Si les Jeux Olympiques de Paris 2024 font parler d'eux notamment pour des questions de sécurité, un autre sujet attise en coulisses les discussions : le financement des athlètes olympiques. Ceux des disciplines les moins médiatisées souffrent d'un manque criant de moyens financiers pour préparer une telle échéance sportive et sont pour la plupart obligés de cumuler un emploi avec leur statut de sportif de haut niveau. Une problématique que connaît parfaitement Christophe Carrio, un champion du monde de karaté, qui a cofondé l'entreprise toulousaine Nutripure, avec son frère Florent. Le duo a donc décidé de s'engager auprès de certains sportifs qui vont participer aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

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« Nous équipons et accompagnons une vingtaine de sportifs français dans le cadre de leur préparation aux prochains Jeux Olympiques de Paris. Cela fait partie de nos fondements, nous avions déjà accompagné une quinzaine de sportifs français pour les Jeux Olympiques de Tokyo », souligne Florent Carrio.

En plus d'un soutien financier à chaque athlète, la société toulousaine a ainsi mis en place une structure d'accompagnement pour cette nouvelle échéance sportive, avec particulièrement le recrutement d'une nutritionniste dédiée à leur alimentation au quotidien afin d'optimiser leur préparation. En parallèle, Nutripure, spécialisée dans le développement de compléments alimentaires pour le sport bien-être et la performance, dote ses « poulains » avec ses produits composés de matières premières françaises. Enfin, le sponsor a lancé le tournage d'une mini-série, avec la chaîne L'Équipe, sur la préparation

Au total, cette initiative revient à 500.000 euros d'investissement pour la jeune entreprise née en 2018 dans la région toulousaine. Mais cet effort financier, avec le « recrutement » d'ambassadeurs sportifs, doit permettre à Nutripure de doper son portefeuille clients.

« Nous voulons continuer à recruter de nouveaux clients. Actuellement, le bouche-à-oreilles est notre premier canal d'acquisition. En 2023, nous avons recruté 100.000 nouveaux clients », justifie le dirigeant.

Multiplier par quatre son chiffre d'affaires

Cette dynamique positive a permis à l'entreprise de dépasser les 22 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le dernier exercice, soit bien au-delà de ses prévisions.

« Depuis 2018, nous avons doublé de chiffre d'affaires chaque année. Mais depuis deux ans, nous sommes au-dessus de notre plan prévisionnel. Nous sommes portés par la grande tendance autour des produits et compléments alimentaires qui allient sport et bien-être », analyse Florent Carrio.

Initialement, Nutripure avait envisagé de dépasser les 20 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025. Désormais, l'entreprise vise les 100 millions d'euros à horizon 2027, en bénéficiant notamment de la médiatisation des Jeux Olympiques. Actuellement, la jeune pousse en très forte croissance jouit d'un panier moyen de 80 euros grâce à ses ventes (à 90% au travers de son site internet).

« Dans ce secteur très concurrentiel, c'est clairement la qualité des complémentaires qui comptent. Nous achetons nous-même nos matières premières et nous les confions à des sous-traitants pour la production des compléments alimentaires. Ils ont un cahier des charges très exigeant à tenir. L'efficacité et la qualité des produits sont les facteurs qui vont créer la récurrence d'achat », expose le frère Carrio.

Trois personnes composent le département R&D de Nutripure, ainsi qu'un directeur scientifique et sont dès lors le coeur du réacteur de cette petite PME de 35 salariés, qui prévoit de recruter une quinzaine de personnes en 2024. Pour ce faire, Nutripure a récemment investi près d'un million d'euros dans de nouveaux locaux au sud de Toulouse, à Deyme. Un investissement concomitant à l'arrivée du fonds Ardian et de BPI France au capital de l'entreprise, comme actionnaires minoritaires, courant 2022.

« Ils nous aident à structurer notre croissance. Avec eux, nous sommes dans une logique d'accompagnement sur cinq ans. Pour l'instant, nous n'avons pas pensé à la suite, confie l'entrepreneur », qui pense néanmoins à distribuer ses produits en Europe à moyen terme.