande également aux centres VHU d'afficher leur taux de pièces revalorisées », liste le président de la société.

En 2023, cette dernière avait mis au point une nouvelle brique technologique de sa solution pour les centres VHU, à savoir un listing des pièces à récupérer sur une voiture et une fourchette de prix en fonction de la demande sur le marché à l'instant T.

En parallèle, Opisto compte s'attaquer au marché européen de la pièce automobile d'occasion. L'entreprise toulousaine est allée équiper quelques centres en Espagne avec son logiciel de gestion. Elle compte désormais s'attaquer à un autre pays européen. La société, qui a dans son capital Indra, une joint-venture de Renault et Suez, misera fort sur l'Italie en 2024.

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