"C'était le pôle d'attraction des étudiants lors du dernier Siane (le Salon des partenaires de l'industrie qui s'est tenu fin octobre à Toulouse, ndlr)", se remémore Éric Giraud, directeur général du pôle Aerospace Vallley. L'événement a été l'occasion de donner un aperçu en avant-première de ce que sera la future usine-école de l'industrie du futur à Toulouse.
Présentation des machines de la future usine-école de Toulouse (Crédits : Siane).
Cette dernière est en train de prendre forme dans la nouvelle maison de la formation Jacqueline Auriol, installée à Montaudran et qui rassemblera à terme 1.500 étudiants en filière génie mécanique et robotique (issus de l'université, l'IUT, l'Insa, l'Isae-Supaero) se destinant aux métiers de l'aéronautique et du spatial.
Réalité augmentée, IA et robots
L'usine-école disposera d'un espace de 500 m2 avec un parc de machines assez diversifié : centre d'usinage et de fraisage, tour à commande numérique, découpe au jet d'eau, zone d'assemblage en réalité augmentée, plateforme de supervision, matériels de fabrication additive... "Pad'Occ (pour plateforme d'accélération vers l'Industrie du Futur d'Occitanie) permettra aux étudiants de se former à ces nouvelles machines et d'y développer des proof of concept (prototypes) mais elle sera aussi ouverte aux patrons d'entreprise qui veulent se lancer dans l'industrie du futur", a indiqué Éric Giraud ce mardi 18 janvier à l'occasion des voeux à la presse du pôle de compétitivité Aerospace Valley.
Porté par l'Université fédérale de Toulouse, le projet est soutenu par de multiplies établissements de recherche et de formation, le pôle Aerospace Valley et 30 industriels (dont Airbus, WeAre, Tarmac...). C'est l'ancien Premier ministre Édouard Philippe qui avait lancé fin 2018 l'idée de créer des plateformes régionales d'accélération de l'industrie du futur. Le projet occitan a été lauréat d'un appel à projet dédié dans le cadre du 4e programme d'investissements d'avenir (PIA4). Entre 10 et 14 millions d'euros de financements sont prévus pour soutenir son développement.
"C'est un investissement important qui peut s'expliquer car il s'agit d'un projet en plusieurs tranches. La première repose sur l'arrivée progressive des outils à commande numérique. Dans la deuxième étape, des machines de supervision permettront pour simplifier de piloter depuis un téléphone portable l'ensemble de l'usine-école. La troisième tranche vise à développer de l'intelligence artificielle à partir des données collectées sur les machines par exemple pour réduire les copeaux lors de la production", poursuit Éric Giraud.
Les premières visites et démonstrations sont prévues en juin 2022. Une plateforme équivalente, Practice 4.0, a vu le jour sur le campus de Bordeaux-Talence.
De nombreux métiers en tension dans l'aéronautique
L'usine-école toulousaine pourrait aussi constituer une vitrine pour le recrutement dans la filière aéronautique.
"Le président du Gifas Guillaume Faury a estimé qu'il y aurait 15.000 recrutements en France en 2022. Toulouse rassemble un quart des emplois aéronautiques de l'Hexagone et 40% des postes de la filière sont concentrés dans le Grand Sud-Ouest d'après l'Insee. Pour assurer la remontée des cadences, il y aura des besoins dans les prochains mois sur l'ensemble des profils : opérateurs, techniciens, ingénieurs. De nouveaux besoins émergent aussi dans l'intelligence artificielle ou la cybersécurité. L'essor de l'avion décarboné va demander toute une série de compétence de la production à l'acheminement de l'hydrogène vers les aéroports", relève de son côté Bruno Darboux, président d'Aerospace Valley.
Le pôle compte créer une cartographie des différents besoins de la filière aéronautique en partenariat avec les établissements de formation pour s'assurer que des cursus adéquats soient créés dans la prochaines années.
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