Spatial : CS Group va construire son propre centre de contrôle pour les nanosatellites à Toulouse

À Toulouse, CS Group sera équipé d'ici la fin de l'année de son propre centre de contrôle adapté aux besoins des nanosatellites. Le groupe a développé ces dernières années une forte expertise en matière d'outils de surveillance de l'espace pour les grands industriels, les agences mais aussi lors des exercices militaires AsterX organisés au sein du Commandement de l'espace.
CS Group a développé ces dernières années une forte expertise en matière d'outils de surveillance de l'espace.
CS Group a développé ces dernières années une forte expertise en matière d'outils de surveillance de l'espace. (Crédits : Nicolas Sauvage)

Trente-six mille débris de plus de dix centimètres encombrent actuellement l'espace d'après l'Agence spatiale européenne. Cette prolifération d'objets en orbite n'est pas près de s'arrêter au vu de l'essor exponentiel du nombre de satellites qui doivent être envoyés en orbite dans les prochaines années. « La multiplication des satellites entraîne une multiplication potentielle des débris ou de risques dans le domaine spatial. L'arrivée des nouvelles constellations Iridium, OneWeb et la future constellation au niveau européen de télécoms génère des besoins grandissants de surveillance spatiale pour superviser l'ensemble de ces objets », observe Sylvain D'hoine, vice-président des activités spatiales de CS Group.

Un centre adapté aux acteurs du NewSpace et à moindre coût

Le groupe qui compte plus de 3.000 collaborateurs en France dont 800 à Toulouse a acquis depuis 40 ans une solide expérience dans le développement de systèmes sol de contrôle et d'opérations des vols pour les grands industriels du secteur (Airbus, Thales Alenia Space) mais aussi les agences spatiales (Cnes, Esa). Face aux besoins grandissants de surveillance de l'espace, CS Group va construire dans ses locaux à Toulouse un centre de contrôle adapté aux besoins des nanosatellites.

« Il existe déjà de très bons centres de contrôle chez les grands industriels comme Airbus et Thales. Certains acteurs du NewSpace disposent aussi d'une salle de contrôle pour superviser de très petits satellites, de type cubesat. Mais aujourd'hui, le NewSpace doit répondre à des missions plus complexes avec parfois plusieurs satellites à gérer en parallèle. L'idée est de faire un centre d'opérations adapté à ces nouveaux besoins et qui soit utilisable pour n'importe quel type de mission. L'autre avantage sera le coût puisque nous misons beaucoup sur des outils Open source qui sont moins chers », avance Nicolas Frouvelle responsable développement New Space et surveillance de l'espace chez CS Group.

Les travaux pour ce futur centre de contrôle devraient débuter au cours du second trimestre pour une entrée en service opérationnelle à la fin de l'année. CS Group mettra à disposition ce nouvel équipement pour une première mission (Astroid) remportée par un consortium de sept industriels mené par Hemeria dans le cadre du plan France Relance.

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« Le but est que ce centre de contrôle puisse être utilisé pour d'autres missions. La solution est modulaire c'est-à-dire que nous sommes capables de fournir seulement certaines parties de segment sol. Nous nous sommes rendu compte que les acteurs du NewSpace maîtrisaient parfois déjà certaines briques technologiques d'un tel centre. Il sera aussi possible de déployer rapidement un centre opérationnel chez le client en faisant appel notamment à des outils cloud », poursuit-il.

Outre les acteurs du NewSpace, le futur centre de contrôle de CS Group pourrait intéresser beaucoup plus largement dans l'industrie. « C'est un outil qui peut être utilisé à des fins de formation d'opérateurs civils et militaires, pour du support en vu d'entraînements comme potentiellement l'exercice militaire AsterX », ajoute Nicolas Frouvelle.

De la visualisation et des algorithmes pour le Commandement de l'espace

Le Commandement de l'espace (CDE) a déjà fait appel à l'expertise de CS Group lors des deux premières éditions de l'exercice militaire européen AsterX organisé à Toulouse. Au cours de cette opération virtuelle, les opérateurs devaient faire face à toute une série de scénarios : des débris dangereux, des lancements en urgence pour pallier la panne d'un satellite stratégique ou encore le déploiement d'armes anti-satellite contre la France. « CS Group a livré un tableau de bord spatial pour détecter très rapidement les problèmes et ensuite de se focaliser sur un incident avec des visualisations en 2D ou en 3D qui soient les plus efficaces possibles. Nous développons aussi des algorithmes pour réaliser des calculs d'orbite et permettre aux militaires de prendre la meilleure décision pour éviter un incident », décrit Nicolas Frouvelle. CS Group sera à nouveau mobilisé lors de la troisième édition d'AsterX qui doit se tenir au mois de mars à Toulouse.

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« CS Group a pu se développer dans le domaine de la surveillance de l'espace et des exercices comme AsterX grâce une compétence forte en matière d'algorithmie. Nous avons cette capacité à traiter de manière fine les images qui viennent des satellites, à y rajouter des couches d'intelligence artificielle pour automatiser l'identification des objets ou faire de la fusion, de la corrélation automatique des images pour des applications dans différents domaines », commente Sylvain D'hoine.

Le groupe s'est d'ailleurs positionné sur plusieurs études R&D pour le Cnes portant sur l'intelligence artificielle appliquée à la surveillance de l'espace. Enfin, CS Group fait partie avec la startup Share My Space et l'Onera du consortium sélectionné par l'agence spatiale française dans le cadre de France 2030 pour développer un service de fourniture de données de surveillance de l'espace.

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