Thales Alenia Space engrange les succès avec son antenne made in Toulouse pour les signaux de détresse

Thales Alenia Space vient de décrocher un nouveau contrat au Vietnam pour son antenne active capable de localiser les signaux de détresse de 30 satellites en même temps. Cette antenne nouvelle génération Meolut Next est développée à Toulouse et fabriquée dans le sud-ouest grâce à un réseau de sous-traitants.
Thales Alenia Space vient de décrocher un nouveau contrat au Vietnam pour son antenne active capable de localiser les signaux de détresse de 30 satellites en même temps.
Thales Alenia Space vient de décrocher un nouveau contrat au Vietnam pour son antenne active capable de localiser les signaux de détresse de 30 satellites en même temps. (Crédits : GGR)

En novembre dernier, le bateau du skipper Tapio Lehtinen participant à la Golden Globe Race est en train de couler dans l'océan Indien. Son voilier dérive à 2.000 km de l'île de La Réunion, soit largement hors de portée de la radio VHF et des autres moyens de communication. Le navigateur finlandais a juste eu le temps d'enfiler sa combinaison de survie et de sauter dans son radeau de sauvetage, puis d'activer sa balise de détresse COSPAS-SARSAT. En seulement quatre minutes, il est localisé grâce à l'antenne nouvelle génération Meolut Next développée par Thales Alenia Space à Toulouse.

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Jusqu'à 30 satellites en même temps

« Jusqu'à présent, la solution générique reposait sur des antennes paraboliques d'à peu près 2m40 de diamètre, tout en sachant qu'une antenne parabolique ne permet de traquer qu'un seul satellite. Thales Alenia Space a mis au point une antenne active plate d'environ deux mètres de côté qui permet de capter les signaux de détresse relayés par tous les satellites en visibilité dans un rayon de 4.000 kilomètres. Cela permet aux secours d'arriver plus vite et forcément de sauver plus de vies », fait valoir Philippe Larhantec, responsable du programme Meolut Next. 

L'antenne est capable de suivre jusqu'à 30 satellites en même temps, de quoi s'adapter à l'émergence des constellations de satellites pour affiner les systèmes de localisation : l'Européenne Gallileo, la constellation analogue chinoise Beidou, l'Américaine GPS et la Russe GLONASS. « L'antenne pourra avoir en visibilité 30 satellites en même temps alors qu'avec l'ancien système il faudrait déployer 30 paraboles sur une surface équivalente à cinq terrains de foot, » poursuit-il.

Le signal reconstitué numériquement

Un gain de place possible grâce à une antenne plate sur laquelle sont fixés 64 patchs de dix centimètres de diamètre captant chacun une partie du signal émis par la balise de détresse à bord des bateaux. « Chaque patch sur l'antenne capte une portion du signal et permet de reconstituer de façon numérique une photo du ciel. Nous pouvons aussi faire un zoom numérique dans tous les endroits où sont positionnés des satellites pour essayer de repérer les messages d'alerte », décrit Philippe Larhantec. Ce procédé numérisé permet aussi de baisser drastiquement les coûts d'entretien de l'antenne.

Depuis la commande de la première antenne en 2017 par la France, Thales Alenia Space a conquis avec sa technologie les Etats-Unis, le Canada, l'Union européenne, le Togo et la Thaïlande. Ce mardi 21 mars, le groupe annonce un nouveau contrat au Vietnam. Sur ce segment, TAS est pour l'instant uniquement concurrencé par un acteur canadien et un autre américain.

Une antenne made in Sud-Ouest

Pour fabriquer la solution Meolut Next, Thales Alenia Space s'appuie sur un réseau de sous-traitants locaux. « Capgemini, CLS ou Elta nous fournissent certaines briques logicielles et des composants électroniques. Les cartes électroniques sont fabriquées soit dans le Périgord, soit dans le Tarn. La production est donc réalisée à 95 % dans le sud ouest », précise Philippe Larhantec. D'après la société, une antenne vendue génère une trentaine d'emplois d'ingénieurs par an. La proximité a aussi l'avantage d'éviter les tensions d'approvisionnements rencontrées depuis le Covid par la supply chain mondiale.

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Commentaire 1
à écrit le 22/03/2023 à 10:01
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Connaissant la corruption dans ce pays, je me demande combien Thales a payé en sous main ou par les "rétro commisions" les cadres du parti communiste pour ce contrat.

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