Aéronautique : Toulouse héberge une usine-école pour développer l'industrie du futur

En déplacement à Toulouse, la ministre de l'enseignement supérieur Sylvie Retailleau a inauguré la nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol qui vise à rassembler 1.500 étudiants en filière génie mécanique et robotique se destinant aux métiers de l'aéronautique et du spatial. Réalité virtuelle, machines à commande numérique et robots sont à disposition des élèves pour les former et y tester leurs premiers prototypes. Le lieu héberge une usine-école soutenue par un consortium d'industriels pour aider les chefs d'entreprise à franchir le cap de l'industrie du futur.
La nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol bénéficie d'un immense parc de machine-outils dernier cri.
La nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol bénéficie d'un immense parc de machine-outils dernier cri. (Crédits : Frédéric Scheiber)

À moins de trois mois du lancement de la coupe du monde, un ballon de rugby en acier et en aluminium de près de sept mètres de hauteur sera visible de la nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol inaugurée à Toulouse ce lundi 12 juin par la ministre de l'enseignement supérieur Sylvie Retailleau. « Ce projet a mobilisé les 700 étudiants en génie mécanique au sein de l'IUT en leur faisant travailler les mêmes matériaux et les mêmes techniques de liaison d'assemblage que ceux utilisés dans l'aéronautique », relèvent Bruno Bidoli et Max Roux, professeurs au sein de l'IUT.

40 millions d'investissements

En attendant sa finalisation, ce projet symbolique est exposé au milieu de l'immense parc de machine-outils dernier cri de la nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol. Le lieu rassemblera à terme 1.500 étudiants en filière génie mécanique et robotique (issus de l'université, l'IUT, l'Insa, l'Isae-Supaero) se destinant aux métiers de l'aéronautique et du spatial.

Les élèves auront accès à des centres d'usinage et de fraisage, une découpe au jet d'eau, une zone d'assemblage en réalité augmentée, une plateforme de supervision, de la fabrication additive, une fonderie, une soufflerie et même... un simulateur de vol.

maison formation

SYLVIE RETAILLEAU

20 millions d'euros d'équipements ont été mobilisés pour la nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol (Crédits : Frédéric Scheiber).

«  À l'IUT, nous avions déjà notre propre matériel mais qui pouvait être sous-utilisé ou vieillissant. Fédérer toutes les forces du génie mécanique à Toulouse dans un même lieu nous permet de former nos étudiants dans des infrastructures de très grande qualité », remarque Christine Barrot, directrice de l'IUT Paul Sabatier.

40 millions d'euros ont été investis pour la construction du bâtiment de près de 10.000 m2 qui jouxte le B612 (dont 25 millions apportés par l'État, 13,2 millions de la Région et un million de Toulouse Métropole) auxquels il faut ajouter 20 millions supplémentaires en équipements.

Fabriquer de A à Z un produit

La maison de la formation héberge une usine-école de 500 m2, baptisée Pad'Occ (pour plateforme d'accélération vers l'Industrie du Futur d'Occitanie) pour permettre aux étudiants de fabriquer de A à Z une production. « Nous avons par exemple un partenariat avec Cobrane. Les élèves vont confectionner entièrement un triporteur », avance Emmanuel Cordier, directeur opérationnel de Pad'occ.

maison formation

(Crédits : Frédéric Scheiber).

Portée par l'Université fédérale de Toulouse, la plateforme Pad'Occ est soutenue par de multiples établissements de recherche et de formation, le pôle Aerospace Valley, des industriels (dont Airbus, Daher, Mecachrome...) avec au total 18 millions d'euros de financements (dont 7 millions de soutien public). C'est l'ancien Premier ministre Édouard Philippe qui avait lancé fin 2018 l'idée de créer des plateformes régionales d'accélération de l'industrie du futur. Le projet occitan a été lauréat d'un appel à projet dédié dans le cadre du 4e programme d'investissements d'avenir (PIA4).

Oser franchir le cap de l'usine 4.0

« Ce lieu permettra de rendre les étudiants beaucoup plus opérationnels en leur donnant accès à des équipements de pointe pour approcher l'usine 4.0. Ce qui est intéressant aussi c'est l'hybridation entre la recherche et les entreprises », fait valoir Nadia Pellefigue, vice-présidente de la Région Occitanie.

L'usine-école sera ouverte notamment aux PME qui hésitent à franchir le cap de l'industrie du futur.

«  La machine peut faire peur, certains craignent que cela ne fonctionne pas ou que cela tue l'emploi. Avant qu'ils ne se lancent dans de lourds investissements, l'idée est de faire découvrir aux dirigeants ces nouvelles technologies dans une zone neutre. Nous avons par exemple une société qui a réalisé un boîtier d'analyse de vibrations des machines qui pourra être testé ensuite par les industriels au sein de leurs usines. Nous sommes convaincus que l'automatisation peut renforcer la compétitivité des entreprises et maintenir les usines sur le territoire », conclut Emmanuel Cordier.  

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